Forbidden To Criticize Big Brother

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Une semaine après les attaques terroristes ayant fait 130 morts au cœur de Paris, tout reproche à l’encontre de la surveillance des courriels et des consultations Internet des citoyens est devenu inaudible. Incongru. Dangereux. Même au sein de partis de gauche, qui, en Suisse, ferraillent contre l’arsenal législatif de surveillance tous azimuts des communications, approuvé par le parlement le 25 septembre.

Trop d’émotions. Trop d’images terribles. Trop de morts pour rien. Exemple? Les appels, cette semaine en France, à exposer les six députés qui se sont opposés aux mesures d’exception prises dans la foulée du décret de l’état d’urgence pour trois mois. Exemple? Les attaques du directeur de la CIA contre Edward Snowden — l’homme qui a dénoncé aux États-Unis les dérives de l’agence d’écoutes NSA — laissant entendre que ce dernier aurait provoqué des failles dans la surveillance des extrémistes.

Paradoxalement, la seule critique de cette surveillance généralisée qui clignote encore reste celle des spécialistes de la cybersécurité. Moins idéologique, cette dénonciation de Big Brother porte davantage.

Non, le problème d’identification des attaques terroristes n’a pas été le manque de données mais l’échec à utiliser celles que les autorités avaient déjà. Oui, «l’État islamique continuera d’utiliser des communications cryptées, de la même manière qu’il continuera d’avoir un accès aux armes», souffle le fondateur du service de courriels cryptés ProtonMail. Oui, il reste plus aisé de faire adopter des lois de surveillance intrusives que de renforcer les maigres forces de cyberpolice éparpillées entre les cantons.

Même cet avis des sages du Web ne porte pas. Ce n’est pas le moment. «Vous n’imaginez pas le nombre de citoyens qui, depuis une semaine, me demandent de tout contrôler dans le domaine numérique», remarquait vendredi Pierre Maudet en marge d’un forum sur la cybersécurité. (TDG)

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