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Recherche premier rôle démocrate… sachant composer

Dans les primaires américaines qui ont débuté lundi dans l’Iowa (lire Libérationde lundi), la bagarre entre les démocrates Hillary Clinton et Bernie Sanders s’annonce des plus intéressantes. Contrairement à ce que l’un et l’autre affirment, les différences entre leurs programmes sont certes importantes, mais pas irréconciliables. Sanders incarne un idéalisme et une rupture, Clinton un réalisme et une continuité ; mais les deux prônent un congé maternité indemnisé, une augmentation du salaire minimum, une réforme des emprunts étudiants, une grande réforme de Wall Street, une augmentation des impôts pour les plus riches… Le pragmatisme de l’ancienne secrétaire d’Etat finira-t-il par l’emporter sur les promesses plus agressives du sénateur du Vermont ? C’est en tout cas ce que répète Clinton, tout en revendiquant son ancrage à gauche : «Je suis progressiste, dit-elle. Mais une progressiste qui aime quand les choses sont faites.»

Car on l’oublie bien souvent de notre côté de l’Atlantique, pour «faire» les choses, il faut trouver des compromis avec les parlementaires. Comme Obama l’a rappelé à ses dépens (impossibilité de fermer Guantánamo, guerre de tranchées pour imposer sa réforme de l’assurance maladie…), un président doit savoir composer avec la Chambre des représentants et le Sénat. Pendant que se jouera la mère de toutes les batailles, le 8 novembre, la moitié des sénateurs et la totalité des représentants seront renouvelés. Il y a peu de chances que les chambres rompent avec leur ancrage ultraconservateur. Un(e) futur(e) président(e) américain(e) démocrate vivra une cohabitation difficile et devra s’employer personnellement sur chaque combat, chaque texte, chaque nomination. Ces bras de fer épuisants, elle ou il en gagnera quelques-uns, en perdra d’autres, en construisant des majorités de circonstance, à géométrie variable, lâchant une promesse pour solidifier une majorité ailleurs. Les victoires de Sanders ne seront pas les mêmes que celles de Clinton. Plus que la personnalité des candidats, il y a fort à parier que la méthode de gouvernement que Sanders et Clinton envisagent et les réformes que les électeurs démocrates sont prêts à abandonner joueront un grand rôle dans la campagne.

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