Is Stanley Fischer the Man To Successfully Manage Communication on the Fed's Future Losses?

Published in Le Monde
(France) on 14 March 2014
by Julien Pinter (link to originallink to original)
Translated from by Clare Durif. Edited by Gillian Palmer.
On Thursday, March 13, the U.S. Senate confirmed the appointment of Stanley Fischer, former governor of the Bank of Israel, to the post of vice president of the American Federal Reserve (Fed).

A professor at the Massachusetts Institute of Technology (MIT) while also No. 2 at the International Monetary Fund (IMF) — and with former students including Ben Bernanke (former president of the Fed) and Mario Draghi (president of the European Central Bank) — Fischer’s qualities have received high praise in the media on numerous occasions.

What has received less media coverage is his successful tenure at the head of a central bank that had encountered serious financial loss problems over a long period of time. These are problems that the Fed will also have to deal with in the future following its exit from a quantitative easing (QE) program, and which, at present, have attracted little attention.

“Controversies”

As numerous economists have underlined, leaving QE will not happen without financial losses. Several options are available to the Fed.

It can choose to render unproductive the liquid assets injected via QE, by continuing to pay an interest rate on excess reserves equal to the key interest rate. Given that this key interest rate will most likely exceed the yield rates of the Treasury bills currently on the Fed’s balance sheet before said bills reach maturity (the Blue Chip Forecast, for example, anticipates a key rate of over 3 percent from 2017 onward), these operations will, de facto, be financial loss-makers for the Fed.

It can also sell back the long-term assets it purchased during the QE program. Given the increase in interest rates that generally goes hand in hand with a fall in bond prices, this is also synonymous with losses. If the minutes of the June 2011 Fed meeting are anything to go by, this option is particularly conceivable for mortgage-backed securities (MBS).

In a study released in August 2013, co-written by Frederic Mishkin, former member of the Fed’s Board of Governors, the authors anticipated that losses on the sale of MBS alone would reach 35 billion euros in 2018, under an “optimistic” scenario whereby asset purchases would cease in 2014.

Moreover, the authors point out that, in a context of high indebtedness, “a suspension of payments by the Fed to the Treasury over a significant period could mean that Fed decisions come under the more watchful eye of the general public, potentially leading to controversies that could threaten the institution’s independence.”

Accounting Manipulation

Is there cause for more concern? Contrary to the Israeli central bank, the Fed cannot have a negative capital account.

In fact, since January 2011, the Fed has adopted new accounting practices, whereby any losses will not be absorbed by the capital account, as is the case for all companies, but will show up as a negative liability on an account called “interest on Federal Reserve notes due to the U.S. Treasury.” The idea is that that the monetary institution’s future profits will, first of all, be used to reduce this item before being redistributed to the Treasury.

This accounting manipulation, which is rare but not solely limited to the Fed in the central banking world, is especially useful in the American context in that the Fed’s shareholders are not the state but private banks (it must be pointed out that these shares do not accord the same rights as ordinary company shares).

In the event of substantial losses, this accounting practice could also mean that numerous debates on a subject that is often misunderstood and rarely broached — namely, the capital of the central banks — are avoided.

Credibility

Central banks can theoretically have low or negative capital without it affecting their policy. It is the case of the Bank of Israel, whose negative capital is over 10 percent of its total assets, but historically it is not the case for all of the central banks having experienced this situation.

In practice, however, we can quite rightly ask how public opinion and the markets would react if they saw the Fed effectively disguising any negative capital. Although in the case of the Fed these fears are hard to justify from a purely theoretical point of view, it would be difficult to believe that its credibility would not be brought into question.

The problem of financial losses on the Fed’s balance sheet, albeit secondary, raises questions both in terms of political relations between the central bank and the Treasury and, more generally, in terms of the credibility of the monetary institution.

There is little doubt that Stanley Fischer, who was in fact able to push these problems into the background in order to carry out his presidency at the Bank of Israel with brio, will provide the Fed with good advice over the coming months.


Jeudi 13 mars, le Sénat américain a confirmé la nomination de Stanley Fischer, ancien gouverneur de la Banque d'Israël, au poste de vice-président de la Réserve fédérale américaine (banque centrale, Fed).
Les qualités de celui qui a été à la fois professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT), numéro deux du Fonds monétaire international (FMI), et qui a compté parmi ses élèves Ben Bernanke (ancien président de la Fed) et Mario Draghi (président de la Banque centrale européenne), ont été vantées à de nombreuses reprises dans les médias.

Moins médiatisée est son expérience réussie à la tête d'une banque centrale ayant connu de sévères problèmes de pertes financières pendant une longue période. Des problèmes auxquels la Fed devra, elle aussi, faire face dans le futur lors de la sortie de son programme de quantitative easing (QE) et qui n'ont reçu que très peu d'attention à l'heure actuelle.
« CONTROVERSES »
Comme de nombreux économistes l'ont souligné, la sortie du QE ne se fera pas sans coûts financiers. La Fed dispose de plusieurs options.
Elle peut choisir de stériliser les liquidités injectées par l'intermédiaire du QE en continuant de payer un taux d'intérêt sur les réserves excédentaires égal au taux d'intérêt directeur. Etant donné que ce taux directeur dépassera très probablement le taux de rendement des bons du Trésor actuellement au bilan de la Fed avant l'échéance de ces derniers (le Blue Chip Forecast anticipe par exemple un taux directeur au-dessus des 3% dès 2017), ces opérations seront de facto financièrement déficitaires pour la Fed.
Elle peut également revendre les actifs à long terme qu'elle a acheté lors du QE. Ce qui, étant donné la hausse des taux d'intérêt, allant généralement de paire avec une baisse des prix des obligations, est également synonyme de pertes.
Cette option est particulièrement envisageable pour les mortgage-backed Securities (MBS), si l'on se fie aux minutes du meeting de la Fed de juin 2011 .
Dans une étude sortie en août 2013, coécrite par Frederic Mishkin, ancien membre du Conseil des gouverneurs de la Fed, les auteurs anticipaient des pertes sur les ventes de MBS seules s'élevant à 35 milliards d'euro en 2018 en retenant un scénario « optimiste » d'arrêt des achats d'actifs en 2014 .
Les auteurs font par ailleurs remarquer que, dans un contexte d'endettement élevé, « une cessation de paiements de la Fed au Trésor pour une période significative pourrait amener les décisions de la Fed sous l'œil plus attentif du public, amenant potentiellement à des controverses qui pourraient menacerl'indépendance de l'institution ».
MANIPULATION COMPTABLE
Y a-t-il lieu de s'inquiéter davantage ? Contrairement à la banque centrale d'Israël, la Fed ne peut pas avoir un compte de capital négatif.
Depuis janvier 2011, en effet, la Fed s'est dotée de nouvelles pratiques comptables, sous lesquelles toute perte sera non pas absorbée par le compte de capital, comme pour toute entreprise, mais sera reportée négativement au passif dans un compte appelé « Interest on Federal Reserve notes due to the U.S. Treasury ». L'idée étant que les profits futurs de l'institution monétaire viendront, dans un premier temps d'abord, diminuer ce poste, avant d'être redistribués au Trésor.
Cette manipulation comptable, rare mais pas seulement propre à la Fed dans l'univers des banques centrales, est particulièrement utile dans le contexte américain dans la mesure où les actionnaires de la Fed sont les banques privées et non l'Etat (précisons que les actions n'apportent pas les mêmes droits que les actions ordinaires sur les entreprises).
En cas de pertes substantielles, cette pratique comptable pourrait égalementpermettre d'éviter de nombreux débats sur un sujet souvent mal compris et peu abordé, qui est celui du capital des banques centrales.
CRÉDIBILITÉ
Des banques centrales peuvent théoriquement avoir un capital faible voire négatif sans que cela ne pose problème à leur politique. C'est le cas pour la Banque d'Israël, dont le capital négatif s'élève à plus de 10% de son actif total, mais historiquement ce n'est pas le cas pour toutes les banques centrales ayant connu cette situation.
En pratique, toutefois, on peut, à juste titre, se demander comment l'opinion et les marchés réagiraient en voyant la Fed arborer effectivement un capital négatif de manière déguisée. Bien que les craintes soient difficiles à justifier d'un point de vue purement théorique dans le cas de la Fed, il serait dur de croire que la crédibilité de celle-ci ne serait nullement mise en doute.
Les problèmes de pertes financières au bilan de la Fed, bien que secondaires, posent des questions à la fois en terme de relations politiques entre la banque centrale et le Trésor et plus largement en terme de crédibilité de l'institution monétaire.
Nul doute que Stanley Fischer, qui a su faire effectivement passer au second plan ces problèmes pour mener avec brio la présidence de la Banque d'Israël, saura être de très bon conseil pour la Fed dans les prochains mois.
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