The Nuclear ‘Theater’

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Le nucléaire “au théâtre ce soir”!

Depuis douze ans, une pièce à x actes et x tableaux tient le haut de l’affiche dont les acteurs sont ladite «communauté internationale» (soutenue par la Chine et la Russie) dans le rôle de brigade anti-prolifération et l’Iran dans celui de «bad boy». Une affiche dont la trame est centrée sur le nucléaire «controversé» iranien. Il est évident que c’est là un mauvais scénario, au regard d’une représentation qui dure depuis plus d’une décennie. Après tout ce temps, on en est encore à l’étape [ou la scène] de la suspicion et de la supputation dès lors que les fins limiers de l’Aiea (Agence internationale de l’énergie atomique de l’ONU) ne sont toujours pas parvenus à établir l’exactitude des accusations portées contre l’Iran. Et jusqu’à ce que cela soit fait, le programme nucléaire iranien est réputé être un programme «civil», que conteste la «communauté internationale». Aussi, accuser l’Iran de mettre en place un programme militaire sous couvert du nucléaire civil est un mauvais canevas, dont l’objectif essentiel reste d’interdire à un pays non «qualifié» la maîtrise du processus nucléaire. Ce n’est pas plus compliqué que ça, des gens ont décrété que certains pays n’ont pas le droit d’acquérir le savoir du nucléaire. Aussi, ceux qui détiennent le monopole du nucléaire s’inquiètent, disent-ils, de «l’ambivalence» des pays arabes – citant nommément en sus de l’Iran, l’Algérie, l’Irak, l’Egypte et la Syrie – tout en relativisant et minimisant l’importance de l’arsenal nucléaire d’Israël. De leur point de vue, les 150 à 300 ogives nucléaires que possède Israël sont moins dangereux que ne l’est l’Iran, uniquement soupçonné de vouloir fabriquer une bombe atomique. La désinformation, l’endoctrinement et la manipulation sont employés à fond. C’est ainsi que l’on dit et fait dire que l’incertaine «bombe» atomique iranienne mettrait la sécurité des Etats-Unis et du monde en danger. Vous nous en direz tant! Ce qu’affirment les sénateurs US et Israël. Ce serait, plus efficace, s’ils expliquent un peu comment une «bombe atomique» à l’état de projet – en admettant que ce projet existe – serait plus menaçante pour la sécurité du monde que ne le seraient les bombes A et H états-uniennes – estimées en 2013 à 4 650 ogives – et israéliennes (entre 150 et 300 bombes atomiques). Dans ce contexte, notons qu’Israël a toujours refusé que ses installations nucléaires militaires soient contrôlées par l’Aiea, de même, cette dernière, qui consacre des efforts absolus au nucléaire iranien, ne s’intéresse pas au nucléaire israélien, allant jusqu’à rejeter en maintes occasions les résolutions appelant Israël à placer ses installations nucléaires sous sa supervision. De fait, Israël est le seul pays à n’adhérer à aucun des traités de l’ONU sur le nucléaire (TNP, non-prolifération, Ctbt, interdiction des essais nucléaires, notamment). D’ailleurs, Israël maintient l’ambiguïté sur son arsenal nucléaire: ni confirmation, ni démenti chaque fois que le sujet revient à l’ordre du jour. On somme l’Iran de montrer patte blanche sur son activité dans le nucléaire, quand on dispense Israël d’une telle obligation. Nous, nous ne comprenons pas cette étrange alchimie. Nous ne comprenons pas que les Etats-Unis [qu’aucune institution dans le monde ne peut, ni n’a le pouvoir de contrôler] déploient dans le monde environ 1700 bombes A et H – dans l’espace et dans les océans: bombardiers porteurs de bombes, navires de guerres et sous-marins dotés de têtes nucléaires – alors qu’Israël, pointe des missiles nucléaires sur les principales capitales arabes et européennes. Cela a été révélé en 2010 par un éminent professeur israélien, Martin Van-Crevel, spécialiste mondial de référence des guerres de basse intensité, qui l’a affirmé dans un entretien à une chaîne de télévision israélienne [http://newsoftomorrow.org/spip.php?article7582]. De fait, ce sont ces deux pays qui sont prêts à frapper les sites nucléaires iraniens, qui sont le danger qui menace la planète de désintégration. Mais, le danger, le seul péril, disent Etats-uniens et Israéliens, c’est la «bombe», pas encore née, iranienne. Ce qui est déplorable est le fait que l’ONU, par le biais de son organisation de contrôle de l’énergie atomique (Aiea), enfonce sa tête dans le sable pour ne pas voir le danger nucléaire israélien, se focalisant sur l’aléatoire bombe iranienne. Normal, c’est l’Iran qui doit se mettre nu pour prouver qu’il ne cache rien qui puisse nuire aux décideurs du monde. Aussi, en cas d’échec des pourparlers de Lausanne il se pourrait qu’il y ait un avant et un après, 31 mars – date butoir des négociations sur le nucléaire iranien. Obama a affirmé récemment que l’option militaire est toujours sur la table. On vous le disait, c’est là du mauvais théâtre qui risque cependant d’avoir des conséquences dramatiques sur le monde.

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