Hewlett Packard: jusqu’ici, tout va bien…
Jusqu’ici tout va bien. Mais l’important, c’est pas la chute, c’est l’atterrissage. »On ne sait pas si Meg Whitman, la patronne de Hewlett-Packard (HP), a vuLa Haine, mais elle semble imprégnée de cette célèbre réplique du film de Mathieu Kassovitz.
Au cinéma, la formule est celle que se répète, pour se rassurer pendant sa chute, un homme qui se serait jeté du cinquième étage. Dans, la Silicon Valley, ce pourrait être une façon de garder le moral quand un avion n’a plus de moteur.
Arrivée à la tête du groupe informatique en septembre 2011, Mme Whitman a déclaré, jeudi 22 mai, aux analystes, être« heureuse d’annoncer que le redressement d’HP reste sur la bonne voie ». C’est une question de point de vue.
Il faut reconnaître qu’en deux ans et demi la directrice générale de l’ex-numéro un mondial des PC n’a pas chômé. Certes, HP s’est fait dépasser l’an dernier sur ce marché par le chinois Lenovo. Mais le bulletin de santé du groupe s’est clairement amélioré.
Tout se complique
L’informaticien s’est remis à générer du cash flow et son endettement net a été réduit en 2013 de 40 % à 10 milliards de dollars (7,3 milliards d’euros). Il était de plus de 22 milliards quand l’ex-patronne d’eBay a été appelée à la rescousse par un conseil d’administration paniqué après avoir renvoyé deux patrons en treize mois (Mark Hurd et Léo Apotheker).
La Bourse sait gré à cette femme de 57 ans d’avoir remis de la stabilité et de l’ordre dans la maison fondée il y a soixante-quinze ans à Palo Alto (Californie) par Bill Hewlett et Dave Packard. L’action HP a gagné 14 % depuis le début de l’année, quand l’indice S&P 500 limite sa hausse à 2 %. En 2013, la valeur avait déjà bondi de 87 % à Wall Street.
Donc, jusqu’ici, tout va bien ! Et après ? Tout se complique.
Car le principal problème auquel est confronté HP depuis des années, celui de la croissance, n’est toujours pas résolu.
C’est un onzième trimestre consécutif de baisse des ventes dont les comptes ont été publiés jeudi. Alors que le marché du PC était déstabilisé par l’irruption des tablettes et des smartphones, les autres activités d’HP (les imprimantes, les services informatiques et les logiciels) ne parviennent pas à prendre le relais.
Acquisitions
Ce sont 11 000 à 16 000 salariés supplémentaires qui vont faire les frais de la situation. Ce nouveau plan de réduction d’effectifs annoncé par Mme Whitman porte à 50 000 les suppressions de postes (environ 15 % des salariés) depuis son arrivée.
Ces incessantes réductions de voilure ont permis de restaurer les comptes malgré la baisse du chiffre d’affaires. Mais cela ne fait pas une stratégie. A moins que sa santé financière restaurée ne lui serve à faire des acquisitions.
Comme tout le monde, HP parle de développements dans les domaines de la sécurité, du « big data » et du cloud. Mais un atterrissage sur un nuage, ce n’est pas gagné.
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