Obama et la torture,
Le président américain est revenu sur les méthodes d’interrogatoire utilisées après les attentats du 11 septembre 2001
Les attentats du 11 septembre 2001 furent un terrible traumatisme pour les États-Unis, comme pour le reste du monde occidental: la grande puissance se découvrait vulnérable. La volonté de combattre le terrorisme et d’éviter un nouveau drame engagea le gouvernement Bush à outrepasser les règles et à ne pas respecter les droits élémentaires des pes personnes alors arrêtées, soupçonnées et interrogées selon des méthodes que l’actuel président américain a qualifiées de torture. Le président Obama, en arrivant au pouvoir, avait promis une autre manière de gouverner et, notamment, s’était engagé à fermer la prison de Guantanamo.
Treize ans et un deuxième mandat démocrate n’ont pas suffi. On sait ce qu’il en est de Guantanamo et les révélations sur les écoutes organisées par la NSA, l’agence de sécurité américaine, y compris de personnalités alliées, ont démontré qu’au nom de la lutte contre le terrorisme, le « pays de la liberté » avait largement écorné ses principes. En France, même, la menace djihadiste et la volonté de prévenir des attentats peuvent conduire à intervenir auprès de personnes qui n’ont pas (encore) commis de crime.
Dans sa conférence de presse du 1er août, le président Obama a donc clairement jugé que les méthodes employées dans les années qui ont suivi le 11 septembre étaient contraires aux valeurs de l’Amérique. Il a rappelé que la force d’une nation se jugeait dans les moments où tout va bien, mais aussi quand les temps sont durs.
La question ici posée, de l’utilisation de méthodes moralement condamnables, ne se pose pas seulement aux gouvernants, aux responsables des services de renseignements, aux forces de sécurité ou à l’armée. Elle se pose aux peuples. Acceptent-ils qu’au nom de leur sécurité, des droits, des libertés, des principes fondamentaux soient bafoués ? Un refus les expose à des risques – certains - ; mais leur acceptation rend la défense des démocraties plus fragile. Tel est le succès paradoxal des terroristes que d’entraîner leurs ennemis dans des actions qui contreviennent aux valeurs qui les fondent et que, précisément, ces terroristes haïssent de toutes leurs forces.
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