Le « shale Oil » ne se contente pas de dévaster les sous sols du Dakota ou du Texas mais il menace également de saper le compartiment de la dette « high yield » (à haut rendement) US et de provoquer son prochain effondrement si le baril devait continuer de chuter pour enfoncer le palier des 50$ sur le NYMEX.
Les dettes de la plupart des aventuriers du « fracking » sont en train de se transformer en « junk bonds » (obligations pourries): le stock représenterait environ 900Mds$, soit 15% de la totalité du compartiment « high yield » mais depuis octobre, le spread (l’écart) de rendement explose littéralement par rapport aux autres emprunteurs « à risque », ce qui signifie qu’à une échelle moindre, le phénomène de l’aversion massive envers les spécialistes du pétrole de schistes est en train de dupliquer celui qui fut fatal aux « subprime immobiliers » au printemps 2007.
Les agences de notation font preuve de la même passivité qu’il y a 7 ans, les spécialistes du « shale Oil » évoquent des défauts de remboursement isolés, pas plus nombreux à ce jour que dans n’importe quel autre secteur d’activité, qu’il soit pétrolier ou minier.
Tout le monde voit bien que la mèche est allumée et qu’elle est reliée à un tonneau de poudre… mais les « faiseurs d’opinion » continuent d’appeler à garder son sang froid: la moindre remontée des cours au-dessus des 65$ équivaudrait à un coup de talon écrasant la flamme.
Et même si le baril continue de rouler sur la mauvaise pente… la mèche est longue et le danger d’explosion reste encore très éloigné.
Des intempéries qui gagnent l’Europe après avoir sévi aux Etats Unis, des tensions géopolitiques qui s’attisent au Proche Orient (l’hiver reste la période la plus favorable pour mener des opérations militaires de grande envergure), des changements politiques qui semblent imminents en Israël… autant de facteurs qui devraient nous faire oublier que le secrétaire général de l’OPEP à déclaré ce weekend que les quotas de production actuels ne sont pas la cause du « sell-off » actuel (autrement dit, l’Arabie n’a pas l’intention de refermer le robinet) mais que la spéculation à la baisse joue un rôle déterminant dans la décrue des cours.
Nicolas Maduro a fait savoir que le Venezuela n’avait pas pour coutume de faire défaut… mais le CDS qui couvre les émissions de ce pays affichent une prime stratosphérique de 950Pts de base.
Mais il serait, là encore, très prématuré de s’inquiéter d’un potentiel effet domino pouvant affecter d’autres pays où les recettes pétrolières sont l’ultime rempart face à un chaos social.
Si le « VIX » associé au S&P500 s’est envolé de +75% entre le 8/12 et le 12/12 (du jamais vu au mois de décembre)… cela n’a probablement aucun rapport avec l’effondrement de 60% de certains leaders du secteur parapétrolier depuis janvier 2014.
Le plongeon de Dubaï (-7,6%) ce dimanche 14/12 (après -15% la semaine passée) qui porte à -62% le recul depuis les plus haut de l’année de l’indice DFM n’a à l’évidence rien qui puisse évoquer l’image du « canari dans la mine » !
Le Père Noël (ou super-Mario) va nous arranger ça avant le 25/12 avec la promesse de plein d’Euro fraichement imprimés !
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