The Seven Sins of Brad Pitt’s Wine

Edited by Gillian Palmer

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Les sept péchés du vin de Brad Pitt

Brad Pitt s’est mis à faire (faire) du vin en France. Il a démarré l’an dernier avec un rosé de Provence, issu de sa propriété achetée60 millions de dollars. L’acteur de « Seven » et de « Fight Club » se prend pour un « fermier » désormais. Et son vin, conçu en partenariat (50/50) avec le viticulteur-star Marc Perrin, a même été le seul rosé classé parmi les 100 meilleurs vins du monde par unmagazine américain…

1

Hors de prix

Je suis donc descendu au supermarché acheter une bouteille du rosé de JPP (Jolie-Pitt-Perrin). Le flacon de 75 cl coûte 15,50 euros. C’est une somme pour un côtes de Provence, qui positionne la bestiole directement dans le haut du panier de l’appellation.

D’autant que le château de Miraval, le domaine des Pitt-Jolie, dispose de 50 hectares de vignes. De quoi pondre un gros paquet de bouteilles – déjà plus de 100 000 par an selon les derniers chiffres connus –, y compris bientôt des vins rouges (dont un « super rouge » façon « super toscan », et donc super cher). C’est le premier effet Pitt : la Pitt-bulle.

2

La forme d’une bouteille de champ’

Un détail qui interpelle aussi au moment de l’achat, c’est la forme de la bouteille : courtaude, évasée… Rien à voir avec la forme habituelle des bouteilles de côtes de Provence. On est en fait très proche de celle d’un Ruinart, la maison de champagne bien connue.

Avec en sus, une mini-étiquette ronde, classieuse, épurée. Le rosé qui se prend pour du champagne ? On dirait une fable de La Fontaine.

3

Clair comme de la flotte

On passe aux choses sérieuses, on débouche, on sert, on mate.

Première séquence, la vue : c’est clair comme de la flotte avec une ou deux gouttes de mercurochrome qui danseraient le tango dedans. Le rosé ultra-pâle est à la mode. Il paraît que c’est plus « marketinguement » correct. Entre nous, c’est pas super bon signe.

4

Un nez cassé

Ensuite, on flaire : un nez cassé, l’aromatique a fichu le camp on ne sait où ; ça ne sent quasiment rien, à peine si on a passé un coup de brumisateur d’alcool dessus. Et nous, on n’a pas encore goûté qu’on a déjà presque envie de bâiller.

5

Goût de flotte alcoolisée

En bouche, on reste bien dans le sujet : le vin de Brad Pitt a un goût de flotte alcoolisée. On bâille à s’en décrocher la mâchoire, ça y est. Comme il y a un viticulteur sérieux à la baguette (la famille Perrin ne vient pas de n’importe où), la chose reste pourtant étrangement équilibrée dans son néant aromatique. Le navet est sauvé par un trait d’acidité.

6

Brad, t’es un gros mytho

Le mec se prend donc pour un « farmer » et prétend faire du vin comme on fait des films. Il veut péter le box-office. Redescends, gros.

7

De « Fight Club » au rosé BCBG sans personnalité

Pardon, Pitt, mais c’est un peu la tehon. Quitte à faire du vin (pourquoi pas), ne la joue pas pépé rangé des bagnoles. T’as 50 balais, pas 250. Prends des risques, choisis des scénarios un minimumdéjantés. C’est pas comme si t’avais quoi que ce soit à perdre, alors fais-nous un vin en mode « Fight Club » ou « Kalifornia ». Sinon, la première règle du vin de Brad Pitt, ça va être qu’on ne parle pas du vin de Brad Pitt.

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