Surrogacy in India and the United States: The Baby Supermarket Is Open for Business

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GPA en Inde et aux Etats-Unis : le supermarché du bébé est ouvert

Il y a un an, Manuel Valls promettait que la gestation pour autrui était et resterait interdite en France tout en promettant une initiative internationale. Les Gavroches constatent qu’il n’en a rien été.

Les Gavroches convoquent l’imaginaire des Misérables pour réinventer un roman national. Ces enfants des barricades, amoureux des arts, s’engagent pour replacer le débat politique dans la rue et créer le dialogue.

Le Docteur Patel a tout prévu: au rez-de-chaussée: les consultations ; dans les étages: l’hôtel pour les parents et au sous-sol: de quoi accueillir plus d’une centaine de femmes enceintes simultanément.

En une dizaine d’années, le Docteur Sejal Patel a déjà produit plus de 800 bébés, nés de mères porteuses indiennes à destination de couples occidentaux pour la plupart. Dans un pays où le salaire moyen est de 0,6$ par jour, être mère porteuse est une aubaine qui laisse espérer entre 8000 et 10 000 dollars par grossesse. Pour les parents commanditaires, il leur en coûtera entre 28 000 et 30 000 $.

Le marché de la gestation pour autrui représente plus d’un milliard par an, rien qu’en Inde.

Le Docteur a eu le nez creux car le marché de la gestation pour autrui représente plus d’un milliard par an, rien qu’en Inde. Alors cette spécialiste de la fertilité, formée aux Etats-Unis, a écouté son cœur généreux. Elle aide ses compatriotes dans la détresse et les couples étrangers en mal d’enfants. Et si cet altruisme lui permet de de devenir millionnaire, ce n’est pas plus mal.

La gestation pour autrui en Inde, c’est un peu la grande surface du bébé à vendre, caricature d’une économie de marché totalement libérée qui s’invite à la table de la maternité. Il en est peu pour la défendre!

Mais, il est des partisans pour défendre la GPA éthique, celle qui se pratique aux Etats-Unis, par exemple. Là, c’est l’épicerie fine de la gestation pour autrui, mais il en coûtera plus cher à l’acheteur, au minium 80 000 $, c’est le prix à payer pour avoir le supplément de la bonne conscience.

Pas de crainte à avoir, la mère porteuse n’est pas rémunérée, elle est juste défrayée de ses frais pour le suivi médical, pour ses vêtements et reçoit une compensation pour la gêne. Tout est écrit dans le contrat rédigé par l’avocat qui met sur un même plan mère porteuse et couple commanditaire. Loin des usines à bébés indiennes, la mère porteuse est dans une logique de don. Elle offre à ceux qui ne peuvent en avoir un enfant, elle qui a déjà eu la joie d’en avoir veut partager cette joie d’être parent.

A la manière de la prostitution, la GPA fait du corps un objet de travail, un objet de commerce…. Le corps féminin entre dans l’économie de marché.

Encadrée ainsi la GPA serait éthique, au cœur d’une économie de marché contrôlée et donc respectueuse des personnes. Pourtant, éthique ou pas la Gestation pour Autrui utilise toujours les mêmes ingrédients: d’un côté une femme qui vend son corps comme un outil de travail, de l’autre un couple qui dispose du capital nécessaire et passe commande pour obtenir le produit de ses rêves. A la manière de la prostitution, la GPA fait du corps un objet de travail, un objet de commerce…. Le corps féminin entre dans l’économie de marché.

Quitte à commander un bébé, pourquoi ne pas le commander parfait? Le marché de la gestation a tout prévu. La donneuse d’ovocyte ne sera pas celle qui porte: multiplication des ouvrières maternelles, histoire de distendre au maximum le lien entre elles et le bébé. Là encore l’économie de marché entre en jeu. Les tarifs varient en fonction de son niveau d’étude, de son physique… Les donneuses les plus prisées sont les jeunes filles blanches, à QI élevé, véritables poules aux œufs d’or. La GPA c’est donc la version humaine de l’élevage moderne: sélection de la semence parfaite, insémination dans un être vivant réduit à sa capacité gestatrice en vue de produire un être vivant correspondant aux attente de l’économie de marché. Si en Inde, c’est de l’élevage intensif, aux Etats-Unis c’est du bio, mais ce n’est qu’une différence de cuisson, le plat reste le même: la marchandisation de la maternité.

Dans ce marché libéral et sans conscience, celles qui font leur beurre ce sont les agences américaines, celles qui mettent en relation, les acteurs du marché, assurent la rédaction des contrats et l’assurance d’un produit conforme aux exigences des acheteurs. Elles organisent des salons, font la tournée des pays européens pour recruter des parents d’intention, capitalisant ainsi sur la souffrance de ces couples hétéro ou homosexuels en mal d’enfant.

Le commerce est juteux et les intermédiaires font plus que ramasser les miettes…

La gauche a quitté depuis bien le longtemps la table de la lutte des classes pour lui préférer le menu libéral libertaire agrémenté à la sauce égalité.

Il y a un an, Manuel Valls réaffirmait que la gestation pour autrui était et resterait interdite en France, dénonçant la pratique intolérable de commercialisation des êtres humains et de la marchandisation du corps des femmes. Il allait même jusqu’à prôner une initiative internationale… En un an, rien n’a eu lieu pour combattre la GPA, au contraire, la décision du Conseil d’Etat l’a même légalisée de fait en automatisant l’inscription sur l’état-civil des enfants nés de GPA à l’étranger.

Paroles, paroles d’un Gouverne-MENT

On peut s’étonner de l’inaction d’un gouvernement socialiste dont la lutte contre le capitalisme sauvage devrait être le plat principal mais c’est oublier que la gauche a quitté depuis bien le longtemps la table de la lutte des classes pour lui préférer le menu libéral libertaire agrémenté à la sauce égalité.

Alors, Manuel Valls, qu’avez-vous fait des combats de Marx?

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