QE* from Japan Rescues S&P500*

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Le QE du Japon dépanne le S&P 500

▪ Le 17 octobre dernier, alors que les opérateurs tentaient de sauver les meubles à l’issue de la séance des “Trois sorcières”, la probabilité de revoir le S&P 500 à 2 000 points avant le 31 octobre était estimée à… 0%.

La probabilité de battre un nouveau record absolu dans les trois semaines suivant la cassure des supports moyen et long terme (survenue entre le 9 et le 19 octobre) était également estimée à 0%.

Autrement dit, la séquence boursière s’étendant du 16 au 31 octobre ne pouvait tout simplement pas être envisagée… et encore moins être jouée ouvertement. Quel gérant aurait osé compromettre sa crédibilité en annonçant qu’il vendait de la volatilité pour acheter des calls 2 000 sur le S&P 500 et des calls 17 000 sur le Dow Jones ?

Même le plus illuminé des permabulls n’aurait pas pris le risque de miser un dollar sur une telle hypothèse. Croire systématiquement au rebond, c’est une chose… croire au Père Noël, c’est puéril.

Super-Janet, la Mère Noël des brasseurs d’argent, avait envoyé le 17 octobre deux de ses plus blanches colombes évoquer la poursuite du QE3 jusqu’à fin 2014

Mais Super-Janet, la Mère Noël des brasseurs d’argent, avait envoyé le 17 octobre deux de ses plus blanches colombes évoquer la poursuite du QE3 jusqu’à fin 2014… ou la mise en oeuvre d’un QE4 en cas de nécessité.

Tout le monde avait bien compris qu’il s’agissait pour la Fed d’enrayer la décrue de Wall Street et rien que cela — ce qui n’était déjà pas si mal.

Les banques centrales comme la Bundesbank demandent à rapatrier leur or des coffres américains et français.

Ce qu’elles ne savent pas, c’est qu’elles risquent fort de ne jamais revoir leurs lingots !

Découvrez pourquoi sans plus attendre : il pourrait y avoir de spectaculaires profits à la clé.

Alors qu’une n-ième “reprise en V” s’amorçait, personne ne pouvait concevoir que cela se transformait en un cas de figure sans précédent sur 30 ans, qui a vu le Nasdaq aligner sa plus forte hausse en 11 séances depuis mars 2009 après avoir subi sa plus forte chute mensuelle depuis août 2011.

▪ Un miracle “bon pour le moral”…

Surtout, il s’est produit ce qui n’avait jamais été observé de mémoire d’analyste technique : un rebond de 11% à 15% des indices américains après une correction de -10% sous des sommets historiques… et tout cela au cours du même mois calendaire (peu importe qu’il s’agisse d’octobre).

Il en résulte un pur “cygne doré” (par opposition au “cygne noir”), une occurrence unique, à notre connaissance, dans l’histoire du Nasdaq et des indices américains : une bougie mensuelle s’achevant sur un record historique mais qui arbore une “mèche” de 8% à 9% d’amplitude.

Les commentateurs, les stratèges, les médias sont tous d’accord sur deux choses : la première est que c’est bon pour le moral des Etats-Unis… La seconde consiste à ne surtout pas se demander si ce miracle ne serait pas à mettre au crédit d’une des plus éblouissantes manipulation des cours de bourse de l’histoire par des autorités monétaires travaillant de concert pour sauver coûte que coûte les bulles d’actifs qu’elles contribuent à gonfler depuis novembre 2009.

L’impact des sommes injectées sous forme de discrètes opérations spéciales est démultiplié par les logiciels algorithmiques des quelques banques travaillant ouvertement en symbiose avec la Fed et dont les machines sont désormais capables de programmer les cours de clôture avec une précision de 0,001%.

▪ Péripéties et phénomènes étranges

Cet état de fait a été illustré par phénomène étrange cette semaine… Il s’agit d’un record de pics de transactions sans aucune raison objective (pas de résultats publiés, pas d’informations de dernière minute), sur des valeurs secondaires, allant jusqu’à 3 000 échanges au cours des deux dernières secondes de la séance. Oui, des secondes, pas des minutes… et il faudrait des semaines pour comprendre ce qui s’est réellement passé.

C’est avec ce genre de procédé — provoquant des décalages de prix absurdes en quelques micro-secondes — que le cours de clôture du S&P 500 peut être ajusté avec une précision de deux zéros derrière la virgule.

Du point de vue des médias, cependant, les 3% gagnés par le Nasdaq en octobre démontrent une seule chose : la chute du 9 au 16 octobre n’était qu’une péripétie. Tout est bien qui finit bien !

Il ne saurait être question de “manipulation” : c’est un terme politiquement incorrect et qui sent le complot

Il ne saurait être question de “manipulation” : c’est un terme politiquement incorrect et qui sent le complot. En revanche, les opérateurs se félicitent que les banques centrales multiplient les pieux mensonges et que la Banque du Japon injecte en masse des liquidités moins de 36 heures après que la Fed a cessé de le faire.

La banque centrale japonaise va plus loin : elle décrète la monétisation totale de la dette nipponne. Elle contraint également le plus grand fonds de retraite japonais (géré par le ministère de la Santé, mais si !) à vendre une partie de son portefeuille obligataire pour le regarnir d’actions — via des ETF ou des achats en direct — et de titres immobiliers (un peu l’équivalent de nos SIIC ou OPCI).

▪ La fin des marchés

Pour l’exprimer plus clairement, les banques centrales fixent souverainement les prix des actifs mobiliers comme immobiliers et ne s’en cachent plus… Quant aux marchés, ils plébiscitent cette stratégie, et ils ne s’en cachent pas non plus.

Cela revient néanmoins à reconnaître l’abolition pure et simple de la vocation des marchés à fixer librement une juste valeur. Ce serait intolérable si les cours baissaient (qui a osé truquer les marchés et provoquer une catastrophe ?)… mais l’activisme des banques centrales est une bénédiction puisque les cours montent éternellement — six ans en bourse, c’est effectivement une éternité.

Le terme “éternité” vous gêne ? Soit, remplaçons-le par la locution : “une hausse des marchés durant aussi longtemps que l’imagination des investisseurs peut se projeter”.

Puisque nous voici revenus au zénith, passons donc à la suite des réjouissances : les marchés vont temporiser avec les élections de mi-mandat début novembre… mais ils vont se remettre à grimper de plus en plus résolument à mesure que le week-end de Thanksgiving se rapproche (l’effet richesse va pousser les consommateurs à succomber à toutes leurs envies).

Les ventes vont être si robustes (+4,1% anticipés contre +3,1% en novembre 2013) que Wall Street va être ébloui. C’est là que démarrera le rally de fin d’année qui va propulser le S&P 500 bien au-delà des 2 050 points attendus par Goldman Sachs (juste 1,5% à gagner, c’est une simple formalité)… et peut-être au-delà des 2 100. De son côté, le Dow Jones s’en ira tester les 17 500 points pour enchanter la veillée de Noël.

▪ Si même Greenspan pense comme nous…

Ensuite ? Eh bien… ce sera au tour de la BCE de faire rêver les marchés ! La BNP Paribas anticipe que l’Allemagne — ébranlée par la multiplication des signaux déflationnistes — va se rallier au principe de l’assouplissement quantitatif avant la fin de l’année et que Mario Draghi en fera l’annonce officielle lors de l’ultime réunion de l’année, ce qui fera s’envoler les indices européens jusqu’au 31 décembre.

Le CAC 40 retracera les 4 600 points, le DAX renouera avec les 10 000 et l’Euro-Stoxx 50 se hissera au-dessus des 3 325 points, repassant d’un niveau d’équilibre depuis le 1er janvier à un gain annuel de 7%.

C’est un minimum quand le S&P affiche déjà +9% et le Nasdaq 100 +15,75% à l’entame du mois de novembre.

Aujourd’hui, il n’est plus question que de perspectives de records absolus en cascade

Il y a 15 jours, tous les analystes enrageaient de ne pas avoir vendu à temps un marché manifestement suracheté et qui avait oublié de corriger depuis six ans, ce qui constituait un précédent dangereux… Aujourd’hui, il n’est plus question que de perspectives de records absolus en cascade.

Mais rien à voir avec une bulle ! Il faut vraiment être un vieux gâteux comme Alan Greenspan pour déclarer que la folie des quantitative easings se terminera mal, que l’euro est voué à se désintégrer et que le seul refuge envisageable n’est autre que l’or.

Il sait de quoi il parle, il a passé 18 ans de sa vie à faire le contraire de ce qu’il préconisait dans ses ouvrages de jeunesse des années 60/70, c’est à dire imprimer de l’argent, laisser les marchés faire n’importe quoi et manipuler la valeur de l’or à la baisse.

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