Climat : Obama sera-t-il vraiment le meilleur allié de la COP21 ?
Barack Obama se révèle-t-il être le meilleur allié de la conférence de Paris sur le climat ? A le voir plaider en Alaska pour l’urgence de lutter contre le changement climatique, à trois mois de la COP21 – la conférence de l’ONU sur le climat –, on aurait des raisons de le penser. A Anchorage, devant une réunion des pays riverains de l’Arctique, M. Obama a appelé la communauté internationale à un sursaut. « Nous n’avançons pas assez vite. Le climat change plus rapidement que nos efforts pour y répondre », a-t-il dit, lundi 31 août, sans occulter la responsabilité particulière des Etats-Unis, deuxième pollueur mondial.
Le président américain a décrit en termes dramatiques les conséquences de l’augmentation des températures si rien n’est fait pour l’enrayer. « Pays submergés, villes abandonnées, champs en friche. Réfugiés désespérés cherchant des sanctuaires dans des nations qui ne seront pas les leurs. Perturbations politiques qui pourraient entraîner des conflits multiples autour du monde »…
« Hypocrisie »
Pour attirer l’attention de ses compatriotes, M. Obama a multiplié les gestes médiatiques en Alaska. Non seulement il a participé à un épisode de l’émission de téléréalité survivaliste Running Wild with Bear Grylls qui sera diffusé à l’automne sur NBC, mais il sera mercredi le premier président en exercice à se rendre au nord du cercle polaire. Il rencontrera des Inuits dont les villages sont menacés par la montée des eaux. Mardi, il s’est rendu sur l’Exit Glacier, à 200 kilomètres d’Anchorage, un glacier dont la fonte s’est accélérée. Des photos spectaculaires, retransmises sur les réseaux sociaux de la Maison Blanche.
Mais pour les défenseurs de l’environnement le bilan est mitigé. Certes M. Obama a imposé les limites les plus sévères aux centrales électriques (32 % de réduction obligatoire de leurs émissions de dioxyde de carbone avant 2030). Mais deux semaines avant son départ pour l’Alaska, il avait donné le feu vert définitif aux forages exploratoires de la Royal Dutch Shell dans la mer des Tchouktches. Les écologistes parlent « d’hypocrisie ».
Avant de se réjouir du coup de pouce américain, il faut se souvenir – comme les Européens en ont fait l’amère expérience à la conférence de Copenhague en décembre 2009 – que Barack Obama est avant tout un pragmatique.
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