Lindsey Graham, a ‘Hawk’ in the Republican Campaign

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Lindsey Graham, un « faucon » dans la campagne républicaine

Atteint par la limite d’âge, Lindsey Graham avait annoncé le 28 mai son départ du corps des réservistes de l’armée de l’air américaine, où il avait obtenu le grade de colonel. Le 1er juin, le sénateur de Caroline du Sud a déclaré sa candidature à l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2016, comptant sur ses états de service au sein de la prestigieuse commission des affaires étrangères du Sénat pour se démarquer de rivaux généralement novices en diplomatie. Pendant la campagne, Lindsey Graham devrait profiter du chaos moyen-oriental et des défis russes et chinois adressés à Washington, en Ukraine comme dans les eaux du Pacifique, pour faire valoir sa conception musclée et bottée de l’engagement américain.

Né en 1955 au sein d’une famille très modeste de Caroline du Sud, Lindsey Graham a partagé sa vie entre l’armée et la carrière politique, quittant l’une pour l’autre et accumulant les victoires électorales comme les avancements. Sénateur de son Etat en 1992, il a été élu à la Chambre des représentants deux ans plus tard, avant d’accéder au Sénat en 2002, au fauteuil abandonné par la grande figure ségrégationniste sudiste Strom Thurmond.

Sens tactique et liberté d’esprit

Au Sénat, cet homme qui avait perdu très tôt ses parents s’est trouvé sur le tard un mentor en la personne de John McCain, héros du Vietnam et franc-tireur républicain invétéré. Lindsey Graham avait épaulé le sénateur de l’Arizona pendant sa campagne présidentielle de 2008 livrée face au futur vainqueur Barack Obama. Nul doute que l’actuel président de la commission des forces armées du Sénat, omniprésent dans les médias, lui rendra la pareille dans les mois à venir. Ils s’annoncent difficiles, compte tenu de la notoriété relative du sénateur de Caroline du Sud, souvent enfermé dans son domaine de compétence.

Comme John McCain, Lindsey Graham possède un sens tactique qu’il peut conjuguer avec une certaine liberté d’esprit. Il a ainsi soutenu les deux femmes proposées par M. Obama pour occuper des sièges de juge à la Cour suprême, Sonia Sotomayor et Elena Kagan, en 2009 et en 2010. Mais il a contribué également au blocage de la nomination de la proche du président, Susan Rice, au poste de secrétaire d’Etat, fin 2012, et soumis à la torture son ancien pair Chuck Hagel, devenu secrétaire à la défense, en 2013, au terme d’une procédure éprouvante.

La disponibilité de Lindsey Graham pour des compromis ponctuels avec le camp démocrate, notamment sur le dossier de l’immigration, lui a valu régulièrement l’ire des Tea Party, l’aile droite du Parti républicain. Mais ces derniers ont été incapables de lui opposer un concurrent sérieux lors de sa deuxième réélection de novembre, obtenue comme à la parade.

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