The Merits of Obamanomics

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Si aujourd’hui l’économie américaine apparaît comme un garant de relative stabilité, c’est aussi parce que Barack Obama a su insuffler un vent d’optimisme: le pays s’est en partie réinventé.

L’impact de la Maison-Blanche sur la santé de la première économie mondiale est souvent exagéré. On continue ainsi de considérer la présidence de Bill Clinton comme le modèle à suivre tant les Etats-Unis furent prospères sous son règne. Or l’économie américaine allait imploser peu après l’éclatement de la bulle internet. Pour Barack Obama, le bilan est plus difficile à dresser. En prenant des décisions courageuses dès son arrivée au pouvoir dans une situation d’urgence, le démocrate a sans doute contribué à éviter un cataclysme mondial. Le plan de relance qu’il a soumis au Congrès, le sauvetage de l’industrie automobile et la politique audacieuse de la Réserve fédérale ont permis à l’Amérique de sortir d’une crise des «subprime» qu’elle avait elle-même provoquée.

La dette de 18 000 milliards de dollars est suspendue comme une épée de Damoclès sur l’avenir des Etats-Unis. Mais, si elle a explosé sous Barack Obama, c’est parce qu’il a hérité de deux guerres ruineuses en Afghanistan et en Irak et de la pire crise économique depuis les années 1930. Le camp républicain et les milieux d’affaires ne lui pardonnent pas d’avoir régulé Wall Street à travers la loi Dodd-Frank pour sanctionner les dérives des années 2000.

Si aujourd’hui l’économie américaine apparaît comme un garant de relative stabilité, c’est aussi parce que Barack Obama a su insuffler un vent d’optimisme: le pays s’est en partie réinventé. Même si sa stratégie n’a pas produit les effets escomptés, il a rapidement œuvré pour tenter de faire des Etats-Unis, second plus grand émetteur de gaz à effet de serre, une économie plus verte axée sur la technologie. Quitte à se mettre à dos ses amis démocrates, il pousse, en tant que président globalisé, à la conclusion du Partenariat transpacifique, un traité de libre-échange avec 11 autres pays représentant 40% du PIB mondial. Pour lui, le maintien de la puissance américaine passe par l’économie et par l’Asie.

Barack Obama met toutefois en garde contre les risques encourus par l’économie états-unienne. L’explosion des inégalités de revenus pourrait mettre à mal la cohésion du pays. Le président démocrate exhorte en vain le Congrès à investir dans des infrastructures qui ne sont pas dignes de la première puissance mondiale. Jugeant que l’innovation est le nerf de la guerre économique de demain, il tire la sonnette d’alarme par rapport aux lacunes du système éducatif américain. Or l’inertie des Etats-Unis dans ces deux domaines reste préoccupante.

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