Obama or Bongo Ondimba: Who’s Disinheriting Whom?

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Obama ou Bongo Ondimba : qui déshérite qui ?

Le futur ex-président américain ne comptera pas, pour sa retraite, sur un héritage kényan dont une partie de sa famille paternelle entend le priver, pour défaut de solidarité. Ali Bongo Ondimba, lui, a décidé de se déshériter lui-même…

C’en est presque fini pour le séjour, dans le Bureau ovale, du premier président américain à racines africaines. À un an de la fin de son dernier mandat, on ne parle déjà plus que de ses potentiels successeurs, tant les campagnes électorales américaines sont interminables. Bientôt has-been, Barack Obama peut commencer à plier bagages, mais pour quelle destination ? Après son passage furtif sur la terre de ses ancêtres paternels, en juillet dernier, sera-t-il tenté par un « retour au pays pas natal » ? Pas sûr que la famille de son père l’accueille à bras ouverts…

Il y a quelques semaines, la presse kényane apprenait que des membres de la famille Obama auraient décidé de déshériter l’ingrat rejeton Barack. Selon certains de ses parents africains, sa relative indifférence pour le continent noir –singulièrement pour la patrie de son père– aurait été une pilule moins amère à avaler s’il n’avait pas utilisé ses origines kényanes comme un « élément puissant » lors de sa première campagne présidentielle. Il se plaisait alors à se présenter comme « le candidat idéal qui vient de divers mondes».

Barack Obama renié par une partie de sa famille kényane

S’il avait effectivement couronné cette opération d’« opportunisme politique » en invitant une partie de sa famille africaine à sa première investiture, il avait trop vite négligé ses racines, restant insensible aux problèmes de ses parents kényans. Comble du reniement, le président américain, en 2014, aurait préféré participer à une partie de golf, plutôt que de se rendre à l’enterrement de sa tante Zeituni Obama, décédée à Boston. Étonné par ce manque flagrant de fibre familiale, le demi-frère de Barack, Malick, aurait même tenté d’expliquer cette indifférence par un lourd secret de famille. Barack junior ne serait-il pas vraiment le fils de Barack senior, mais celui d’un certain poète, ce « Frank » qu’Obama cite dans ses souvenirs hawaïens ?

En attendant d’improbables tests ADN pour vérifier cette improbable hypothèse, cette partie dépitée de la famille kényane aurait « renié » Barack Obama. Celui-ci ne devrait plus pouvoir compter sur un héritage sonnant et trébuchant. Doit-il en être contrit, lui qui brassa des records de levées de fonds pendant ses campagnes électorales ? Doit-il en être consterné, à l’heure où priver sa descendance d’héritage est une tendance aux États-Unis ?

Déshériter, un service à rendre ?

Si le code civil français interdit, pour l’instant, de déshériter l’un de ses enfants, la mode est tout autre chez les grosses fortunes anglo-saxonnes. Le fondateur de Microsoft, Bill Gates, l’ancien maire de New York, Michael Bloomberg, le créateur d’eBay, Pierre Omidyar, le magnat des médias Ted Turner, le metteur en scène George Lucas, le chanteur Sting ou encore le comédien Jackie Chan ont estimé que la fortune garantie des « fils-de » était un handicap. L’essentiel de leurs héritages respectifs -90% en moyenne- devraient aller à des œuvres de charité. L’investisseur Warren Buffet précise qu’il veut laisser à ses enfants « assez pour qu’ils puissent faire quelque chose, mais pas suffisamment pour qu’ils puissent ne rien faire ». Tout recevoir rendant inutile le besoin de gagner, déshériter serait un service à rendre.

Pas sûr que cette philosophie de riches occidentaux fasse florès en Afrique, où l’héritage fait encore saliver, au point que nombre de « brouteurs » en font la colonne vertébrale dramaturgique de leurs arnaques. Au Gabon, par contre, le président « fils-de » a pris les devants. Lors de son dernier discours à la nation, Ali Bongo Ondimba a annoncé qu’il allait, en accord avec ses enfants, céder sa part d’héritage à une fondation qui œuvre dans l’éducation…

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