“My fellow Americans, we are and always will be a nation of immigrants. We were strangers once too.” It was on Nov. 21, 2014, in a solemn speech at the White House, that Barack Obama urged his compatriots to accept the arrival of Mexican immigrants on U.S. soil. It is understandable that the proximity of this flow of immigration to the immediate borders of the U.S. has made this issue a priority for the U.S. president. But we cannot take this excuse of distance to exempt Obama from his responsibilities in the situation created by the flood of refugees who, since summer, have been surging into Europe from Syria, Iraq and Afghanistan.
In any case, in war situations, which are the origin of the immense migratory flows we are experiencing, the responsibility of the U.S is directly or indirectly (regarding Syria) implicated. On behalf of a country that is still supposed to play a leading role in the Western world, Europe cannot settle for the fine words that Obama addressed to Chancellor Angela Merkel on Aug. 26, when he told her that “ he appreciated her leadership on the migrant’s crisis.”
It is a bit short, just like the number of political refugees from Syria accepted by the U.S. in four years is ridiculously scant: 15,000. Just for the record, it will be noted that during the exodus of the boat people from Vietnam between 1978 and 1980, the U.S. took in more than half of the 2 million people who fled the consequences of a war that U.S. troops were involved in — like they were in Afghanistan and Iraq.
’The Globalization of Indifference’
This guilty passivity in the face of essential international solidarity has begun to affect some Americans. They are obviously less numerous among Democrats, whose hallmark has always been a certain noninterventionist selfishness, than among Republicans, who are already keeping an eye on the 2016 elections. Thus, John Bolton, former U.S. ambassador to the United Nations, has quite accurately criticized the attitude of Obama, who in all current conflicts “is a president who leads from behind” — in other words, without ever putting himself on the line, without sticking out his neck.
A subject that the migrant crisis will highlight even more than the origin of this migrant movement is obviously, and above all, the war against the Islamic State. One year after the launch of the first missions against the Islamic State group, a report of 6,500 airstrikes is meager news. In the U.S. (as in France), it’s time for questions. But, if we wait for François Hollande to finally expand the airstrikes against the Islamic State group to Syria, what can we expect from the U.S. president at the end of his term? In the absence of a ground attack against the jihadis, will he at least do his fair share of the work — which is a significant one — in the resolution of the crisis of all those unfortunates who, fleeing wars often at the risk of their lives and those of their families, rush to Europe. At least this way the USA, land of freedom and refuge, will not continue to participate in what Pope Francis calls “the globalization of indifference.”
Migrants : et Obama dans tout ça ?
La passivité des États-Unis est stupéfiante dans une des crises humanitaires les plus graves que le monde ait connues depuis la Seconde Guerre mondiale.
« Mes chers compatriotes américains, nous sommes et serons toujours une nation d'immigrants. Nous avons tous été des étrangers. » C'était le 21 novembre 2011 à la Maison-Blanche et dans un discours solennel, Barack Obama exhortait ses compatriotes à accepter l'arrivée sur le sol américain d'immigrants venus du Mexique. On peut comprendre que la proximité de ce courant d'immigration aux frontières immédiates des États-Unis en ait fait un problème prioritaire pour le président américain. Mais on ne peut retenir l'excuse de l'éloignement pour exonérer Obama de ses responsabilités dans la situation créée par la marée de réfugiés qui déferlent depuis l'été sur l'Europe en provenance de Syrie, d'Irak et d'Afghanistan.
Car dans tous les cas, la responsabilité des États-Unis dans les situations de guerre qui sont à l'origine des immenses flux migratoires que nous connaissons est directement ou indirectement (dans le cas de la Syrie) engagée. Et l'Europe ne peut se contenter, de la part d'un pays qui est encore censé exercer un rôle prééminent dans le monde occidental, des bonnes paroles adressées par Obama à la chancelière Angela Merkel le 26 août quand il lui disait « avoir apprécié son leadership dans la crise des migrants ».
C'est un peu court, comme est ridiculement chiche le nombre de réfugiés politiques venus de Syrie acceptés par les États-Unis en quatre ans : 15 000. On rappellera juste pour mémoire que dans l'exode des boat people du Vietnam, entre 1978 et 1980, les États-Unis ont recueilli plus de la moitié des 2 millions de ceux qui ont fui les conséquences d'une guerre dans laquelle les troupes américaines étaient partie prenante. Comme elles l'ont été en Afghanistan et en Irak.
"La mondialisation de l'indifférence"
Cette coupable passivité dans la solidarité internationale indispensable commence à émouvoir certains Américains. Ils sont naturellement moins nombreux dans les rangs démocrates où un certain égoïsme non interventionniste a toujours été la marque du parti, que dans le camp républicain, où l'on a déjà l'œil sur l'élection de 2016. Ainsi John Bolton, ancien ambassadeur des États-Unis à l'ONU, a-t-il assez précisément critiqué l'attitude d'Obama, qui, dans tous les conflits actuels « est un président qui dirige de l'arrière ». Autrement dit, sans jamais se mettre en première ligne, autant dire sans se mouiller.
Un thème que la crise des migrants va d'autant plus remettre d'actualité que l'origine de ce mouvement migratoire, c'est évidemment et pour l'essentiel la guerre contre Daesh. Une année après le lancement des premières missions contre l'État islamique, le bilan des 6 500 frappes aériennes est bien maigre. Aux États-Unis (comme en France), l'heure des remises en cause a sonné. Mais, si on attend de François Hollande qu'il étende – enfin – à la Syrie les frappes aériennes contre Daesh, que peut-on espérer d'un président des États-Unis en fin de mandat ? Qu'à défaut d'une intervention au sol contre les djihadistes, qu'il prenne au moins la part qui lui revient, c'est-à-dire importante, à la résolution de la crise de tous ces malheureux qui, fuyant les guerres souvent au risque de leur vie et de celle de leur famille, affluent vers l'Europe. Au moins pour que les États-Unis, terre de liberté et d'accueil, ne continue pas à participer à ce que le pape François appelle « la mondialisation de l'indifférence ».
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