L’Amérique n’est plus ce qu’elle était. Même « The Economist » le déplore, qui titrait cette semaine sur son manque d’implication au Moyen-Orient. Le chaos règne en Irak, en Syrie ou en Libye, mais les Etats-Unis ne semblent pas décidés à y mettre de l’ordre. Barack Obama ne veut plus jouer les gendarmes du monde, qui s’en tient en matière de politique étrangère à sa doctrine de l’ « empreinte légère ». Il ne faudrait pourtant pas interpréter ce repositionnement stratégique comme une reculade, une renonciation au leadership établi depuis maintenant près d’un siècle. Car l’Amérique n’a plus besoin de s’appuyer sur sa puissance militaire pour exercer son influence sur la marche des affaires du globe.
En 2014, nous apprennent aujourd’hui les statistiques, les Etats-Unis sont devenus le premier producteur mondial de pétrole. L’indépendance énergétique du pays est à portée de main. Mieux, l’Amérique est en passe d’acquérir le statut de « swing producer », ce rôle d’arbitre de l’or noir traditionnellement dévolu à l’Arabie saoudite. Une montée en puissance qui n’est sans doute pas étrangère à son retrait du Moyen-Orient… Et il est bien d’autres territoires dans lesquels l’Amérique impose son souffle impérial. La crise des crédits « subprime » est oubliée depuis longtemps de l’autre côté de l’Atlantique, où Wall Street a repris sa marche en avant. Le dollar règne en maître sur la planète finance. Les nouveaux géants de la tech, de Google à Uber, sont en train de révolutionner des pans entiers de l’industrie. Des tribunaux américains s’immiscent même jusqu’à Paris ou à Genève, infligeant enquêtes spectaculaires et amendes record. Non, l’Amérique n’a pas renoncé à imposer au reste du monde sa vision de l’économie, de la justice ou de la concurrence. En laissant une empreinte pas si légère que ça.
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