Échange de prisonniers entre Téhéran et Washington
L’Iran et les États-Unis ont échangé des prisonniers, dont le journaliste du “Washington Post” Jason Rezaian, détenu à Téhéran depuis plus de 500 jours.
Des prisonniers ont été échangés entre l’Iran et les États-Unis, dont le journaliste du “Washington Post”, Jason Rezaian. Des prisonniers ont été échangés entre l’Iran et les États-Unis, dont le journaliste du “Washington Post”, Jason Rezaian.
C’est une mesure historique. Le rapprochement entre l’Iran et les États-Unis se concrétise un peu plus avec la libération de prisonniers dans le cadre d’un échange, dont le journaliste du Washington Post Jason Rezaian, détenu à Téhéran depuis plus de 500 jours.
Cet échange de prisonniers d’une ampleur sans précédent entre les deux pays intervient alors que le secrétaire d’État américain John Kerry et le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif sont réunis à Vienne pour annoncer la mise en œuvre d’un accord nucléaire historique entre l’Iran et les grandes puissances. La procédure de libération était « en cours » samedi soir, selon un responsable iranien. Quatre Irano-Américains, dont Jason Rezaian, ont été libérés par l’Iran, tandis que les États-Unis ont en échange « accordé leur clémence » à sept Iraniens, a indiqué un responsable américain confirmant des informations données auparavant par les médias officiels iraniens et le procureur général de Téhéran.
Accusé d’espionnage
La Suisse, qui représente les intérêts des États-Unis en Iran, a facilité cet accord, a indiqué l’ambassadeur iranien à l’ONU, précisant que les négociations ont duré un an. Un cinquième Américain, Matthew Trevitick, dont le nom et le sort n’avaient jamais été rendus publics, a également été libéré par les autorités iraniennes, mais dans le cadre d’un processus diplomatique qui n’a rien à voir avec l’échange de prisonniers. Le procureur général de Téhéran, Abbas Jafari Dolatabadi, a été le premier à créer la surprise samedi en annonçant que « dans le cadre de l’intérêt national et conformément à la décision du Conseil suprême de sécurité nationale, quatre prisonniers iraniens binationaux ont été libérés dans le cadre d’un échange de prisonniers ».
Le plus connu de ces détenus est le correspondant du quotidien américain Washington Post, Jason Rezaian. Âgé de 39 ans, il avait été arrêté en juillet 2014 puis condamné fin 2015 à une peine de prison dont la durée n’a jamais été annoncée publiquement pour « espionnage » et « collaboration avec des gouvernements hostiles », des accusations réfutées avec force par son entourage et son journal. Sa femme, journaliste elle aussi, avait également été détenue avant d’être remise en liberté.
Un procès polémique
Le Washington Post avait qualifié le procès de Jason Rezaian « d’imposture » et avait porté son cas devant le groupe de travail des Nations unies sur les détentions arbitraires. Le quotidien a salué samedi la libération de son correspondant : « Nous ne pouvions pas être plus heureux d’entendre que Jason Rezaian a été libéré. » Outre Jason Rezaian, ont été libérés le pasteur Saïd Abedini, l’ex-marine Amir Hekmati et un homme nommé Nosratollah Kosravi. Détenu depuis septembre 2012, le pasteur Abedini était accusé d’avoir « perturbé la sécurité nationale » par ses activités religieuses. Il avait été condamné à huit ans de prison. Marié à une Américaine et naturalisé américain, il a toujours nié ces accusations.
Arrêté en août 2011, Amir Hekmati, âgé d’une trentaine d’années, a été reconnu coupable d’espionnage au profit de la CIA, l’agence américaine de renseignements, en dépit des démentis de Washington. Condamné à mort en 2012, sa peine avait été commuée en dix ans de prison. Selon sa famille, le jeune homme rendait visite à des proches en Iran lorsqu’il a été arrêté. Téhéran « s’est également engagé à continuer de coopérer avec les États-Unis pour déterminer ce qu’est devenu Robert Levinson », un ex-agent du FBI disparu en Iran il y a des années, selon Washington.
Les relations se réchauffent
Les sept Iraniens libérés par les États-Unis, dont six ont la double nationalité, étaient poursuivis ou déjà condamnés pour avoir vendu à l’Iran des équipements industriels en violation des sanctions internationales contre Téhéran. Ces sept prisonniers sont Nadar Modanlou, Bahram Mekanik, Khosro Afghahi, Arash Ghahreman, Touraj Faridi, Nima Golestaneh et Ali Sabounchi. « Les États-Unis ont également supprimé toutes les notices rouges d’Interpol et ont abandonné leurs poursuites contre quatorze Iraniens pour lesquels il a été établi que les demandes d’extradition auraient probablement été vouées à l’échec », a par ailleurs précisé un responsable américain.
Fin septembre, le président iranien Hassan Rohani avait déclaré que son pays était prêt à un échange de prisonniers avec Washington. L’Iran et les États-Unis ont rompu leurs liens diplomatiques en 1980, mais les relations entre les deux pays se sont réchauffées depuis la conclusion de l’accord sur le nucléaire du 14 juillet à Vienne qui prévoit la levée des sanctions internationales contre l’engagement de Téhéran à renoncer à l’arme atomique.
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