A Painful Choice

<--

Un choix douloureux

Stéphane Bussard

Les futures opérations américaines comportent de nombreux risques

Le symbole. Quelques heures avant les cérémonies du treizième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, Barack Obama n’a pas annoncé la fin de la guerre contre le terrorisme, comme il aurait aimé le faire un jour. Il a présenté au peuple américain sa stratégie pour combattre l’Etat islamique en Irak et en Syrie.

Pour le démocrate et Prix Nobel de la paix, qui espérait laisser une trace dans l’histoire comme le président ayant mis fin aux guerres d’Afghanistan et d’Irak, le pas franchi est considérable. Il résulte d’un constat: si les djihadistes de l’Etat islamique représentent déjà une grave menace pour le Moyen-Orient, ils pourraient bientôt s’en prendre aux Etats-Unis.

Barack Obama a longtemps repoussé l’échéance d’une opération d’envergure. Pressé par les experts en sécurité de Washington, il a fini par accepter de remettre l’Amérique sur pied de guerre, avec l’aide d’alliés européens et surtout arabes pour ne pas donner l’impression de mener une croisade contre l’islam.

Pour Barack Obama, dont le processus de décision rationnel et délibératif ne cadre pas toujours avec le tempo de la politique, le choix d’intervenir plus massivement ne répond pas à une idéologie. On ne revit pas un remake néo-conservateur de mars 2003. L’ex-ambassadeur américain Ivo Daalder s’en fait l’écho: «Les gens peuvent l’accuser d’être trop cool, trop calme et parfois trop réfléchi. Mais ce sont de grandes qualités pour un président confronté à de tels défis sécuritaires.»

Les futures opérations américaines comportent néanmoins de nombreux risques. En Syrie, hormis le danger de s’immiscer dans une guerre civile et de faire le jeu du tyran Bachar el-Assad, l’US Air Force pourra difficilement compter sur le soutien terrestre d’une opposition modérée qui ne fera pas le poids face à l’Etat islamique.

Quant à l’opinion publique américaine, il sera sans doute nécessaire de la préparer: le combat contre le djihadisme pourrait durer des années, voire une génération.

About this publication