Coca-Cola and McDonald’s Suffer from the Healthy Eating Trend

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Des multinationales comme Coca-Cola ou McDonald’s rencontrent des difficultés d’adaptation.

Les chiffres en provenance des Etats-Unis sont éloquents. McDonald’s donne des signes de faiblesse. Pendant des années, l’ancien garant de la croissance et du succès a affiché des chiffres en constante hausse et ces cinq dernières années, le cours de l’action a même augmenté de près de 50%. Mais le vent tourne. Son CEO et président du conseil d’administration, Don Thompson, a démissionné et la chaîne de fast-food a annoncé pour 2015 la mise en œuvre de mesures d’économies. McDonald’s n’est toutefois pas la seule entreprise à avoir vu son chiffre d’affaires baisser et Coca-Cola a également fait savoir qu’elle allait mettre en place un programme de réduction de ses dépenses.

Il est possible que les pertes subies par l’industrie soient dues au changement de comportement des consommateurs, qui mangent désormais plus sainement et optent pour des alternatives bonnes pour la santé. Les Suisses semblent d’ailleurs aussi suivre cette tendance encourageante. Les résultats d’une collecte de données représentatives par l’Office fédéral de la santé publique montrent en effet que la consommation de fruits et légumes augmente, tout comme l’activité physique.

Par ailleurs, le nombre de personnes faisant du sport progresse, près de trois quarts de la population adulte en Suisse exerçant une activité physique suffisante. Ces chiffres prouvent que les efforts de prévention pour un poids corporel sain de la population suisse commencent à porter leurs fruits.

Même dans la patrie des géants du fast-food, la prévention fait maintenant aussi l’objet d’investissements importants. L’engagement de Michelle Obama notamment est impressionnant. Avec l’aide d’une équipe de la Maison-Blanche, la première dame a lancé en 2010 une campagne nationale contre le surpoids des enfants. En outre, de nouvelles réglementations adoptées aux Etats-Unis ne cessent de nous surprendre. New York, par exemple, a introduit une taille de gobelet maximale pour les sodas, déclarant la guerre au surpoids.

Quant à San Francisco, la ville a édicté une loi contre le marketing adressé aux enfants, selon laquelle les fournisseurs n’ont plus le droit d’essayer d’allécher les enfants avec des jouets gratuits, comme ceux que l’on trouve entre autres dans le Happy Meal de McDonald’s.

De nombreux représentants de l’économie ont tendance à rejeter ces efforts de prévention et, même en Suisse, des programmes de prévention d’Etat font l’objet de combats politiques. Il est compréhensible que le monde économique s’oppose à ce qui est susceptible de nuire aux chiffres d’affaires. D’ailleurs, les opposants à la prévention rencontrent un certain succès sur le terrain avec l’argument de la menace sur l’emploi. Il y a quelques années, la loi sur la prévention avait par exemple été rejetée en raison de la pression exercée par une alliance menée par l’Union suisse des arts et métiers.

Il faut toutefois souligner que si le changement de comportement des consommateurs peut faire disparaître des emplois, il en crée également. Les offres de restauration saine poussent comme des champignons depuis quelques années. Elles sont proposées par des entreprises qui ne remettent pas en cause le statu quo, mais qui comprennent que les programmes de prévention existants sont des recommandations et de premiers signaux d’alarme, et que le marché va de toute façon dans cette direction. C’est pourquoi, plutôt que de lutter contre cette tendance en faveur de produits sains, ces entreprises trouvent des approches créatives pour contribuer de manière positive à cette évolution.

C’est là que des multinationales comme le fabricant de sodas Coca-Cola ou McDonald’s rencontrent des difficultés d’adaptation. On dit que leurs structures sont lourdes, leur réactivité faible et leur bureaucratie inefficace. Il semble que certaines grandes entreprises soient devenues passives et aient donc raté le coche de la tendance à l’alimentation saine.

Il ne nous reste plus qu’à attendre de voir si et comment ces sociétés vont évoluer, mais il ne fait aucun doute que les années de vaches grasses sont bel et bien terminées.

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