Jeb Bush, who is both brother and son of a former president, could face Hillary Clinton — wife of Bill — next year. The American dynasties pretty much don't have anything new; they are becoming more cumbersome than ever.
We can hardly imagine Bernadette Chirac facing Jean-Christophe Mitterrand in the next presidential election in France: in the United States, yes. According to the polls, it is completely possible that Jeb Bush, both brother and son of a former president, is the candidate selected by the Republicans to face Hillary Clinton, the wife of Bill. Neither of them has yet to confirm their candidacy, but Jeb Bush started to raise money to fund a possible campaign. As for Hillary Clinton, she's been touring the country for months to establish her presidential stature.
The situation appears to be novel, but it hardly shocked the American people who, in two centuries, have seen many other previous dynasties thriving. John Adams, who was the second president of the United States, fathered the sixth. Benjamin Harrison reached the Oval Office almost half a century after his grandfather. We also counted two Roosevelts in the White House, distant cousins, who went by the names Franklin and Theodore. Dynasties are also found in Congress: More than 700 families sent at least two of their members to the Capitol. Obviously, we think of the Kennedy clan, which in addition to a president and an attorney general, gave the country six congressmen.
America has certainly never had a monarchy, but it’s still fascinated by these great families. Jeb Bush would probably never have been governor of Florida if his father had not been a president. And Hillary Clinton would certainly not have been senator if she had not previously been first lady. We obviously won't find any Democrat or Republican to criticize this situation since it benefits both camps, but this elective aristocracy conflicts with the image that we often associate with America: a deeply democratic country, where everyone can succeed.
The American dynasties pretty much don't have anything new; they have become more cumbersome than ever. Clintons and Bushes have already ruled over America for 20 consecutive years — 1989-2009. If either Hillary Clinton or Jeb Bush wins the 2016 presidential election, their families will have occupied the White House for 24 years in a 30-year period — a nepotism that is starting to cause some cringing. In 2007, only one in 10 Americans worried about the emergence of political dynasties, according to a public opinion poll published at the time by The Wall Street Journal and the channel NBC. Now, that number is more than seven out of 10 according to an updated version of the same poll.
Jeb Bush's mother is concerned about it herself, since it could cause some light tension at the family dinner table. “I think this is a great American country. And if we can’t find more than two or three families to run for high office, that’s silly,” she said a few months ago. The Clinton family is much more likely to double talk. “Dynasties are not good for America”, maintains Bill Clinton with a certain nerve. “If you fight fair and square and you win, it’s not dynastic.”*
But the amount of resources one needs to win an election in the United States certainly makes these fights less “fair and square” than the former president wants us to think. Without any prior fame, a politician practically has no chance of winning an election in the United States. Election campaigns are a financial battle before they become political, which reduces the number of people who can participate. It's the opposite of what we expect from a democracy. Barack Obama spent $745 million to get elected in 2008 ... nearly 30 times the amount spent by Nicolas Sarkozy the year before to win the Elysée! Things only worsened since: The ticket to hope to win the next presidential election amounts to at least $1 billion according to experts, an amount already reached by Mitt Romney and Barack Obama during the 2012 election campaign. The Supreme Court is largely responsible, since it struck down the limit on financial contributions to the election campaigns twice. Since 2010, corporations have been able to make unlimited contributions to super PACs that back a candidate of their choice. Last spring, the court also struck down the limit on donations to private individuals.
Democrats benefit as much from it as Republicans. At the rate things are going, Hillary Clinton's campaign could even become the most expensive one ever in the United States. Her name and network give her a financial power that is nearly impossible to match by the other Democratic contenders. Barack Obama achieved this feat in 2008, but it is unlikely that another candidate will get through this time around: The last surveys show that Hillary Clinton clearly led the race against her possible challengers — Jim Webb, Elizabeth Warren, etc.
To those who criticize the lack of freshness and newness in politics, she replies with a convincing argument: After 40 men, she would be the first woman to reach the Oval Office. To live this revolution — after that of the first black man in the White House — the American people will maybe forgive her for being first lady before becoming Ms. President.
*Editor's note: Accurately translated, this quote could not be verified.
Clinton et Bush, symboles du népotisme à l'américaine
Jeb Bush, à la fois frère et fils d'un ancien président, pourrait affronter l'an prochain Hillary Clinton, l'épouse de Bill. Les dynasties américaines ont beau n'avoir rien de nouveau, elles se font plus encombrantes que jamais.
On n'imagine guère Bernadette Chirac affronter Jean-Christophe Mitterrand à la prochaine élection présidentielle en France. Aux Etats-Unis, si. A en croire les sondages, il est tout à fait possible que Jeb Bush, à la fois frère et fils d'un ancien président, soit le candidat retenu par les républicains pour affronter Hillary Clinton, l'épouse de Bill. Aucun des deux n'a encore officialisé sa candidature. Mais Jeb Bush commence à récolter de l'argent pour financer une éventuelle campagne. Quant à Hillary Clinton, elle sillonne le pays depuis des mois pour asseoir sa stature présidentielle.
La situation a beau paraître inédite, elle ne choquait guère les Américains jusqu'alors, qui ont vu prospérer bien d'autres dynasties en deux siècles. John Adams, qui fut le deuxième président des Etats-Unis, a donné naissance au sixième. Benjamin Harrison a accédé au bureau ovale près d'un demi-siècle après son grand-père. On a également compté deux Roosevelt à la Maison-Blanche, des cousins lointains répondant aux noms de Franklin et Theodore. Les dynasties se retrouvent aussi au Congrès : plus de 700 familles ont envoyé au moins deux de leurs membres au Capitole. On pense évidemment au clan Kennedy qui, outre un président et un ministre de la Justice, a donné six parlementaires au pays.
L'Amérique n'a certes jamais connu la monarchie, mais elle reste fascinée par ces grandes familles. Selon toute vraisemblance, Jeb Bush n'aurait d'ailleurs jamais été gouverneur de Floride si son père n'avait pas été président. Et Hillary Clinton n'aurait certainement pas été sénatrice si elle n'avait pas été d'abord First Lady. On ne trouvera évidemment aucun démocrate ou républicain pour critiquer cet état de fait, puisqu'il profite aux deux camps à la fois. Mais cette aristocratie élective tranche avec l'image que l'on se fait souvent de l'Amérique : un pays profondément démocratique où tout le monde peut réussir.
Les dynasties américaines ont beau n'avoir rien de nouveau, elles se font encore plus encombrantes aujourd'hui. Les Clinton et Bush ont déjà régné sur l'Amérique pendant vingt années consécutives (1989-2009). Si Hillary Clinton ou Jeb Bush remportent la présidentielle de 2016, leurs familles auront occupé la Maison-Blanche pendant vingt-quatre ans sur une période de trente et un ans. Un népotisme qui commence à faire grincer des dents : seul un Américain sur dix s'inquiétait de l'émergence de dynasties politiques en 2007, selon une enquête d'opinion publiée à l'époque par le « Wall Street Journal » et la chaîne NBC. Ils sont plus de 7 sur 10 aujourd'hui, d'après le même sondage réactualisé.
La mère de Jeb Bush s'en est elle-même émue, au risque d'imposer une légère tension dans les repas de famille. « Les Etats-Unis sont un pays formidable. Ce serait idiot qu'on ne trouve pas plus de deux ou trois familles pour le gouverner », a-t-elle lancé il y a quelques mois. La famille Clinton est beaucoup plus langue de bois. « Les dynasties ne sont pas bonnes pour l'Amérique », défend Bill Clinton avec un certain culot. « Si vous vous battez à la régulière et que vous l'emportez, ce n'est pas dynastique. »
Mais les fortunes qu'il faut amasser pour remporter une élection aux Etats-Unis rendent ces combats certainement moins « réguliers » que l'ancien président le laisse penser. Sans notoriété préalable, un homme politique n'a pratiquement plus aucune chance de remporter une élection aux Etats-Unis. Les campagnes électorales sont une bataille financière avant d'être politique, ce qui réduit le nombre de personnes pouvant y participer. C'est l'inverse de ce que l'on attend d'une démocratie. Barack Obama a ainsi déboursé 745 millions de dollars pour se faire élire en 2008... soit près de 30 fois les montants engagés par Nicolas Sarkozy l'année d'avant pour ravir l'Elysée ! Les choses n'ont fait qu'empirer depuis : le ticket d'entrée pour espérer remporter la prochaine élection présidentielle s'élève à au moins 1 milliard de dollars, s'accordent à dire les experts. Un montant déjà atteint par Mitt Romney et Barack Obama lors de la campagne 2012. La Cour suprême en est largement responsable puisqu'elle a déplafonné, à deux reprises, les contributions financières aux campagnes électorales. Depuis 2010, les entreprises peuvent ainsi financer - sans limite aucune - des comités d'action politique (Super Pacs) qui soutiennent un candidat de leur choix. Au printemps dernier, la Cour a également déplafonné les dons des particuliers.
Les démocrates en profitent autant que les républicains. Au rythme où vont les choses, la campagne d'Hillary Clinton pourrait même devenir la plus chère jamais engagée aux Etats-Unis. Son nom et son réseau lui confèrent une puissance financière quasi-impossible à égaler pour les autres prétendants démocrates. Barack Obama avait réalisé cet exploit en 2008, mais il n'y a guère de chance qu'un autre y parvienne cette fois-ci : les derniers sondages montrent qu'Hillary Clinton fait clairement la course en tête face à ses éventuels concurrents (Jim Webb, Elisabeth Warren, etc.).
A ceux qui dénoncent l'absence de renouvellement politique, elle répond par un argument massue : après une quarantaine d'hommes, elle serait la première femme à accéder au bureau ovale. Pour vivre cette révolution - après celle d'un premier Noir à la Maison-Blanche - les Américains lui feront peut-être grâce d'avoir été « First Lady » avant de devenir « Madame la Présidente ».
Les points à retenir
Si Hillary Clinton ou Jeb Bush remportent la présidentielle de 2016, leurs familles auront occupé la Maison-Blanche pendant vingt-quatre ans sur une période de trente et un ans.
Un népotisme qui fait grincer des dents : seul un Américain sur dix s'inquiétait de l'émergence de dynasties politiques en 2007 ; ils sont plus de 7 sur 10 aujourd'hui.
Les campagnes électorales sont une bataille financière avant d'être politique : sans notoriété préalable, un candidat n'a pratiquement plus aucune chance de remporter une élection aux Etats-Unis.
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U.S. companies, importers and retailers will bear the initial costs which most economists expect to filter through the supply chain as a cost-push inflation.