Qu’est-ce qui fait courir le vice-président américain, Joseph (Joe) Biden? C’est la question que d’aucuns se posent. Ses déclarations intempestives n’ont rien à envier aux plus extrémistes des néo-conservateurs républicains. C’est en fait, ses derniers propos, notamment à propos de la Russie qui font tiquer. Ce politicien américain qui traîne derrière lui plus de 36 ans de carrière politique et blanchit sous le harnais du Sénat est connu pour ses bourdes, ses proclamations grossières et ses propos peu diplomatiques – dans un entretien au Wall Street Journal il a estimé que la «Russie n’aurait d’autre choix que de se plier» devant l’Occident» – qui mirent en maintes reprises en porte-à-faux la diplomatie américaine. Cette activité surmultipliée n’a pas manqué d’être relevée surtout qu’il mène depuis plus d’une année une véritable campagne de dénigrement contre la Russie, faisant plusieurs séjours à Kiev en pleine crise ukrainienne. Ses sorties maladroites si elles le mettent dans les Unes des médias et le font inviter par les chaînes de télévision donnent de lui en revanche une image fort peu amène. Toute cette agitation pourrait aussi bien avoir pour motivation son intention de se positionner dans la course à la Maison-Blanche. Pour un vice-président – la Constitution US ne définit aucune charge pour le deuxième personnage de l’Etat – Joe Biden en fait néanmoins trop adoptant une attitude agressive qui ne sied guère au démocrate qu’il se veut être, qui ne se fit remarquer par aucun fait d’armes, mais présida toutefois durant de longues années la puissante Commission des affaires étrangères du Sénat. On peut donc estimer que M.Biden n’est pas un novice en matière de diplomatie et si ses propos cherchent à écraser, voire à envenimer les situations, il le fait de manière délibérée par provocation ou, ce qui serait désolant, par la conviction que sa position lui donne le droit de transgresser toutes les règles qu’il invite, par ailleurs, la Russie à respecter. Mais cette agitation peut aussi être en relation avec ses nouvelles ambitions politiques, en lorgnant vers la présidence américaine. Ainsi, contre toute attente, le vice-président américain, Joseph (Joe) Biden mène une activité fébrile se posant en alternative à Barack Obama. Tout le laisse supposer par les déclarations de politique étrangère de plus en plus engagées du président du Sénat américain (le vice-président US détient la présidence du Sénat). Certes, il a le droit de rêver. Toutefois, les chances du vice-président sont fort minces à en croire les analystes américains. Selon un récent sondage, il n’est crédité que de 12% des voix dans une primaire démocrate, quand Hillary Clinton caracole à 73% de voix favorables à son investiture. De fait, interrogé par un journaliste de CNN lui demandant de donner de «bonnes raisons de ne pas briguer» l’investiture démocrate, Joe Biden eut cette réponse: «Je n’en ai pas. Il peut y avoir des raisons qui m’en empêchent, mais de mon point de vue, je n’en vois aucune.» Aussi, le vice-président US n’écarte pas l’éventualité de sa candidature, même si en 2016, au moment de l’élection, il aura 73 ans. C’est loin d’être fait, car il lui faudrait pour cela franchir encore maints obstacles. Mais cela doit-il, pour autant, se faire sur le dos de pays tiers ou inciter plus que de raison certain Etat belliciste à attaquer des pays voisins. En 2009, lors de l’émission This Week sur la chaîne ABC il a déclaré «on ne peut pas dicter à une nation souveraine ce qu’elle peut ou ce qu’elle ne peut pas faire» ajoutant «Israël a le droit de déterminer ce qui représente son meilleur intérêt». Ce qui à l’époque fit réagir le Mrap, qui estima ces propos un «blanc-seing donné à Israël pour mener une attaque contre l’Iran». Très sélectif, M.Biden qui estime du droit d’Israël de «déterminer ses intérêts», n’est plus de cet avis dès lors qu’il s’agit d’un autre pays. Sur la crise ukrainienne il eut ces mots: (Moscou) «va et doit rester un important fournisseur d’énergie de l’Europe», indique-t-il, ajoutant (la Russie) «peut être un acteur» mais «doit respecter les règles et non pas jouer avec elles». La Russie ne serait donc pas aussi souveraine que l’est Israël ou jouer avec les règles comme le font les Etats-Unis? Or, si un pays attisa la crise ukrainienne, ce sont bien les Etats-Unis. Notons que le vice-président américain fit le déplacement de la place Maidan à Kiev en plein chaos ukrainien, suite au putsch fasciste qui déposa le président Viktor Ianoukovitch. Joe Biden était encore la semaine dernière à Maidan pour célébrer le premier anniversaire de la «révolution» soutenue à bras-le-corps par l’Occident. Détenant, selon la tradition américaine un poste symbolique, le vice-président US révèle chaque jour un nouvel aspect d’une personnalité qui n’est pas toujours aux normes de ce qui peut-être attendu d’un dirigeant de la première puissance mondiale. Joe Biden? Une énigme!
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