The Terrible Irony of American Espionage

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La terrible ironie de l’espionnage américain

Selon le New York Times et Der Spiegel, la NSA américaine a étendu à la multinationale chinoise Huawei, l’un des plus importants fabricants d’équipements de télécommunication au monde, ses efforts de piratage.

Huawei fabrique notamment des routeurs et des équipements de tours cellulaires très prisés un peu partout dans le monde à la fois en raison de leurs performances et de leurs prix. D’après les informations que j’avais obtenues en décembre 2012, les produits Huawei sont notamment utilisés sur les réseaux mobiles de Bell, Telus et Vidéotron.

Sauf que les États-Unis, et leurs partenaires comme le Canada, se sont toujours immensément méfiés de Huawei. Le gouvernement américain a publié en 2012 un rapport suggérant de ne jamais en faire l’utilisation, par crainte de la présence de portes dérobées qui permettraient à l’armée chinoise soit d’espionner, soit de troubler les communications.

Le Canada s’était lui aussi montré très tiède à l’idée de permettre l’utilisation d’équipements de Huawei dans la construction d’un nouveau réseau gouvernemental sécuritaire.

Ailleurs dans le monde, c’est plutôt la situation inverse qui se produit. Les pays ennemis des États-Unis préfèrent faire confiance à Huawei qu’à des rivales américaines comme Cisco, pour les mêmes raisons.

Tout ceci explique donc l’intérêt qu’aurait porté la NSA à Huawei. D’un côté, on voulait savoir une fois pour toute si l’entreprise répond bel et bien aux commandes de l’armée chinoise ou si elle est aussi autonome qu’elle le dit. De l’autre, les espions américains voulaient être capables d’exploiter eux-mêmes les équipements de Huawei pour intercepter les communications de pays ennemis qui les utilisaient.

L’ironie est évidente et l’un des grands patrons de Huawei aux États-Unis n’a évidemment pas manqué de la relever: «L’ironie est qu’ils nous font exactement ce qu’ils accusent les Chinois de faire à travers nous. »

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