Sergeant Bergdahl and the Republicans’ About-Face

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Le Sergent Bergdahl et la volte-face des Républicains

Il y a quatre mois, sur CNN, John McCain affirme qu’il soutiendrait l’échange de cinq taliban contre le sergent Bowe Bergdahl. “Je le soutiendrais. Bien sûr, il faudrait que j’en connaisse les détails, mais je suis favorable au fait de le faire rentrer à la maison et si l’échange est une des manières d’y arriver, c’est quelque chose que je considérerais très sérieusement.”

Mais, comme le souligne le New York Times dans son éditorial de jeudi dernier, aussitôt que les conditions de la libération de Bowe Bergdahl sont connues, McCain change radicalement de position pour essayer d’embarrasser l’administration Obama et de gagner des points politiquement. “Je n’aurais pas accepté ce deal, explique-t-il. Tout à coup, cet échange est “troublant” et il pose “un grand danger pour les troupes”. Des auditions doivent être tenues et des questions posées.

Le New York Times souligne l’hypocrisie des Républicains — mais ce n’est pas vraiment une nouvelle. Ils ont utilisé les cinq ans de captivité de Bergdahl contre l’administration, quand elle pouvait les servir. Ils utilisent aujourd’hui sa libération en espérant arriver à provoquer une controverse sur le prix payé pour sa libération — l’échange de cinq taliban détenus à Guantanamo — ou sur les qualités morales du jeune sergent. Celui-ci aurait déserté, affirment-ils, et sa désertion a coûté la vie à plusieurs hommes de son unité lors des opérations de recherche. “Ces derniers jours ont prouvé plus clairement que d’habitude qu’il n’y a pas une seule action que peut prendre l’administration Obama qui ne peut être utilisée à des fins politiciennes par ses adversaires,” écrit le comité éditorial du Times.

Certains sénateurs affirment même, sans rire, que la libération de détenus de Guantanamo sans en informer auparavant le Congrès est passible de la procédure de l’impeachment. Et comme l’Amérique, depuis huit ans, a perdu le contact avec la raison, certains commencent à poser des questions sur la longueur de la barbe du père de Bowe Bergdahl, sous-entendant qu’il pourrait être musulman voire islamiste. Le Représentant Républicain du Nebraska publie un tweet saluant la libération du jeune militaire, mais très rapidement ce tweet est effacé lorsque le vent commence à tourner.

Et en même temps, la machine Républicaine organise une campagne pour faire planer le doute sur le patriotisme de Bergdahl, faisant témoigner des membres de son unité affirmant qu’en réalité il avait déserté lorsqu’il a été capturé et que sa désertion a coûté la vie à au moins six hommes. Un rapport encore classé confidentiel auquel le New York Times a eu accès, affirme que rien ne prouve le lien entre ces morts et le sergent Bergdahl. Quoi qu’il en soit, comme pour chacun de ses soldats, qu’il ait été capturé ou qu’il ait déserté et ensuite été capturé, le devoir de toute armée est de ne jamais laisser un seul de ses hommes ou femmes sur le terrain, quitte, ensuite, à poser des questions. Mais ces principes importent peu aux adversaires de Barack Obama qui se moquent de connaître la vérité sur la capture du sergent Bergdahl. Ce qui les anime c’est uniquement le gain politique.

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