Transgendered Person at the White House: A Dangerous Media Strategy

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La Maison-Blanche a publié un communiqué annonçant l’embauche d’une personne ouvertement transsexuelle. Christian Combaz se demande si les transsexuels ont à gagner à être ainsi mis à découvert.

«Votre cas est pathologique, des gens peuvent vous aider».

Cette citation navrante, tirée de l’un des forums du Figaro où il était question de transsexualisme, illustre le malentendu qui se prolonge à propos de «ces gens-là». La psychiatrie, omniprésente, a fini par laisser croire au grand public qu’ils ont décidé de ce qui leur arrive – et qu’ils pourraient donc en guérir en suivant une thérapie adéquate. Sans entrer dans la définition des différentes types de transsexuels, il en est au moins un qui montre à quel point il est aussi injuste de leur parler de thérapie que de proposer un traitement psychologique à un gaucher, c’est l’hyperplasie des surrénales, une bizarrerie d’origine génétique qui se traduit par une exposition exagérée aux androgènes pendant la gestation, et qui mène, chez les filles, à un hermaphrodisme pour lequel, quoi qu’on dise, médicalement, psychologiquement, la société occidentale a fini par concevoir un certain respect .

Encore faut-il que ce respect sache rester aussi discret que le phénomène. Hélas! entre le respect et la démonstration , il y a toute la puissance du moralisme américain qui obéit à des préoccupations politiques intérieures et extérieures au mépris de ceux qu’il prétend défendre. La Maison blanche a envie d’enfoncer à tout prix le clou de la tolérance, quitte à se taper sur les doigts. Quand Barack Obama vient expliquer aux nations africaines qu’elles doivent regarder les homosexuels avec la dernière bienveillance et qu’il repart, après quatre heures, en laissant ces derniers seuls aux prises avec les destinataires de ses sermons, il se montre léger après avoir été lourd. Quand il envoie un communiqué pour souligner qu’au 26ème bureau vient d’être nommé un transsexuel, il fait de la discrimination positive, mais de la discrimination quand même. Il aurait mieux valu ne rien envoyer du tout. Le plus ennuyeux dans cette véritable campagne permanente en faveur des minorités, c’est son côté contre-productif, c’est le fait de montrer à quels cheveux sur quelles têtes, il convient de ne point toucher.

Voilà qui induit ses ennemis dans une tentation immédiate: celle de lui donner une leçon en se retournant contre les intouchables. Imaginez que François Hollande, pour l’imiter une fois de plus, déclare avec sa verve primesautière que porter atteindre à la communauté homosexuelle, c’est le viser personnellement. Ses protégés ne dormiront plus tranquilles.

En somme depuis que l’Amérique a prix la tête d’une croisade en faveur des minorités leur sort est de plus en plus incertain.

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