The Disarmed President

Published in La Presse
(Canada) on 8 December 2015
by Stéphane Laporte (link to originallink to original)
Translated from by Rebecca Mynett. Edited by Rachel Pott.
Last Saturday, following a shooting in a family planning clinic in Colorado, where three died and nine were injured, U.S. President Barack Obama said: "Enough is enough. We have to do something about the easy accessibility of weapons of war on our streets. This is not normal; we can't let it become normal."

Yes, enough is enough. Four days later, in San Bernardino, California, an even bloodier shooting killed 14 and injured 21. The president of the United States of America said, “We’re going to have to, I think, search ourselves as a society to make sure that we can take basic steps that would make it harder — not impossible, but harder — for individuals to get access to weapons.” Wow! That’s some statement! We’re going to have to search ourselves. Oooooh! The arms dealers must be shaking with fear. We’re going to have to search ourselves. Well, I hope so! This year, in the U.S., there have been 355 shootings in 336 days! It really is time to search ourselves. Perhaps we should even take action. But that’s more difficult. We’ve already tried.

Three years ago, in December 2012 in Newtown, Connecticut, 26 people, including 20 children aged five to 10 years, were killed in a shooting. Do you remember? I hope so. The President of the United States Barack Obama said, with tears in his eyes, “We can’t tolerate this anymore. These tragedies must end. And to end them, we must change.” He even proposed reforms, which were rejected by those elected to Congress. Nothing has changed.

Ever since, every time there is a monthly mass killing, the president of the United States of America appears, looking sad, and says: “We really must do something,” or “Perhaps we should think about doing something,” or “It is enough!” or “Again, it is enough!”

Sometimes, he dares mention that we must think about trying to find a way of regulating access to firearms a little. And what do the Americans do? They buy guns. On the front page of Friday’s La Presse, the lead story was about our neighbors arming themselves at breakneck speed. Since Black Friday, two weapons have been bought every second. They make great Christmas presents.

Although the president of the United States of America is the most powerful being on the planet, he is powerless in his own country. There is no doubting his sincerity. Barack Obama really wants access to firearms to be more difficult. He is simply unable to make it more difficult.

While Obama was declaring that something must be done, the Republican speaker of the House of Representatives, Paul Ryan, declared that the worst thing would be to rush to do something. What an idiot! That’s not the worst. The worst is 14 killed on Wednesday, and three the week before, and eight next month and 12 the month after. That’s the worst. The worst is now.

But the Republicans are against all gun control, so they will fight it at all costs. The truth is, as Mao said, political power grows out of the barrel of a gun. The Republicans say the same thing. The Republicans are Maoists.

What are they relying on to reduce the number of mass shootings? Prayer. The problem is, it’s not God’s fault; it’s Gun’s fault. Last Thursday, The New York Daily News ran the headline “14 dead in California Mass Shooting, God Isn’t Fixing This.” So, Republican representatives, listen to common sense and do something. But they are keeping silent. The gun lobby paid for most of their electoral campaigns. I don’t know if Quebec Auditor General Renaud Lachance sees any link with their silence, but I do.

The arms dealers are more powerful than the president of the United States. This is not a news scoop. It is a fact. Before long, there will be a return to the American West. All Americans will carry a weapon, ready to defend themselves. When a terrorist, a madman or Lee Van Cleef tries to fire into the crowd, all the Clint Eastwoods will draw their weapons. Maybe it will save lives, or maybe it will create more victims. One thing is sure, if every citizen has a gun alongside their cell phone, there is a danger we will see macabre selfies. Ted with the body of the truck driver who overtook him. Sue with the body of the hairdresser who ruined her hair. Joe with the body of the referee who didn’t award his touchdown.

Obama must stop playing the mourner. The American political class must act. From shooting to shooting, his declarations sound more and more ironic. Even he seems to not believe what he is saying. Quebec Premier Philippe Couillard has more power than the American president to prevent his citizens from obtaining weapons as easily as water.

Last Saturday, Obama said this must not become normal. The week’s events showed him that it has become normal — too normal.

Do not act too quickly, said the Republican speaker of the House of Representatives. It will all be all right in the end. The arms industry has never done such good business. Those mortuaries aren’t doing too badly either. The undertaker will take everyone’s measurements, like he does in “Lucky Luke.”

When industry is thriving, everything thrives.

Gun bless America.


Le président désarmé
Samedi dernier, à la suite d'une fusillade dans une clinique de planification familiale du Colorado qui a fait trois morts et neuf blessés, le président des États-Unis d'Amérique, Barack Obama, a déclaré: «Ça suffit. Nous devons faire quelque chose à propos de la facilité d'accès aux armes de guerre dans nos rues. Ce n'est pas normal, il ne faut pas que cela devienne normal.»
Ça suffit certain. Quatre jours plus tard, à San Bernardino en Californie, une fusillade encore plus sanglante tuait 14 personnes et en blessait 21 autres. Le président des États-Unis d'Amérique a déclaré: «Nous allons devoir nous interroger, en tant que société, afin de prendre les mesures qui rendraient non pas impossible, mais plus difficile l'accès aux armes.» Wow! Ça, c'est de l'affirmation! Nous allons devoir nous interroger. Ouuuuuuh! Les marchands d'armes doivent trembler de peur. Nous allons devoir nous interroger. J'espère ben! Cette année, aux États, il y a eu 355 fusillades en 336 jours! Il est vraiment temps de s'interroger. Peut-être même qu'on devrait agir. Quoique ça, c'est plus difficile. On l'a déjà essayé.
Il y a trois ans, en décembre 2012, à Newtown, au Connecticut, 26 personnes sont mortes lors d'une tuerie, dont 20 enfants, âgés de 5 à 10 ans. Vous en souvenez-vous? Je l'espère. Le président des États-Unis, Barack Obama, avait déclaré, les larmes aux yeux: «Nous ne pouvons plus tolérer cela, et pour mettre un terme à ces tragédies, nous devons changer.» Il avait même proposé une réforme rejetée par les élus du Congrès. Rien n'a changé.
Depuis, lors de chacune des grosses tueries du mois, le président des États-Unis d'Amérique apparaît, l'air piteux, et déclare: «Faudrait ben faire quelque chose» ou «Faudrait peut-être penser à faire de quoi» ou «C'est assez!» ou «C'est encore assez!».
Parfois, il ose mentionner qu'il faudrait réfléchir à essayer de trouver une façon de réglementer un petit peu l'accès aux armes. Et que font les Américains? Ils s'achètent des fusils. La Presse titrait, vendredi à la une, que nos voisins s'arment à un rythme d'enfer. Lors du Vendredi fou seulement, deux armes étaient achetées toutes les secondes. Ça fait des beaux cadeaux de Noël.
Si le président des États-Unis d'Amérique est l'être le plus puissant de la planète, c'est un impuissant dans son pays. On ne doute pas de sa sincérité. Barack Obama voudrait vraiment que l'accès aux armes soit moins facile. C'est juste qu'il n'est pas capable de le rendre moins facile.
Pendant qu'Obama déclarait qu'il fallait faire de quoi, le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, déclarait que le pire serait de faire quelque chose trop vite. Quel taouin! Le pire, ce n'est pas ça. Le pire, ce sont les 14 morts de mercredi, et les 3 de la semaine d'avant, et les 8 du mois prochain, et les 12 du mois d'ensuite. C'est ça, le pire. Le pire, c'est tout de suite.
Mais les républicains sont contre tout contrôle des armes. Alors ils s'opposent à toute mesure. La vérité est au bout du fusil, disait Mao. Les républicains disent la même chose. Les républicains sont des maoïstes.
Comment comptent-ils réduire le nombre de tueries? En priant. Le problème, c'est que ce n'est pas la faute de God, c'est la faute de Gun. Le New York Daily News a titré, jeudi dernier: «14 Dead in California Mass Shooting, God Isn't Fixing This». Dieu n'est pas en train d'arranger ça. Alors, les élus républicains, entendez le bon sens et faites de quoi. Mais ils gardent le silence. Le lobby des armes à feu a payé les campagnes électorales de la plupart d'entre eux. Je ne sais pas si Renaud Lachance y verrait un lien avec leur silence, mais moi oui.
Les marchands d'armes sont plus puissants que le président des États-Unis. Ce n'est pas un scoop. C'est un fait. Dans pas long, ce sera le retour du Far-West. Chaque Américain portera une arme. Prêt à se défendre. Quand un terroriste, un fou ou Lee Van Cleef essaiera de tirer dans le tas, tous les Clint Eastwood sortiront leurs armes. Ça va peut-être sauver des vies ou faire plus de victimes. Une chose est sûre, si chaque citoyen a un fusil, en plus de son cellulaire, on risque de voir de macabres selfies. Ted avec le cadavre du camionneur qui l'a dépassé. Sue avec le cadavre de la coiffeuse qui lui a raté ses cheveux. Joe avec le cadavre de l'arbitre qui ne lui a pas accordé son touché.
Il faut qu'Obama arrête d'être une pleureuse. Il faut que la classe politique américaine agisse. De tuerie en tuerie, ses déclarations deviennent de l'ironie. Même lui n'a plus l'air de se croire. Philippe Couillard a plus de pouvoir que le président américain pour empêcher sa société de se procurer des armes comme on se procure de l'eau.
Il ne faut pas que ça devienne normal, disait Obama, samedi dernier. La semaine lui a prouvé que c'est devenu normal. Trop normal.
Ne pas agir trop vite, dit le président républicain de la Chambre des représentants. Après tout, ça va bien. L'industrie des armes n'a jamais fait d'aussi bonnes affaires. Celles des salons mortuaires ne se portent pas mal non plus. Le croque-mort prend les mesures de tout le monde, comme dans Lucky Luke.
Quand l'industrie va, tout va.
Gun bless America.

This post appeared on the front page as a direct link to the original article with the above link .

Hot this week

Topics

Poland: Meloni in the White House. Has Trump Forgotten Poland?*

Germany: US Companies in Tariff Crisis: Planning Impossible, Price Increases Necessary

Japan: US Administration Losing Credibility 3 Months into Policy of Threats

Mauritius: Could Trump Be Leading the World into Recession?

India: World in Flux: India Must See Bigger Trade Picture

Palestine: US vs. Ansarallah: Will Trump Launch a Ground War in Yemen for Israel?

Ukraine: Trump Faces Uneasy Choices on Russia’s War as His ‘Compromise Strategy’ Is Failing

Related Articles

Canada: The New President Drunk with Power

Afghanistan: Defeat? Strategic Withdrawal? Maneuver?

China: White House Peddling Snake Oil as Medicine

Canada: There’s a Terrifying Reason To Avoid Trump’s America