Publicized Charity of Tim Cook, Apple’s Boss

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La charité médiatisée de Tim Cook, le patron d’Apple

Comme Bill Gates et Warren Buffet avant lui, Tim Cook s’est engagé à faire don de sa fortune. Une générosité affichée qui dissimulerait la pingrerie des plus aisés.

C’est sur le site du magazine américain Fortune que Tim Cook, directeur général d’Apple, a annoncé la noble nouvelle : il va faire don de la totalité de sa fortune, estimée à 800 millions de dollars (un peu plus de 735 millions d’euros), à des œuvres caritatives – après avoir pourvu à l’éducation de son neveu de 10 ans, a-t-il précisé.

A 54 ans, le successeur de Steve Jobs est le dernier d’une longue liste de ses riches compatriotes à vouloir ainsi se délester de ses millions au profit des bonnes œuvres. En 2010, les milliardaires Bill Gates et Warren Buffett avaient lancé le mouvement en signant un « serment du don », s’engageant ainsi à donner au moins la moitié de leur patrimoine. Ils avaient appelé leurs petits camarades du « club des 1 % » les plus fortunés à faire de même.

Une tradition américaine

Une centaine de personnalités les ont suivis, comme le fondateur de la chaîne CNN, Ted Turner, l’ancien maire de New York, Michael Bloomberg, ou encore Mark Zuckerberg, patron de Facebook. Le tout, à grands renforts de communiqués de presse et de cérémonies médiatiques. Au pays de l’Oncle Sam, le don se pratique dans la lumière.

Ainsi, par exemple, lorsque le magnat de l’immobilier new-yorkais -Mortimer Zuckerman a, en décembre 2012, signé un chèque de 200 millions de dollars (plus de 180 millions d’euros) à l’université de Columbia. L’homme avait convié d’éminents journalistes, le maire de New York ainsi que deux Prix Nobel de médecine.

Une charité si bien orchestrée que les Américains les plus nantis bénéficient d’une solide réputation internationale de généreux philanthropes, dans le sillage des Rockefeller et des Dukes. Mais est-ce vraiment le cas ? A en croire le journaliste et auteur Ken Stern, cet affichage masque une réalité moins glorieuse. Dans un article du mensuel américain The Atlantic, il indique que les Américains les plus riches (le top 20 % en termes de revenus) consacrent 1,3 % de leurs gains aux organisations caritatives… tandis que les 20 % les moins bien rémunérés y allouent 3,2 %.

Qui profitera de ces dons ?

En sus, alors que les mieux lotis prennent soin de faire figurer sur leur feuille d’impôts les déductions qu’entraînent ces donations, les moins privilégiés oublieraient de les inscrire et n’en retireraient donc aucun avantage fiscal ! En octobre 2014, le journal The Chronicle of Philanthropy notait également que les Américains gagnant plus de 200 000 dollars par an avaient, en 2012, réduit leurs subsides de 4,6 % par rapport à 2006, tandis que les personnes gagnant moins de 100 000 dollars avaient augmenté leurs contributions de 4,5 %.

Le chercheur en psychologie de l’université de Berkeley, Paul Piff, a expliqué fin 2013, étude à l’appui : « Tandis que le niveau de richesse d’une personne augmente, ses aptitudes à la compassion et à l’empathie diminuent, alors même que leurs sentiments de défendre leurs droits, de voir leur mérite récompensé, et leur idéologie de l’intérêt personnel augmentent. » L’équipe de chercheurs avait notamment distribué aux participants une somme de 10 dollars, leur proposant de la conserver ou de la partager, totalement ou en partie. Résultat : les personnes ayant un salaire inférieur à 25 000 dollars annuels ont partagé 44 % de plus que les personnes ayant un salaire supérieur à 150 000 dollars.

Reste à savoir qui va bénéficier de la générosité de Tim Cook. De nombreuses études soulignent le même phénomène : si les pauvres donnent en priorité aux institutions religieuses et aux organismes d’aide aux plus démunis, les plus riches, eux, ont un faible pour les universités les plus prestigieuses du pays, les musées et les organisations ¬culturelles. Bref, les causes qui servent les intérêts des leurs…

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