Hillary Clinton in Danger of Political Death

 

 

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Hillary Clinton en danger de mort politique

La Fondation Clinton serait mêlée à la prise de contrôle par des Russes du cinquième des ressources US en uranium alors qu’Hillary était secrétaire d’État.

Quand on lui a rapporté le trait d’humour du président, samedi soir, Hillary Clinton a dû se souvenir de la fameuse phrase “avec des amis comme celui-là, on n’a pas besoin d’ennemis”. C’était au dîner annuel du National Press Club de Washington et, selon la tradition, Barack Obama s’est plié au jeu de l’autodérision. Mais il ne s’est pas contenté de se moquer de ses échecs personnels, car, faisant allusion aux “temps durs” que traverse encore l’Amérique, il a lâché : “J’ai même une amie qui, il y a quelques semaines, gagnait des millions de dollars et qui vit maintenant dans un camping-car dans l’Iowa !”

Nul besoin de faire un dessin à l’assistance pour reconnaître Hillary Clinton qui, dans son désir de commencer sa campagne présidentielle en parlant “aux Américains ordinaires”, a sillonné les routes de l’Iowa et du New Hampshire dans un minibus transformé en QG de campagne mobile. Seulement si le président avait voulu enfoncer son ancienne secrétaire d’État, il ne pouvait guère faire mieux que souligner comme il l’a fait qu’elle gagnait il y a peu des millions de dollars. Car la manière dont Bill comme Hillary ont amassé en quelques années une impressionnante fortune est en train de devenir un énorme sujet de polémique aux États-Unis. Et peut-être, si Hillary ne trouve pas une parade rapide, un coup mortel à sa campagne.

L’énorme cachet de l’ancien président…

Tout est parti d’un livre qui sera seulement publié le 5 mai. Son titre est à lui seul un réquisitoire : Clinton Cash : comment et pourquoi des gouvernements étrangers et des hommes d’affaires ont fait la fortune de Bill et d’Hillary. Des extraits, publiés par le New York Times, ont déjà révélé quelques détails de ce pamphlet dont l’essentiel serait le lien entre les dons de riches financiers de pays étrangers faits à la Fondation Clinton et des facilités que Hillary, alors secrétaire d’État, leur aurait obtenues en retour. La campagne de madame Clinton a démarré il y a à peine quinze jours et la voilà une nouvelle fois en situation d’accusée, alors qu’elle aura déjà à répondre à la mi-mai devant le Sénat de la faute qu’elle a commise en se servant de sa boîte mail personnelle pour des échanges diplomatiques et confidentiels pendant qu’elle était ministre.

Mais, même si les Américains ont toujours eu l’impression que les Clinton, comme dans l’affaire des mails, trichaient avec la loi et les règles, l’affaire de l’argent de la fondation est autrement plus grave : au départ, Bill aide un financier canadien, Frank Giustra, à prendre le contrôle d’une société exploitant des mines d’uranium dont certaines se trouvent aux États-Unis. En retour, une première donation de cette compagnie pour sa fondation. Puis quelques années plus tard, alors que Hillary Clinton est secrétaire d’État, cette société, Uranium One, est vendue au consortium russe d’uranium Rosatom. Comme, dans ce marché, la compagnie russe doit dépasser le seuil des 51 % d’actions sur ces mines américaines et acquérir du même coup un cinquième des ressources d’uranium des États-Unis, une commission spéciale du département d’État doit donner son aval à cette prise de contrôle de minerais sensibles par une société étrangère. Or le feu vert est donné par le département d’État au moment où Bill est reçu à Moscou pour une conférence organisée par une fondation proche de Rosatom, payée 500 000 dollars. Un énorme cachet, même pour un ancien président. Et dans la foulée la société canadienne qui a réalisé l’opération, Uranium One, verse une nouvelle donation de plusieurs millions de dollars à la Fondation Clinton.

L’état-major de la campagne de Hillary Clinton a déjà répondu que la secrétaire d’État n’avait même pas été informée à l’époque de l’autorisation donnée à Rosatom. Une défense pas très convaincante. Il va donc falloir à Hillary trouver mieux pour se disculper. Heureusement pour elle, l’auteur du livre, dont on peut être sûr que tous les éléments vont être vérifiés plutôt deux fois qu’une, est un opposant notoire et un républicain bon teint, ce qui ne prêche pas pour son impartialité. Peter Schweitzer était l’une des plumes du président George W. Bush.

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