Candidates for the Republican Nomination Seize on the Issue of Islam

<--

Les candidats à l’investiture républicaine se saisissent de la question de l’islam

Le candidat à l’investiture républicaine Ben Carson a exprimé dimanche 20 septembre, sur NBC, son opposition à la perspective de l’élection d’un président musulman aux Etats-Unis. Chrétien conservateur, M. Carson était interrogé sur la question de savoir si la foi d’un candidat à l’élection présidentielle avait une importance. L’ancien neuro-chirurgien a tout d’abord répondu en indiquant que tout dépendait de la foi en question avant de préciser à la demande de son interlocuteur, qu’il jugeait l’islam « incompatible » avec « les valeurs et les principes de l’Amérique », et d’ajouter qu’il pourrait en revanche voter pour un candidat musulman au Congrès.

L’animateur de l’émission vedette de NBC, Chuck Todd, avait évoqué le sujet au lendemain des critiques qui s’étaient abattues sur le candidat républicain pour l’instant le mieux placé en termes d’intentions de vote, Donald Trump. Ce dernier n’avait pas corrigé une personne venue assister à l’un de ses meetings électoraux au New Hamsphire, jeudi 17 septembre, et qui avait insinué, répétant une théorie du complot devenue familière aux Etats-Unis, que le président Barack Obama, de religion protestante, était en fait né à l’étranger (ce qui l’aurait rendu inéligible) et musulman. M. Trump lui-même, en 2011 et en 2012, avait pesamment alimenté ce type de doutes sur le lieu de naissance du président.

« Musulmans » ou « musulmans radicaux »

Interrogé sur le même sujet dimanche sur CNN, le magnat de l’immobilier, au contraire de M. Carson, a jugé que l’élection d’un président musulman pourrait arriver, distinguant les « musulmans » des « musulmans radicaux » qui posent selon lui « un problème » aux Etats-Unis comme dans le monde entier. De manière plus oblique, un autre candidat à l’élection présidentielle, Scott Walker, gouverneur du Wisconsins, a refusé à plusieurs reprises au cours de l’année de dire s’il considérait M. Obama comme un chrétien, assurant ne pas en savoir assez sur lui.

Quelques jours plus tôt, un fait divers avait attiré l’attention de l’opinion américaine : l’arrestation d’un jeune collégien prénommé Ahmed Mohamed, au Texas. Il avait été brièvement mis en cause pour avoir fabriqué une horloge électronique qu’il avait apportée en classe, ce qui avait suscité l’affolement de l’un de ses enseignants. M. Obama avait alors invité le jeune garçon à la Maison Blanche, suscitant l’ire d’un jeune supporteur d’un quatrième candidat républicain, Ted Cruz. Dans un message posté sur YouTube, cet adolescent a déploré le peu d’attention manifesté par le président à l’égard de la famille d’une victime d’immigrants illégaux, ou de celles de policiers tués dans l’exercice de leurs fonction. « Mais quand un jeune musulman construit une horloge », poursuivait-il, il est lui le bienvenu.

About this publication