Reform Number 4 for a New Era: Less Naivete in European-American Negotiations

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Réforme n°4 pour changer d’ère: moins de naïveté dans les négociations Europe-Etats-Unis

Face aux Américains, les négociateurs européens du traité de libre-échange doivent conjuguer réalisme et transparence.

Rarement des négociations internationales auront suscité autant de polémiques. Tous les eurosceptiques – écolos, altermondialistes, souverainistes – se déchaînent contre les implications du vaste traité de libre-échange, le Tafta, que négocie la Commission européenne avec les Etats-Unis.

L’idée de départ du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement est pourtant de favoriser les échanges de part et d’autre de l’Atlantique en harmonisant les normes qui, dit-on, brident le commerce. Et de créer un marché de 820 millions de consommateurs. Mais les discussions ont commencé il y a deux ans, sans que l’on sache quel était le mandat précis donné par le Conseil à la Commission européenne. Ce manque de transparence a bien failli torpiller les discussions.

Faut-il suspendre les négociations?

Depuis juin, c’est le scandale des écoutes de l’agence américaine NSA qui vient polluer les débats. A tel point que certains, comme Jean-Luc Mélenchon ou François Fillon, se demandent si l’Europe n’a pas été trop naïve et si elle ne doit pas suspendre les négociations. La politique de la chaise vide – si chère aux Français depuis le général de Gaulle – ne résoudrait sans doute pas le problème et confine d’ailleurs aussi à une certaine crédulité, mais les “Tafta-critiques” modérés veulent instituer des garde-feu à prendre en considération.

A chaque sensibilité, ses prières et ses doléances. Les Verts ne veulent pas sacrifier des normes environnementales pour quelques échanges commerciaux de plus, les souverainistes rejettent la perspective de tribunaux arbitraux probusiness et anti-Etat, les milieux syndicaux redoutent une dérégulation du droit du travail des Européens pour se rapprocher des standards américains. L’Union européenne peut croire au gagnant-gagnant avec les Etats-Unis, mais sous condition.

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