L’histoire est révoltante tellement elle transpire l’opportunisme et l’hypocrisie. Elle nous vient du sénateur du Texas, Ted Cruz, qui a annoncé lundi sa candidature à l’investiture républicaine en vue des présidentielles de 2016. (Ted Cruz est né à Calgary, mais d’une mère américaine, ce qui le rend éligible à la présidence des États-Unis).
Cruz est un archi conservateur, issu du courant de la droite religieuse : pro-vie, pro-armes à feu, anti-mariage gai… Mais il doit surtout sa popularité auprès de la droite conservatrice pour son opposition quasi obsessionnelle à l’Obamacare, la réforme de la santé historique du président Obama, adoptée en 2010.
Cruz l’a qualifié de « désastre », de « catastrophe », de « dommage énorme » à l’économie américaine… En septembre 2013, sur le parquet du Sénat, il a même déblatéré contre cette loi pendant 21 heures et 19 minutes. Un discours-fleuve (le 4e plus long de l’histoire du Sénat américain…) qui avait conduit à rien de moins que la paralysie du gouvernement des États-Unis. Je vais m’y opposer « jusqu’à ce que je ne sois plus capable de me tenir debout » avait-il déclaré alors…
Mais ironie du sort, voilà que ce même Ted Cruz se retrouve aujourd’hui, comme des millions d’Américains à l’époque, sans couverture santé… Sa femme Heidi, qui a pris un congé sans solde de chez Goldman Sachs pour faire campagne auprès de son mari, vient en effet de perdre ce bénéfice que lui garantissait son employeur pour elle, son mari et leurs enfants.
Que s’empresse donc de faire Ted Cruz ?… Vous l’avez deviné : il nous annonce qu’il va souscrire à la Loi sur les soins de santé abordables du président Obama, « Je crois que nous devrions suivre le texte de toutes les lois, même les lois avec lesquelles je ne suis pas d’accord » explique-t-il… Go figure! comme disent les Américains….
Bref, dans la tête de Ted Cruz, selon son schème de valeurs personnelles, l’Obamacare est bon pour lui et pour sa famille, le temps d’une campagne électorale, mais c’est un « désastre », une « catastrophe » pour 16 millions d’Américains (plus du double de la population du Québec) qui avant cette réforme étaient menacés de faire faillite s’ils tombaient malades. Et s’il est élu président des États-Unis, Cruz va s’empresser de mettre la hache dedans (il l’a même répété au moment d’annoncer sa candidature à l’investiture républicaine lundi).
Tellement hypocrite. Tellement égoïste. Tellement opportuniste…Heureusement que les « chances » de Ted Cruz de devenir le prochain leader du monde libre sont minimes…
Leave a Reply
You must be logged in to post a comment.