Madame Yellen, the Economic Seer

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Une nouvelle étape vient d’être franchie dans la série de turpitudes de Madame Yellen.

Jeudi dernier, en effet elle est passée pour ce qu’elle est, une idiote !!!

Certains l’ont découvert jeudi. Je le dis depuis qu’elle est arrivée à la FED, me fondant d’ailleurs sur ses propres dires, puisqu’elle admettait n’avoir absolument pas vu venir la crise de 2008 et en avoir complètement sous-estimé la gravité.

Les marchés en ont pourtant fait une sorte de Pythie : avec elle, ils étaient entre de bonnes mains, il n’y avait qu’un sens celui de la hausse. Les commentateurs (journalistes, gérants, stratégistes, économistes) scrutaient le body language de Madame, faute de pouvoir faire autre chose.

Peu après son accession à la tête de la FED, Madame Yellen nous a averti qu’elle allait normaliser la politique monétaire et monter progressivement les taux. C’était il y a 21 mois. J’avais dit alors qu’elle n’en ferait rien et qu’elle mettrait en place un QE4. Dès lors, semaine après semaine, je voyais mes interlocuteurs du lundi me regarder avec un sourire condescendant en m’expliquant, tels des professeurs s’adressant au bonnet d’âne de la classe, qu’elle allait monter les taux fin 2014, puis ce fut début 2015, puis au deuxième trimestre, puis au troisième. Lundi prochain, la hausse sera unanimement pour décembre. Les arguments avancés par ces brillants représentants de la haute finance étaient que l’économie américaine était forte, que le taux de chômage baissait de façon considérable, que la baisse du pétrole était une excellente chose, que la croissance des pays émergents allait nous tirer, que la baisse de l’euro allait faire repartir l’Europe et que les flèches de Monsieur Abe étaient en train de faire repartir le Japon. Le monde idéal en quelque sorte !!

En ce qui concerne la possibilité d’un QE4, cela déclenchait des rires qui se sont transformés tout récemment en gloussements, puis en petits raclements de gorge gênés lorsque même la Pythie l’a évoquée.

Les mêmes gloussements que nous entendions, Pierre Sabatier et moi, lorsque nous expliquions ce qu’il se passait en Chine, ce qu’il allait advenir des BRICS et que le Japon était en faillite.

Pourquoi avons-nous eu raison contre tout le monde ?

Les QE et les taux à 0 ou, autrement dit, la planche à billets et la dette à outrance, sont les deux moyens de transport d’un voyage sans retour, une sorte de bad trip dont on ne revient jamais !!

Les économistes ne veulent pas le reconnaître mais nous en avons une expérience grandeur nature avec la troisième économie du monde (le Japon) qui, QE après QE, court vers son effondrement sans retour en arrière possible.

Or, grâce à des personnes comme P. Krugman, qui a imposé au monde entier son modèle, nous avons tous pris la route qui nous mènera à notre fin. C’est le « Nobel des nuisibles » qu’il aurait dû avoir.

Nous sommes dans un monde déflationniste pour de multiples raisons, notamment démographiques, de mondialisation qui pèse sur les salaires, de progrès techniques, d’une gestion pointue de leurs marges par les entreprises, et surtout, des politiques monétaires mises en place partout par les banques centrales qui génèrent de la déflation[1] alors même qu’elles disent la combattre…..ironie de l’histoire, c’est le médecin qui tue le malade.

Nous avons atteint des niveaux de dette sans référence historique dans l’ensemble des régions du monde (USA, Chine, Europe, Japon), des taux de population sans emplois extrêmement élevés ou une pyramide des âges complètement inversée, ce qui revient au même, tandis que le potentiel de croissance diminuait pour atteindre des niveaux compris entre 0 et 1 %, ce qui est très faible et notoirement insuffisant pour, d’une part, rembourser les dettes et, d’autre part, espérer vivre décemment.

Ces politiques démentes peuvent déboucher sur des conflits sociaux à minima, voire plus grave, à des guerres.

Dans les semaines qui viennent, les économistes vont prendre conscience que tous les soi-disant moteurs de croissance mondiale se sont éteints, ce qui devrait conduire à une baisse violente des marchés actions fortement surévalués. Cette phase de baisse sera immédiatement stoppée par les banquiers centraux uniquement obnubilés par la tenue des marchés et totalement détachés des fondamentaux économiques. Ils dégaineront alors unanimement leur arme de destruction massive : la planche à billets. A ce stade, deux réactions possibles :

Soit tous les décérébrés qui n’ont que pour seul moteur d’investissement l’argent gratuit se jettent sur les marchés, nous irons alors inscrire un nouveau plus haut préalable à une descente aux enfers ;

Soit la lucidité prend enfin le dessus, les investisseurs comprennent que les banques centrales ont totalement perdu la main et ne font que nous précipiter dans un trou sans fond, le marché s’ajustera alors par une perte massive de ses actifs, ou pire encore, par une perte encore plus massive de la devise dans laquelle ils sont libellés.

Dernière trouvaille de Madame Yellen : brandir la menace de taux négatif, comme quoi l’ami Albert Einstein avait raison, il n’y a que la bêtise humaine qui soit illimitée.

Joyeuses perspectives, mais je ne vois malheureusement pas ce qui pourrait nous épargner l’une de ces deux fins. L’explosion des bulles sur les marchés entraînera la ruine des économies à la surprise générale, puisque la réalité aura soigneusement été camouflée par le bidouillage statistique et comptable et par de beaux discours.

Malheureusement, ceux qui en paieront le prix ne seront pas les responsables de ces politiques suicidaires.

Ainsi va le monde.

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