Keystone Pipeline Bill Fails to Pass in US Senate

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Le projet d’oléoduc Keystone ne passe pas le Sénat américain

Keystone XL attendra. Le projet de loi en faveur de l’oléoduc géant destiné à relier l’Alberta, au Canada, au poumon pétrolier des Etats-Unis, la côte du golfe du Mexique, a été bloqué au sénat mardi 18 novembre. Le texte adopté vendredi 14 novembre par la Chambre des représentants n’a pas obtenu la majorité qualifiée de 60 sénateurs qui aurait contraint le président Barack Obama à se prononcer, s’agissant d’un projet transfrontalier.

Le vote a cependant été serré (59 pour, dont 14 démocrates, et 41 contre, tous démocrates), puisqu’il n’a manqué qu’une voix aux défenseurs d’un projet vivement décrié par les associations de protection de l’environnement. Ces dernières mettent en avant le fait que l’oléoduc doit acheminer aux Etats-Unis le pétrole tiré des sables bitumineux canadiens, qui est obtenu par des méthodes particulièrement polluantes.

TENTATIVE DÉSESPÉRÉE

Cette offensive législative masquait en fait une tentative désespérée de la sénatrice démocrate sortante de Louisiane, Mary Landrieu, de préserver ses chances de réélection lors du second tour prévu le 6 décembre. Présidente jusqu’au début du mois de janvier de la commission sénatoriale chargée de l’énergie et des ressources naturelles, Mary Landrieu est favorable de longue date au projet d’oléoduc.

En obtenant du chef de la majorité démocrate sortante du sénat, Harry Reid, le feu vert pour mettre le texte aux voix, elle espérait rallier un nombre suffisant de démocrates pour le faire adopter et attirer les suffrages qui lui manquent pour repousser le républicain Bill Cassidy arrivé en tête le 4 novembre (il n’avait cependant pas obtenu la majorité absolue nécessaire en Louisiane pour être élu dès le premier tour).

VETO D’OBAMA

Partagé entre une opposition de principe et la tentation d’aider la sénatrice dans une lutte pour laquelle elle n’est pas donnée favorite, le camp démocrate a finalement choisi de bloquer un projet que les républicains veulent désormais placer en tête de leurs priorités lorsqu’ils prendront le contrôle du Sénat (après celui de la Chambre des représentants), lors de la prochaine législature.

Un vote favorable du Sénat ne permettra cependant pas à la partie actuellement manquante du projet (le tronçon reliant le Nebraska au Canada) de voir le jour, puisque le président Obama devrait lui opposer son veto. La Maison Blanche attend en effet un avis du département d’Etat sur la pertinence de ce projet avant de se prononcer. Le tracé de l’oléoduc fait par ailleurs l’objet d’un recours devant la Cour suprême du Nebraska, qui pourrait se prononcer avant la fin de l’année.

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