Citigroup Failed To Pass the Stress Tests

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La banque américaine Citigroup ne passe pas les stress-tests

C’est ce qui s’appelle une claque. Dans le cadre des stress-tests que la Réserve fédérale (Fed) applique aux grandes banques installées aux Etats-Unis, cinq d’entre elles ont été jugées, mercredi 26 mars, trop fragiles pour se permettred’augmenter leur dividende et de procéder à des rachats d’actions.

Citigroup, troisième banque américaine en termes d’actifs, figure parmi les mauvais élèves, mais aussi trois filiales de grosses banques étrangères : les britanniques HSBC et RBS ainsi que l’espagnole Santander. La petite banque de l’Utah, Zions Bancorporation, fait également parti de cette liste noire.

SCÉNARIOS SÉVÈRES

Une trentaine d’établissements ont été soumis par la Fed à une série de scénarios de crise financière afin de tester la solidité de leur bilan. Ces mesures s’appliquent conformément à la loi Dodd-Frank sur la réforme de Wall Street. Cette législation avait été adoptée dans la foulée de la faillite de Lehmann Brothers en septembre 2008 afin d’éviter de faire à nouveau appel à la puissance publique pour renflouerle système bancaire.

Ne sont concernés que les plus grandes banques, dont les actifs aux Etats-Unis dépassent les 50 milliards de dollars, c’est-à-dire les établissements considérés comme « too big to fail », trop important pour faire faillite sans que cela n’ait des conséquences sur l’ensemble du système financier.

Concrètement il s’agit d’évaluer ce qui se passerait si, dans le scénario le plus sévère, le taux de chômage explosait à plus de 11 % en 2015, le PIB plongeant de 4,75 %, le prix des actions s’effondrant de 50 % et ceux de l’immobilier de 25 %. Le tout accompagné d’une récession en zone euro et au Japon.

217,1 MILLIARDS DE PERTES POUR 30 BANQUES

Ces stress-tests, qui existent depuis 2010, se sont déroulés en deux étapes. Le 21 mars, la Fed a fait une évaluation sur la capacité de ces trente banques à faireface à ce scenario catastrophe, tout en maintenant un niveau adéquat de fonds propres.

Vingt-neuf ont passé le test avec succès. Seule recalée, Zions, dont le ratio de capitaux propres est en-deçà des 5 % requis, ce qui disqualifiait déjà la banque pour la seconde phase.

Dans ces conditions extrêmes, les pertes nettes avant impôts représenteraient un montant cumulé de 217,1 milliards de dollars, Bank of America (49,1 milliards de dollars), Citigroup (45,7 milliards), JPMorgan Chase (37,6 milliards) et Goldman Sachs (23 milliards) affichant les pertes les plus lourdes.

La seconde phase, dont les résultats ont été publiés mercredi, intitulée« Comprehensive Capital Analysis and Review », est une revue plus individualisée, qui évalue les projets de distribution et d’immobilisation de capital. Même si dans l’ensemble, la grande majorité ont passé l’épreuve avec succès, certains ont encore des progrès à faire.

L’ACTION CITIGROUP PLONGE

C’est ainsi le cas de Citigroup, qui avait bénéficié en 2008 d’un sauvetage grâce à l’argent du contribuable pour un montant total de 45 milliards de dollars. C’est la seconde fois en trois ans que le groupe se fait recaler à ce type de tests.

Si la Fed reconnaît que des progrès ont été réalisés dans « la gestion des risques et de contrôle », son plan d’immobilisation de capital « reflète encore un certain nombre de lacunes ». L’action Citigroup perdait en conséquence 5 % après la fermeture de Wall Street lors des échanges hors séance.

« Inutile de dire que nous sommes profondément déçus par la décision de la Fed », déplore Michael Corbat, le patron de Citigroup. « Nous allons continuer àtravailler en étroite collaboration avec la Fed pour mieux comprendre ses préoccupations afin que nous puissions ajuster notre processus de planification des immobilisations en fonction de ses attentes », sans toutefois préciser quand la banque soumettra un nouveau plan à la banque centrale.

On comprend la déception de M. Corbat dans la mesure où pareille mésaventure à l’automne 2012 avait contribué à l’éviction de son prédécesseur, Vikram Pandit, accusé par certains administrateurs de ne pas les avoir suffisamment informés sur la situation réelle de la banque.

MAUVAIS MOMENT

Ce revers arrive au plus mauvais moment pour Citigroup, qui a récemment découvert une fraude dans sa filiale mexicaine, plombant ses comptes 2013 de 235 millions de dollars. La troisième banque américaine fait depuis l’objet d’uneenquête liée à du blanchiment d’argent de la part des autorités américaines. Selon le consensus établi par Thomson Reuters, le dividende de Citigroup devait passerde 4 cents par action pour l’exercice se terminant le 31 mars à 53 cents en 2015.

Concernant HSBC et Royal Bank of Scotland, qui étaient pour la première fois soumises à ces tests, leur échec est justifié par « la mauvaise gouvernance et la faiblesse des contrôles internes », indique la Fed. Même constat pour Santander, pour laquelle la Fed souligne avec un peu plus de sévérité les « lacunes généralisées et importantes », dont la banque fait preuve concernant la gestion des risques.

A noter que Bank of America et Goldman Sachs n’ont vu leur plan de capitalisation approuvé qu’après l’avoir ajusté la semaine dernière.

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