On Wednesday, March 26, the day of Barack Obama’s visit to Brussels, the flickering of camera flashes at the moment when the president of the United States lifted his hands from the lectern to use a digital aid to accompany his presentation said more about the state of relations between the two sides of the Atlantic than his actual speech did. It revealed a fascination and conveyed the American president’s message.
Obama didn’t point a finger at the Europeans; rather, he extended to them an invitation … to grow. His message? Faced with Russia, we Americans are in a position to help you export to the Old World all the liquid gas necessary.
But that will not arrive “overnight.” And to unlock shale gas exporting licenses, the ending of the treaty for transatlantic free trade, the famous Transatlantic Trade and Investment Partnership (TTIP), will “facilitate” things. While waiting, you will do well to build your energy independence. “Freedom isn’t free,” he said, highlighting the “concern” that inspired him to lower military spending among certain members of the Atlantic Alliance (the North Atlantic Treaty Organization, or NATO).
A Deal that Hasn’t Changed Since the '50s
This line between the reciprocal opening of markets on one hand, and on the other hand the provision of energy supplies at a time when Eastern Europe is a time bomb, isn’t incidental. It reminds us that when all is said and done between Washington and Brussels, the “deal” hasn’t changed since the 1950s after all: strategic alliance in return for economic integration. At the heart of this deal — today, as yesterday — lies the question of Germany, torn between the East and the West, indecisive about its role at the heart of the continent.
The trans-Atlantic treaty which is on the table is much more than a vector for trade and investment development, of which the potential is, in reality, already maxed out: 60 percent of the assets of American companies in the world are in Europe and this share is no longer going to increase.
As the accusers knew well, the TTIP is a business of bringing together not only industrial standards, but also societal standards that deal with the protection of figures, individual liberty and social norms. The Ukrainian crisis weakens Europe’s position in this negotiation, as it emphasizes Europe’s strategic dependence with regard to the United States and its difficulty in giving precedent to the interests of all its members individually. It gives away its weaknesses against Russia, as against its Atlantic ally.
Sacrifices for Europe
As in the 1960s, the question posed to Europeans is this: What price are you willing to pay for American protection on matters of political and cultural autonomy? It’s not a question from yesterday, but one for tomorrow, for the months to come and for the next [European] Commission. The Ukrainian crisis is here for a while.
In fact, as for the TTIP, Trade Commissioner Karel De Gucht is suspending the negotiation by launching a consultation on the manner in which the multinational companies, established at some place or another in the Atlantic, could defend their interest against the states under the current framework agreements, but also under the rights granted by the future treaty.
The fact that Germany is both the weak link of the resistance to Russian realpolitik as well as the defender of the TTIP shows how Angela Merkel has been seized by the dilemmas of European construction.
The fact that it will be very equally Atlanticist only emphasizes the irony of the situation. Once more, through the voice and gestures of Barack Obama, the United States sends the Old World back to its dilemmas.
They wonder about the interests [of the U.S.], its unity, its identity. They can’t decide on [Obama’s] behalf, but can only propose an alliance to him without surrendering any of their interests. If only for that, [the Old World] is a valued partner.
Twice during the press conference, the president of the Commission, José Manuel Barroso, began his remarks with, “Barack has said it all.” He spoke of gold.
Mercredi 26 mars, jour de la visite de Barack Obama à Bruxelles, le crépitement des flashs au moment où le président des États-Unis levait les mains de son pupitre pour accompagner sa leçon de choses d'un balai digital en disait plus sur l'état des relations entre les deux rives de l'Atlantique que bien des discours. Il révélait une fascination et transmettait le message du président américain.
Obama n'a pas pointé du doigt les Européens, il leur a plutôt lancé une invitation... à grandir. Son message ? Face à la Russie, nous, Américains, sommes en mesure de vous aider en exportant vers le Vieux Continent tout le gaz liquide dont vous avez besoin.
Mais cela n'arrivera « pas du jour au lendemain ». Et pour débloquer les licences d'exportation du gaz de schiste, la conclusion du traité de libre-échange transatlantique, le fameux TTIP, « facilitera » les choses. En attendant, vous feriez bien de bâtir votre indépendance énergétique. « La liberté n'est pas gratuite », a-t-il dit, soulignant l'« inquiétude » que lui inspire la baisse des dépenses militaires chez certains membres de l'Alliance Atlantique.
Un deal qui n'a pas varié depuis les années 50
Ce lien entre, d'un côté, l'ouverture réciproque des marchés et, de l'autre, l'approvisionnement en énergie à un moment où l'est de l'Europe se transforme en poudrière n'est pas fortuit. Il rappelle qu'en définitive, entre Washington et Bruxelles, le « deal » n'a finalement pas varié depuis les années 1950 : l'alliance stratégique en contrepartie de l'intégration économique. Au coeur de ce deal se trouve, aujourd'hui comme hier, la question allemande, tiraillée entre l'Est et l'Ouest, indécise sur son rôle au coeur du continent.
Car le traité transatlantique qui est sur la table est bien plus que le véhicule d'un développement des échanges et des investissements dont le potentiel est en réalité déjà saturé : 60 % des actifs des sociétés américaines dans le monde sont en Europe, et cette part ne va plus augmenter.
Comme l'ont bien senti ses détracteurs, le TTIP est une entreprise de rapprochement des normes non seulement industrielles, mais aussi sociétales en matière de protection des données, de liberté individuelle, de normes sociales. La crise ukrainienne affaiblit la position de l'Europe dans cette négociation, parce qu'elle souligne sa dépendance stratégique à l'égard des États-Unis et sa difficulté à faire primer l'intérêt de tous sur celui de ses membres pris individuellement. Elle révèle ses faiblesses face à la Russie comme face à son allié atlantique.
Des sacrifices pour l'Europe
Comme dans les années 1960, la question posée aux Européens est la suivante : à quel prix sont-ils prêts à payer la protection américaine, en matière d'autonomie politique et culturelle ? Ce n'est pas une question pour hier mais pour demain, pour les mois à venir et la prochaine Commission. La crise ukrainienne est là pour longtemps.
Quant au TTIP, Karel De Gucht, le commissaire au Commerce, vient d'en suspendre de facto la négociation en lançant une consultation sur la manière dont les multinationales implantées de part et d'autre de l'Atlantique pourront défendre leurs intérêts face aux États, dans le cadre des accords actuels mais aussi des droits accordés par le futur traité.
Le fait que l'Allemagne soit à la fois le maillon faible de la résistance à la realpolitik russe et le défenseur du TTIP montre à quel point Angela Merkel est saisie par les dilemmes de la construction européenne.
Qu'elle soit également très atlantiste ne fait que souligner toute l'ironie de la situation. Une fois de plus, les États-Unis par la voix et les gestes de Barack Obama renvoient le Vieux Continent à ses dilemmes.
Ils l'interrogent sur ses intérêts, son unité, son identité. Ils ne peuvent pas décider à sa place, juste lui proposer une alliance sans rien céder sur leurs intérêts. Ne serait-ce que pour cela, ils sont un partenaire précieux.
À deux reprises pendant cette conférence de presse, le président de la Commission, José Manuel Barroso, a commencé son propos par : « Barack a tout dit. » Il parlait d'or.
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These costly U.S. attacks failed to achieve their goals, but were conducted in order to inflict a blow against Yemen, for daring to challenge the Israelis.