By capturing Ramadi, the Islamic State is making a mockery of the American strategy of using airstrikes, and has revealed the failure of the government to restore a semblance of unity to country.
Last week, Gen. Thomas Weidley, number two in the American high command in Iraq, made a statement which should have resulted in his immediate recall to Washington. He said that, “The extremists are on the defensive and are incapable of assembling large forces capable of launching coordinated attacks. This is the result of the aerial campaigns undertaken with our allies.”*
The Limits of Undertaking Everything by Air
On the following Tuesday, May 19, the tanks and armored vehicles of the 8th division of the Iraqi army - followed by the troops who piled into whatever trucks they could find - abandoned the town of Ramadi, barely putting up a fight. Ramadi, which has 500,000 inhabitants, is the capital of Anbar province, and is as far from Baghdad as Chartres is from Paris. In other words, the Iraqi army has allowed the Islamic State group to take control of a town which is almost at the gates of the Iraqi capital. It left behind weapons, munitions and provisions, and showed no concern for the distraught civilians who fled as fast as they could in front of the barbarian hordes.
This is the most serious defeat for the Iraqi army and the coalition that supports it, since Mosul was taken 11 months ago, when the army also fled in desperate fashion. However, 3,000 American military advisers have since arrived in Iraq to reinvigorate the army. They have trained 7,000 Iraqi soldiers and another 4,000 should follow. But a few jihadi suicide attacks have been enough to make a division flee.
This is not due to a lack of air support from the U.S. Air Force and its allies, which includes France and the Gulf states. Over the course of a month, there were 170 strikes on the Islamic State group columns advancing towards Ramadi, and there were seven bombardments on the eve of the town’s fall. An entirely air-based strategy is increasingly showing its limitations, especially given the minimal willingness of the Iraqis to fight. Even American public opinion is beginning to be swayed. Although Americans are reluctant for any engagement by ground troops in the fight against the jihadi, a poll taken last month showed that just under 50 percent of Americans are aware that airstrikes may be inadequate and may now support the engagement of ground troops to put an end to the threat of the Islamic State group.
The Failure of the al-Abadi Government
But the most serious failure revealed by this military defeat is once again that of the Iraqi government and Prime Minister al-Abadi to restore at least a semblance of unity to the country. The Shiite authorities’ mistrust of the Sunni tribes, which the election of a new government was supposed to have overcome, has proved disastrous in Ramadi. Reinforcements, weapons and funds, all of which had been promised, never reached those defending Ramadi, who had not been paid for six months. Maybe this was because corruption continues to infect the country and funds and weapons were diverted to the black market. Or maybe it was due to a continuing mistrust of Sunnis, who were at best suspected of preparing for the return to power of the supporters of Saddam Hussein, or at worst, of secretly fueling the jihadi insurgency, which, like them, is Sunni.
Since the fall of Ramadi, al-Abadi has said many times that he would speed up the formation of a Sunni militia to reconquer the territory lost to the jihadi, but the tribal chiefs may no longer trust him. Especially since, instead of sending weapons to the Sunni tribes, the prime minister has called in the Shiite militia to reconquer Ramadi as quickly as possible, rather than the army. But these infamous paramilitary groups, which stem from the Iranian Hezbollah, are accused of continuing to commit atrocities against the Sunni population.
While awaiting this counterattack, the White House has opted for wishful thinking. So on Monday, Obama's spokesman, Eric Shultz, declared, “We cannot deny that Ramadi is a setback. But you must admit that we have also had some successes like the defeat inflicted on the extremists who wanted to take Tikrit, or the successful strike by Delta Forces which prevented a jihadi chief from causing damage at the Syrian border.”*
Indeed, but we could also remind him that after Ramadi in Iraq, the incomparable ruins of Palmyra in Syria are now falling into the hands of the barbarians.
*Editor’s Note: Although this quote was accurately translated, it could not be verified.
La triple victoire des islamistes en Irak
En s’emparant de Ramadi, l’EI a ridiculisé la stratégie américaine de raids aériens et a révélé l'échec du gouvernement à restaurer un semblant d’unité au pays.
La semaine dernière, le numéro deux du commandement américain en Irak, le général Thomas Weidley, a fait une déclaration qui devrait lui valoir un rappel immédiat à Washington. "Les extrémistes, a dit le général, sont sur la défensive et incapables de rassembler des forces importantes susceptibles de lancer des attaques coordonnées. C’est le résultat des campagnes aériennes menées avec nos alliés."
Les limites du tout-aérien
Le mardi qui a suivi, le 19 mai, la 8e division de l’armée irakienne, chars et véhicules blindés en tête, suivis par la troupe entassée comme elle pouvait dans des camions, a abandonné, sans même combattre, ou si peu, la ville de Ramadi, 500 000 habitants, capitale de la province d’Anbar, distante de Bagdad comme Chartres l’est de Paris. Autrement dit, l’armée irakienne a laissé l’État islamique s’installer presque aux portes de la capitale irakienne, laissant sur place armes, munitions et intendance, et sans se soucier des civils affolés qui fuyaient aussi vite qu’ils le pouvaient devant les hordes barbares.
C’est la plus grave des défaites de l’armée irakienne et de la coalition qui la soutient depuis la prise de Mossoul, il y a 11 mois, dans les mêmes conditions de fuite éperdue. Pourtant, 3 000 conseillers militaires américains sont arrivés depuis en Irak pour redonner du tonus à l’armée. Sept mille soldats irakiens ont été entraînés par leurs soins. Quatre mille doivent suivre. Mais quelques attaques-suicides des djihadistes ont suffi à provoquer la débandade d’une division.
Ce n’est pas non plus faute d’un appui aérien de la part de l’US Airforce et de ses alliés, dont la France et les pays du Golfe : 170 raids ont eu lieu en un mois sur les colonnes de Daech qui avançaient vers Ramadi. Et sept bombardements la veille de la chute de la ville. Une stratégie du tout-aérien qui montre de plus en plus ses limites, surtout en l’absence d’une ardeur au combat minimale de la part des Irakiens. Même l’opinion américaine, pourtant réticente à tout engagement de troupes au sol dans les combats contre les djihadistes, commence à fléchir : selon un sondage du mois dernier, un peu moins de 50 % d’Américains ont conscience que les frappes aériennes ne suffiront pas et seraient maintenant favorables à un engagement de troupes au sol pour en finir avec la menace de l’État islamiste.
L'échec du gouvernement al-Abadi
Mais le plus grave des échecs que révèle cette défaite militaire, c’est celle, une fois de plus, du gouvernement irakien et du Premier ministre al-Abadi à restaurer au moins un semblant d’unité dans son pays. La méfiance du pouvoir chiite à l’égard des tribus sunnites, dont on disait qu’elle avait cessé avec le nouveau gouvernement, a montré ce qu’elle pouvait entraîner de calamités à Ramadi. Les renforts, l’armement, les crédits promis ne sont jamais arrivés à des défenseurs qui n’étaient plus payés depuis six mois. Soit parce que la corruption continue à gangrener le pays et que notamment les fonds et les armes ont été détournés et sont allés nourrir la contrebande. Soit parce que la défiance n’a jamais cessé à l’égard des sunnites, soupçonnés au mieux de préparer le retour au pouvoir des partisans de Saddam Hussein, au pire d’alimenter secrètement la rébellion djihadiste d’obédience sunnite, comme eux-mêmes.
Al-Abadi a eu beau répéter, dès la chute de Ramadi, qu’il allait accélérer la formation d’une milice sunnite pour reconquérir le terrain gagné par les djihadistes, les chefs tribaux risquent de ne plus lui faire confiance. D’autant qu’au lieu d’envoyer des armes aux tribus sunnites le Premier ministre a appelé non pas l’armée, mais les milices chiites, les fameux groupes paramilitaires, émanation du Hezbollah iranien, accusés de toujours commettre des exactions contre les populations sunnites, à reconquérir Ramadi au plus vite.
En attendant cette contre-attaque, la Maison-Blanche opte pour le wishfull thinking, autrement dit de l’optimisme un peu forcé. Ainsi le porte-parole d’Obama, Eric Shultz, a-t-il déclaré lundi : "On ne peut nier que Ramadi est un revers désagréable, mais vous ne pouvez nier que nous avons aussi quelques succès comme la défaite infligée aux extrémistes qui voulaient s’emparer de Tikrit ou le raid réussi des Delta Forces pour mettre hors d’état de nuire un chef djihadiste à la frontière syrienne." En effet, mais on pourrait aussi lui rappeler qu’après Ramadi, en Irak, Palmyre et ses ruines incomparables, en Syrie, sont en train de tomber aux mains des barbares.
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These costly U.S. attacks failed to achieve their goals, but were conducted in order to inflict a blow against Yemen, for daring to challenge the Israelis.