The Fall

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Les élections, mardi, au Sénat et à la Chambre des représentants vont faire mentir l’antienne la plus éculée de la politique américaine : «l’économie, idiot». Obama n’est sur aucun bulletin de vote, comme l’écrit Charles Blow, éditorialiste au New York Times, mais «c’est bien le Président qui sera dans l’esprit des électeurs». Et les électeurs n’aiment pas beaucoup leur président en fin de second mandat. A 40%, sa popularité ferait rêver François Hollande mais elle est plus que médiocre à l’aune des chefs d’Etat américains. Ses concitoyens ne lui savent pas gré de la reprise de la croissance, de la chute du chômage et encore moins de l’Obamacare, le premier plan de santé universel du pays. Le jeune président de 2008 a déçu et le pays condamne ce qui est perçu comme un défaut de leadership, notamment à l’international. Ses adversaires républicains, plus teigneux et haineux que jamais, en ont fait le symbole honni de Washington et de l’Etat fédéral, repoussoir facile dans une Amérique divisée et incertaine. Noir, libéral, urbain, il représente tout ce qu’une partie du pays déteste. Obama a aussi beaucoup perdu parmi sa base traditionnelle noire, hispanique, ouvrière qui attend encore le changement espéré. Dans l’histoire électorale du pays, Obama ne sera pas le premier président ainsi sanctionné – Reagan et même Clinton, en 1994, avaient lourdement perdu. Ce qui n’avait pas empêché la victoire de leur parti à la présidentielle suivante.

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