La vérité sur la mort de Kennedy enfin révélée en 2017 ?
Il appartiendra au prochain président des États-Unis de rendre ou non public le contenu des archives très confidentielles sur l’assassinat de JFK.
Les historiens se préparent, les chercheurs sont fébriles, et surtout les adeptes des théories complotistes s’en réjouissent par anticipation : on vient d’apprendre qu’en octobre 2017 la plus grande partie du contenu des enquêtes lancées après le meurtre de John Fitzgérald Kennedy devrait être rendue publique.
Le plus grand mystère de ces 50 dernières années
Au total, ce sont pas moins de 40 000 documents auxquels seuls sept archivistes tenus au secret ont eu accès. Ils travaillent depuis des années, avec un luxe de précautions de sécurité, sur cette mine d’informations qui peut éclairer ce qui reste, plus de cinquante ans après, l’un des plus grands mystères de l’histoire américaine contemporaine. Le Chief Justice Earl Warren, qui présidait la commission d’enquête sur l’assassinat du 35e président des États-Unis avait répondu à un journaliste qui lui demandait si l’on connaîtrait un jour la totalité de l’enquête qu’il avait menée : “Cela viendra, mais probablement pas de votre vivant !” Le site Politico, qui révèle l’information, souligne d’ailleurs que même si cette date d’octobre 2017 a été officiellement fixée pour l’autorisation d’accès à ces archives, il peut y avoir jusqu’au dernier moment un veto du président à la suite d’une demande de la CIA, du FBI ou de toute autre agence.
Il leur suffit de considérer que certains des protagonistes, dont quelques-uns sont encore vivants, seraient inutilement exposés par les révélations contenues par tel ou tel de ces documents ou transcriptions d’interrogatoire. Et comme cela se passera un an et demi après la prise de fonction du successeur d’Obama, il appartiendra au nouveau président, compte tenu de son goût personnel pour la transparence, de la situation intérieure et internationale, de donner ou non son feu vert.
La question cubaine
Le récent rapprochement amorcé par les États-Unis avec Cuba peut, par exemple, constituer un motif pour remettre à plus tard la levée du secret sur une grande partie de ces archives. Lee Harvey Oswald, le meurtrier de Kennedy, a fait un voyage à Mexico, juste un mois avant de commettre son geste. Il a rencontré à cette occasion des agents cubains. Or, l’une des hypothèses que certains enquêteurs avaient retenues pour expliquer le geste du meurtrier était qu’il était commandité par les services cubains, répondant ainsi aux tentatives d’assassinat de Fidel Castro par des tueurs envoyés par la CIA avec le feu vert de Kennedy. Y aurait-il dans les 1 100 documents provenant de la CIA, sur les 40 000 qui vont être en principe divulgués, des preuves de cette collusion d’Oswald avec les Cubains ?
Ou, au contraire, l’assassin de JFK a-t-il été manipulé par des anti-castristes qui ne pardonnaient pas au président de les avoir d’abord aidés à monter le débarquement de la baie des Cochons, en avril 1961 pour reconquérir Cuba, puis de les avoir abandonnés au moment où l’opération s’est avérée être un fiasco. Des centaines d’exilés avaient été tués dans l’opération. Or 332 pages des archives attendant d’être divulguées concernent un personnage douteux du nom de Edward Hunt. Cet agent de la CIA, impliqué plus tard comme l’un des “plombiers du Watergate”, l’affaire qui devait faire tomber Nixon, avait été l’un de ceux qui avaient préparé le débarquement des anti-castristes à Cuba. Avant de mourir, en 2007, Hunt a révélé, sans donner de détails, qu’il avait été informé en 1963 d’un complot d’exilés cubains cherchant des hommes de main pour assassiner JFK.
Toujours dans ces archives, on devrait trouver la transcription de l’interrogatoire d’un officier du KGB, Youri Nosenko, passé à l’Ouest peu de temps après la mort de Kennedy. Or ce transfuge soviétique s’était occupé d’Oswald pendant les deux ans et demi qu’il a passés en URSS à partir de 1959, avant de revenir aux États-Unis en emmenant la femme russe qu’il avait épousée pendant son séjour à Moscou. Là aussi, il peut y avoir matière à révélations sur l’hypothèse selon laquelle, en pleine guerre froide, les Soviétiques auraient pu vouloir abattre l’homme qui avait tenu tête à Krouchtchev dans l’affaire des missiles de Cuba.
Il est peu probable que la responsabilité du futur président des États-Unis de dévoiler ou non les véritables motifs, circonstances, commanditaires – s’il y en a eu – de l’assassinat du président Kennedy pèse beaucoup dans la campagne présidentielle qui commence. C’est peut-être dommage. Au moins au regard du besoin du peuple américain de connaître la vérité sur l’un des épisodes les plus tragiques de son histoire.
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