A Week in the United States: A Sniper, a Liar and Under-Inflated Balls

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Mais aussi des élues républicaines contre les mâles du parti et le pari spatial de Google. Chaque semaine, les infos qui ont passionné les Américains.

Un faux touriste au paradis

Alex Malarkey a menti, il n’est jamais allé se promener au jardin des délices. De quoi décevoir le million de fans qui ont acheté son livre et cru à son histoire. En 2004, Malarkey, un petit garçon de 6 ans, est victime d’un grave accident de voiture qui le laisse dans le coma pendant deux mois. Quand il se réveille, il déclare qu’il a visité le royaume céleste et raconte son aventure dans un livre écrit avec son père Le Garçon qui est revenu du paradis, devenu un best-seller.

Mais Malarkey, aujourd’hui adolescent et toujours paralysé, vient d’écrire une lettre sur le site internet Pulpit and Pen dans laquelle il dit : “Je ne suis pas mort, je ne suis pas allé au paradis. Je l’ai dit parce que je pensais que cela attirerait l’attention sur moi.” Patatras !

L’an dernier, la mère d’Alex, qui a divorcé de son père, avait déjà tiré la sonnette d’alarme, disant dans un blog : C’est à la fois surprenant et douloureux de voir que le livre non seulement continue à se vendre, mais continue aussi à ne susciter dans l’ensemble aucune question.” Elle ajoutait qu’Alex n’avait pas touché un sou pour la publication. Les livres de “tourisme céleste”, comme on les appelle, sont une manne pour les éditeurs. Le paradis est pour de vrai, qui raconte aussi la visite d’un petit garçon au royaume de Dieu, a été un énorme best-seller dont on a tiré un film. Tyndale House, l’éditeur de Malarkey, a retiré le livre de la vente.

Les républicaines se rebiffent

À peine installée, la nouvelle Chambre des représentants dominée par les républicains a décidé de voter une loi jugée absolument prioritaire : l’interdiction de l’avortement après 20 semaines de grossesse. Mais à la grande surprise des pontes du parti, l’opposition n’est pas venue pour une fois des démocrates, mais de plusieurs élues républicaines qui ont protesté violemment contre le texte, notamment une disposition qui oblige les victimes de viol qui cherchent à obtenir une dérogation pour avorter plus tard, à fournir un rapport de police confirmant ce qu’elles avaient subi. Les élues ont fait remarquer que non seulement c’était pénible pour les victimes mais qu’avec un tel texte, le Parti républicain allait encore davantage s’aliéner l’électorat féminin. Après un débat houleux à huis clos, les pontes mâles de la Chambre ont capitulé et décidé d’annuler le vote qu’ils avaient prévu pour jeudi, date du 42e anniversaire de la décision de la Cour suprême Roe v. Wade, qui a légalisé l’avortement. Mais ces messieurs n’ont pas totalement abandonné. Ils ont fait voter une autre loi anti-IVG qui interdit l’usage de fonds publics pour les procédures d’avortement. Selon un sondage Gallup après les élections, moins de 0,5 % des électeurs mettent l’avortement en tête de leurs préoccupations.

Le Sniper d’Hollywood

Hollywood n’en revient pas. Le film de Clint Eastwood, American Sniper, a explosé le box office. Il a engrangé en quelques jours plus de 120 millions de dollars en Amérique du Nord. Un succès rencontré essentiellement dans l’Amérique conservatrice du Tennessee, du Texas, de l’Oklahoma, qui s’est déplacée en masse pour aller voir ce film patriotique adapté de l’autobiographie d’un sniper très controversé. Chris Kyle, un membre des SEAL qui a fait des missions en Irak et en Afghanistan, est considéré comme le sniper le plus redoutable de l’histoire américaine. Il a lui-même été descendu dans un stand de tir au Texas par un vétéran déséquilibré. Le film avec l’acteur Bradley Cooper ne fait pas l’unanimité. Michael Moore, l’auteur du documentaire Bowling for Columbine, a déclaré que son oncle avait été tué par un sniper pendant la Seconde Guerre mondiale et que pour lui les snipers étaient des “lâches” qui vous tirent dans le dos, pas des “héros”.

Même si Moore ne mentionnait pas nommément le film, ses déclarations ont suscité un tel tollé qu’il a dû mettre de l’eau dans son vin, expliquant qu’il parlait en général et que la performance de Bradley Cooper était “géniale”.

Google croit dans les rêves d’Elon Musk

Google et Fidelity Investments ont investi un milliard de dollars dans SpaceX, le groupe d’Elon Musk qui construit et lance des fusées, ce qui leur donne environ 10 % des parts. Cet apport en capital devrait aider Musk, le milliardaire déjà impliqué dans toutes sortes d’activités novatrices dont la voiture Tesla, à financer différents projets. Il a annoncé son intention de construire et lancer 4 000 satellites pour fournir un Internet bon marché à la planète. Google a déjà développé Project Loon, un réseau de ballons conçus pour connecter au Web la population d’endroits isolés et accessoirement vendre davantage de pub. Mais l’association avec SpaceX devrait lui permettre de prendre de l’avance sur Facebook notamment, qui lui aussi investit dans différentes technologies dont les drones pour amener Internet dans des régions pauvres. Elon Musk travaille aussi à produire des vols spatiaux à bas coûts qui permettront à terme l’existence d’une colonie permanente sur Mars.

Soupçon de triche au Superbowl !

C’est un peu comme si on apprenait que le PSG a diminué la taille de ses buts pour se qualifier en finale de la Coupe de France ! Aux États-Unis, lors des demi-finales du Superbowl, l’équipe des New England Patriots a écrasé les Colts d’Indianapolis 45 à 7. Problème : 11 des 12 ballons utilisés étaient sous-gonflés, ce qui, aux dires des spécialistes, les rend plus faciles à attraper et à lancer par temps froid. Pourtant, les ballons sont vérifiés par l’arbitre avant le match et laissés ensuite sur le terrain pour chaque équipe. L’entraîneur a nié être au courant et a laissé entendre que c’était la faute de Tom Brady, le quarterback de l’équipe et mari du mannequin Gisèle Bundchen, qui, à son tour, dément catégoriquement avoir modifié les ballons.

C’est la deuxième fois que les Patriots sont accusés de triche. En 2007, ils avaient fait l’objet de sanctions après avoir espionné une équipe adverse.

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