Scandal at FIFA: Thank You United States

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Scandale à la FIFA: merci les Etats-Unis

La justice américaine a été à l’avant-garde de la lutte contre la corruption dans le monde

Pourquoi les Etats-Unis s’en prennent-ils de nouveau à la Suisse et au personnage suisse qui est parmi les plus puissants du monde? Cette question a taraudé plus d’un esprit ces derniers jours, surtout depuis la démission forcée de Sepp Blatter de la tête de la FIFA.

Il faut savoir que les Etats-Unis, beaucoup plus que l’Europe, sont actifs dans la lutte contre la corruption depuis de très nombreuses années et que cette guerre a porté ses fruits. Cela ne veut pas dire que la pratique d’accepter ou proposer des pots-de-vin est inconnue aux Etats-Unis. Pour rester dans le domaine sportif, l’on sait que les Jeux d’hiver de Salt Lake City de 2002 étaient entachés de scandales liés au versement de pots-de-vin. Et les Américains ne sont pas eux-mêmes tout blancs. Voilà Chuck Blazer, membre de la FIFA, qui admet maintenant avoir touché des millions de dollars pour se payer un appartement de luxe sur la côte Ouest américaine.

Il n’empêche que l’Etat américain a une longue histoire de lutte contre la corruption dans le pays même, mais aussi à l’étranger. La première puissance mondiale ne veut pas accepter que ses activités ou celles de ses entreprises ou de ses nationaux soient handicapées par la corruption des autres.

Les Etats-Unis ont joué un rôle moteur afin que les Nations unies adoptent une convention internationale contre la corruption. Après de longues tergiversations, cet instrument a été voté en 2003, mais il a fallu encore six ans aux Etats pour le ratifier afin qu’il entre en vigueur. La Suisse par exemple l’a fait seulement en 2009.

C’est sous l’impulsion des Américains que la Convention de l’OCDE sur la lutte contre la corruption de fonctionnaires étrangers est entrée en vigueur en 1999, après cinq ans de travaux. Elle a mis fin, en théorie, au versement de pots-de-vin pour décrocher des contrats à l’étranger. Auparavant, cette forme de corruption était cautionnée en Europe par les Etats, y compris la Suisse. Les sommes payées étaient déductibles des impôts.

Ce sont encore les Etats-Unis qui ont été les pionniers dans la lutte contre la corruption dans leurs propres activités dans le domaine de la coopération internationale. Ils ont introduit notamment des clauses pour garantir la transparence et pour situer les responsabilités. Dans le même registre, ils ont introduit des programmes pour retourner aux Etats lésés les biens issus de la corruption par les élites.

Alors pourquoi les Etats-Unis s’attaquent-ils à la FIFA et à Sepp Blatter? Cette intolérance historique et constante à la corruption est l’une des explications. Il y en a peut-être aussi d’autres.

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