Oil Price Slump Doesn’t Mean Short-Term Economic Recovery Is Around the Corner

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L’effondrement du prix du pétrole n’est ni une bonne ni une mauvaise nouvelle. Car il n’est pas en soi le signe funeste d’une aggravation de la situation économique mondiale, mais pas davantage le Deus ex machina qui va permettre à la consommation européenne ou américaine de rebondir.

La baisse du prix du pétrole d’environ 50 % depuis septembre est avant tout le reflet de l’augmentation de la production américaine, de la hausse du dollar, et de l’absence de perturbation de l’offre partout ailleurs dans le monde.

La surprise est venue en fin d’année de ce que l’OPEP n’est pas venu en soutien aux cours du brut, l’Arabie saoudite décidant pour la première fois en près de 20 ans de poursuivre une stratégie de part de marché.

Les prix demeureront donc sous-pression jusqu’à ce que le déclin naturel de l’offre et la réduction des forages jouent leur rôle de facteur d’ajustement. La reprise des prix en tendance pourrait se situer début 2016, quand les volumes de pétrole de schiste produits commenceront à baisser.

La faiblesse de la croissance mondiale n’est qu’un facteur aggravant, corroboré par la baisse du prix d’autres matières premières, comme le minerai de fer, en retrait aussi d’environ 50 % sur l’ensemble de l’année 2014, ou le cuivre, en repli de 15 %.

CIRCONSTANCES INHABITUELLES

L’effondrement du prix du baril pourrait-il relancer la croissance mondiale ? Il est classique de considérer que la baisse du prix du pétrole agit comme une baisse d’impôts pour les consommateurs.

Ce qui ne sera pas dépensé en facture d’énergie pourra être dépensé autrement, et relancera de ce fait la consommation.

De plus, les entreprises bénéficient d’une baisse de leurs coûts matières, ce qui soutient leurs marges ou leur compétitivité, selon le choix qu’elles font quant à l’usage de cette bonne fortune.

Ces arguments se sont vérifiés dans le passé, et la plupart des économistes se sentent même capables de chiffrer l’impact positif à attendre sur la croissance mondiale. C’est cependant faire peu de cas de deux circonstances inhabituelles.

La première est que cette baisse du prix de l’énergie ne constitue un coup de tonnerre dans un ciel bleu. Elle surgit au contraire dans un contexte où le ralentissement de l’inflation approchait déjà de niveaux préoccupants pour la croissance et les facultés de remboursement des pays européens les plus endettés.

Par conséquent, ce sont d’abord les anticipations d’inflation qui risquent d’être aggravées par la baisse du prix du pétrole. Il est loin d’être certain que les consommateurs se précipitent pour dépenser les économies que la baisse du prix de l’énergie leur procure, ou que les entreprises réinvestissent immédiatement leurs gains de marge dans le circuit économique.

Comme le disait le regretté Bernard Maris, pour comprendre l’économie, il faut être psychologue. L’ampleur exceptionnelle du sursaut populaire du 11 janvier ne pourrait-il pas avoir autant d’impact en France sur le comportement des agents économiques que la baisse du cours du pétrole ?

VIOLENCE DE LA BAISSE

La seconde circonstance inhabituelle est la violence de cette baisse, qui met en question la rentabilité immédiate de toute une partie de l’industrie pétrolière, entraînant dès lors un coup de frein aux investissements et une détérioration du crédit de beaucoup d’entreprises du secteur.

La plupart des producteurs de pétrole de schiste aux Etats-Unis ont besoin d’un prix du brut d’au moins 70 dollars pour justifier la poursuite des investissements.

Ces conséquences sont susceptibles, au moins à court terme, d’agir comme un handicap à la croissance économique globale. C’est seulement dans un second temps qu’une reprise cyclique de l’économie pourra être favorisée par un faible prix de l’énergie.

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