New US Congress: ‘Against Obama, Republicans Are Divided’

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Nouveau Congrès aux Etats-Unis: “Face à Obama, les Républicains sont divisés”

Le 114ème Congrès américain entame ses travaux ce mardi. Spécialiste des Etats-Unis, Nicole Bacharan éclaire le rapport de forces entre le président Obama et ce nouveau Congrès, dans lequel ses opposants Républicains sont majoritaires.

Quelles seront les marges de manoeuvre de Barack Obama face à ce Congrès aux mains des Républicains?

Ses marges de manoeuvre sont assez réduites: le Congrès a les moyens de mettre en échec tous les projets qu’Obama pourrait avoir. A l’image de ses prédécesseurs placés dans cette situation, le président semble vouloir rallier l’opinion publique de son côté afin d’entrainer éventuellement des concessions chez les Républicains. Il y a toutefois des domaines où la Maison Blanche et le Congrès vont devoir se mettre d’accord. Il faut confirmer la nomination d’un nouveau ministre de la justice ainsi que de la défense. Au printemps, il faudra à nouveau relever le plafond de la dette. Il y aura une nécessité de trouver des accords sur plusieurs sujets. Mais Barack Obama a peu de moyens pour influencer le Congrès aujourd’hui.

Récemment, on a vu la Maison Blanche prendre une initiative forte en rétablissant des liens diplomatiques avec Cuba. La perte du Congrès, lors du scrutin de novembre, ne libère-t-elle pas le “canard boiteux” Obama dans le domaine de la politique étrangère?

C’est le sentiment qu’il a donné. Après les élections de mi-mandat, on aurait pu le sentir un peu abattu voire découragé. Mais c’est le contraire ! Il donne le sentiment de vouloir conclure sur plusieurs dossiers importants pour lui. Il apparaît comme libéré. En même temps, avoir un Congrès contre soi, cela limite ce qu’il peut faire : toutes ses initiatives vont être l’objet de batailles devant le Congrès.

Les Républicains apparaissent divisés et décontenancés par les initiatives présidentielles. Comment l’expliquer?

Les Républicains ont peut-être jugé trop vite que Barack Obama était à bout de souffle. Maintenant ils ont en poche la victoire tant espérée mais ils se retrouvent face à eux-mêmes, dans un parti divisé. D’une part, les élus radicaux ne veulent pas de compromis ; d’autre part, les cadres du parti veulent au contraire prouver qu’ils sont capables de gouverner et d’obtenir des résultats. Et pas uniquement être dans une posture d’opposition. D’une certaine manière, le stress est de leur côté.

Selon vous, où interviendront les prochaines initiatives de Barack Obama en politique étrangère?

Tenter de conclure un accord sur le nucléaire avec l’Iran semble une priorité. C’est un dossier où il a la main car c’est l’exécutif qui agit d’abord. Sur la Russie, il a marqué des points : les sanctions ont un effet et on attend la réaction de Vladimir Poutine. Sur le conflit israélo-palestinien, qui est toujours la préoccupation des présidents américains en fin de mandat, les choses ne paraissent guère enclenchées en direction d’un accord. Enfin, Barack Obama est très impliqué dans les négociations d’accords commerciaux. Principalement celui avec l’Asie-Pacifique, mais également celui avec l’Europe. Ces accords lui tiennent particulièrement à coeur.

Cuba, immigration, écologie… Obama est sur tous les fronts. N’est-ce pas trop tard, à deux années de la fin de sa présidence?

Ça arrive un peu tard en effet. Il en porte pour moitié la responsabilité. L’autre moitié en incombe à un Parti Républicain qui a été un mur d’opposition. Il y a un refus de compromis de la part de l’opposition. Or les institutions exigent de tels compromis ! Les pouvoirs exécutif et législatif sont obligés de s’entendre. Sur l’immigration, un dossier que Barack Obama porte et présente comme prioritaire depuis 2009, cela arrive très tard.

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