Obama in Ethiopia: Minimum Service on the Sore Subject

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OBAMA EN ETHIOPIE : SERVICE MINIMUM SUR LE SUJET QUI FÂCHE

Barack Obama aura effectué dans cette corne de l’Afrique une visite marquée de bout en bout du sceau de la sécurité.

Sécurité de l’illustre hôte d’abord, car, quand l’homme le plus puissant de la planète se déplace, c’est avec un impressionnant dispositif de protection, et les villes visitées sont quasiment sous contrôle au point d’être contre-productif en terme d’image et de communication. On s’en est encore rendu compte avec son récent séjour à Nairobi où, du fond de la liesse, sont remontées des voix pour pester contre cette débauche de mesures de contrôle des «cerbères» américains et kényans.

Mais au-delà de la sécurité de la personne de notre « parent » Obama, il a été question de la sécurité de toute une sous-région désespérément en proie aux actions terroristes des Shebabs, hordes islamistes qui n’en finissent pas de semer la mort et la désolation particulièrement en Somalie ; alors que les stigmates de l’indicible massacre d’étudiants à Garissa au Kenya sont encore visibles, pour ne pas parler du douloureux souvenir de l’attentat contre l’ambassade américaine à Nairobi en 1998 qui a fait 213 victimes.

C’est dans ce contexte de chaos sécuritaire que Barack Obama a rendu un hommage aux contingents militaires éthiopiens qui combattent contre le groupe salafiste somalien et promis le renforcement de la coopération entre les USA et l’Ethiopie.

Certes son pays intervient déjà en Somalie par l’intermédiaire de drones dont la base est en Ethiopie. Mais il va falloir se donner davantage de moyens pour écraser la vermine djihadiste. Sinon la belle promesse de l’illustre hôte restera un vœu pieux.

En attendant, on ne peut que se féliciter qu’Obama ait évoqué avec son amphitryon, le Premier ministre Hailemariam Desalegn, le sujet qui fâche : la situation des libertés publiques.

C’est une litote que de dire que l’Ethiopie est loin d’être un exemple en matière de respect des droits de l’homme. Mais le président américain s’est contenté d’appeler « à plus de démocratie ». Laissant sur leur soif tous ceux qui s’attendaient, sinon à un réquisitoire contre le régime en place, du moins à un remake du discours d’Accra. Hélas, il a seulement assuré le service minimum dans un pays dirigé depuis vingt-cinq ans par la même coalition politique, qui occupe actuellement 100% des sièges de l’Assemblée nationale.

Toutefois lui au moins aura eu le courage d’aborder la question contrairement à certains de ses pairs occidentaux qui la passent sous silence.

C’est le cas notamment de notre cousin gaulois, François Hollande, qui, lors de sa récente visite en Angola, s’est revêtu du costume de VRP au lieu de celui de défenseur des droits de l’homme.

Au cours de son périple qui l’a conduit du successivement au Bénin, au Cameroun puis en Angola, au premier, pourtant un des meilleurs élèves africains de l’école de la démocratie, le locataire de l’Elysée s’est contenté de répéter les vertus de l’Etat de droit, et au dernier, pourtant parmi les moutons noirs de la bonne gouvernance politique, il a tu les blâmes.

Mais on ne le sait que trop, les leçons de démocratie des maîtres de ce monde varient selon leurs intérêts économiques et géostratégiques.

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