Washington réplique au piratage de Sony par des sanctions contre la Corée du Nord
Des personnalités et organisations nord-coréennes n’auront plus accès ni aux banques américaines ni aux opérations financières impliquant les Etats-Unis. C’est la première série de mesures de rétorsion prises par Barack Obama en réponse à la cyber-attaque de Sony Pictures visant à empêcher la diffusion du film “The Interview”.
Hollywood attaqué, la Maison Blanche réplique. Deux semaines après avoir fait du piratage de Sony Pictures une affaire d’Etat, Barack Obama est passé à l’action. Le président des Etats-Unis a en effet demandé au Trésor de désigner des personnes et entités contrôlées par la Corée du Nord afin de leur imposer des sanctions économiques.
Il s’agit plus précisément de 10 représentants politiques ainsi que de 3 organisations publiques accusées d’avoir joué un rôle dans les cyber-attaques, la vente d’armes illégale, et d’autres activités illicites. L’accès aux banques américaines ainsi que les transactions avec le pays leur est interdit. D’autres représailles sont prévues par Washington. Elles s’ajouteront à une série de sanctions financières de même ordre prises par le passé contre d’autres organisations du pays et pour d’autres motifs.
Artistes et liberté d’expression menacés
Le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest a commenté ainsi cette dernière décision devant la presse ce samedi:
“Nous prenons très au sérieux l’attaque de la Corée du Nord visant à provoquer des dégât financiers sur une entreprise américaine et à menacer des artistes et d’autres individus dans le but de réduire leur liberté d’expression.”
Un haut responsable de l’administration américaine a confié à l’agence Bloomberg qu’il s’agissait, au delà d’une réponse directe à Pyongyang, d’un message envoyé à tous ceux qui auraient l’intention et/ou les capacités de lancer des attaques informatiques de grande ampleur. “L’un des destinataires de ce message est la Chine, qui dispose des capacités de cyber-espionnage les plus importantes au monde et qui constitue l’une des principales sources d’influence du dirigeant Nord-coréen Kim Jung Un”, écrit l’agence, citant ce responsable.
Pyongyang menace Washington et se tourne vers Séoul
A d’éventuelles sanctions américaines, la Corée du Nord a déjà répondu par des menaces. Fin décembre, des représentants ont en effet prévenu Washington de dégâts “mille fois plus grands” en cas de sanctions. Niant toute responsabilité dans l’affaire, ils ont comparé le président des Etats-Unis à “un singe dans une forêt tropicale”.
Par ailleurs, toujours surveillé de près par l’Onu pour ses essais de développement d’armes nucléaires, tentatives qui contribuent à l’isoler, le gouvernement nord-coréen a fait un pas en direction de son voisin du sud. Le 31 décembre, dans une vidéo diffusé sur internet, Kim-Jung Un a proposé à Séoul de renouer le dialogue.
L’Interview qui tue
Pour rappel, la cyber-attaque visant Sony Pictures a impliqué des destructions de données et la diffusion d’informations privées sur des personnalités dans le but de faire interdire la sortie du film “The Interview”, (L’interview qui tue en français) une comédie imaginant l’assassinat du dirigeant nord-coréen. Le FBI affirme “détenir les preuves” que le gouvernement de Pyongyang se cache derrière cette attaque.
En dépit des réticences des grands distributeurs, Sony n’a pas renoncé à diffuser son film, dans des cinémas indépendants et sur internet. Il a déjà généré plusieurs millions de dollars de recettes.
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