Une réforme a été adoptée par la Chambre des représentants. Elle interdit la collecte en masse de données aux États-Unis.
En Europe, la critique de la propension des États-Unis à l’excès a été largement nourrie, ces dernières années. Guerre de 2003 en Irak hors mandat de l’ONU, diplomatie belliqueuse portée par une vision néoconservatrice du monde, espionnage XXL du monde entier au nom de la sécurité.
Mais les Américains savent aussi méditer sur leurs échecs et en tirer parfois quelques leçons. Ainsi la réforme adoptée mercredi 13 mai à la Chambre des ¬représentants vise à interdire à l’Agence de sécurité nationale (NSA) de collecter en masse des données aux États-Unis. Un acte de contrition, sans doute le premier de cette ampleur depuis le 11 septembre 2001. Au moment où l’arbitrage entre l’impératif de sécurité et la défense des libertés avait été tranché par la mise en place de législations d’exception comme le fameux « Patriot Act ».
Ce nouvel « USA Freedom Act », qui doit maintenant passer l’étape importante du Sénat (où rien n’est encore gagné), indique pourtant un fort désir de retour à la sagesse après les révélations d’Edward Snowden sur l’étendue et l’illégalité de l’espionnage mis en place par la NSA.
Cette volte-face ne doit pourtant pas tout à la volonté d’en finir avec des abus. Il est aussi guidé par une perte de confiance à l’égard d’entreprises américaines de l’Internet pour leur coopération supposée avec l’agence de sécurité.
L’ambition ne va pas non plus jusqu’à garantir une protection comparable au reste du monde. Certes, c’est un juge qui décidera de la surveillance, et la collecte des données auprès des opérateurs devra être ciblée. Mais pour les Américains seulement.
Ce changement de pied devrait pourtant faire réfléchir les élèves appliqués qui se sont précipités pour copier les méthodes de surveillance des États-Unis. Leur modèle commence à se poser des questions.
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