Hillary Clinton’s Descent into Hell

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La descente aux enfers d’Hillary Clinton

Dans le Nevada, les sondages la donnent au coude-à-coude avec Bernie Sanders. Quel que soit le résultat, l’ancienne First Lady a déjà perdu de sa superbe.

À la veille du caucus démocrate, ça chauffe dans le Nevada et le thermomètre dans cet État semi-désertique n’y est pour rien. Selon un sondage CNN, Hillary Clinton rassemble 48 % des intentions de vote, au coude-à-coude avec Bernie Sanders à 47 %. Il y a encore un mois, personne ne prévoyait une course aussi serrée. Le Nevada était une chasse gardée Clinton. Elle avait remporté l’État en 2008 et était considérée comme la grande favorite compte tenu de sa popularité auprès des syndicats, de la minorité noire et surtout des Hispaniques, qui représentent plus de 17 % de l’électorat. Cet État de l’Ouest, avait dit et répété son équipe, serait un « pare-feu » sur lequel Bernie Sanders, jusque-là porté principalement par un électorat blanc, viendrait se casser le nez.

Oui, mais voilà : le pare-feu ne semble pas fonctionner aussi bien que prévu, même si les sondages sont à prendre avec des pincettes. Contrairement à l’Iowa ou au New Hampshire, il y en a eu très peu et la population du Nevada, traditionnellement très mobile, a le droit de s’inscrire sur les listes électorales le jour du scrutin, ce qui complique les prévisions. Du côté républicain, en revanche, il y a moins de suspense pour le caucus qui se tient le 23. Donald Trump arrive largement en tête avec 45 % des intentions de vote, suivi des sénateurs Marco Rubio et Ted Cruz, respectivement à 19 et 17 %.

Les équipes d’Hillary sont de plus en plus nerveuses

Chez les démocrates, une chose semble tout de même claire : à l’approche des élections, comme dans l’Iowa, Hillary Clinton a perdu de nouveau son avance. La preuve, c’est que ses équipes semblent de plus en plus nerveuses et minimisent l’importance des futurs résultats.

Après sa défaite à un cheveu près dans l’Iowa et sa victoire éclatante dans le New Hampshire, Bernie Sanders continue à être propulsé par une massive mobilisation notamment chez les jeunes, y compris ces dernières semaines chez les latinos. Selon le Pew Research Center, sur les 328 000 Hispaniques susceptibles de voter, 45 % ont entre 18 et 30 ans. Un exploit, car, contrairement à Hillary Clinton qui a une très forte notoriété, Sanders est un quasi-inconnu dans cet État. Et puis, dès le début, elle a mis le paquet en ouvrant sa première permanence en avril, six mois avant Sanders, et en recrutant quelque 7 000 bénévoles contre 2 000 pour son rival. Alors que la bataille s’intensifie, elle a lancé un spot télé où on la voit avec une gamine de 10 ans en pleurs qui lui avoue qu’elle est terrorisée à l’idée de voir ses parents déportés. « Je vais faire tout mon possible pour que tu n’aies plus peur », lui répond, d’un ton rassurant, la candidate. Parallèlement, ses équipes ont aussi envoyé des textos qui accusent Bernie Sanders d’être anti-Obama. Et elle et ses partisans l’attaquent violemment sur ses positions sur l’immigration, disant qu’il ne s’est jamais intéressé à la question, qu’il a refusé de voter une réforme en 2007…

The Culinary Workers Union va rester neutre

Mais le sénateur du Vermont semble avoir grignoté son retard avec un barrage de pubs en anglais et en espagnol et un message habile. Il se décrit lui-même comme un fils d’immigré. « Mon père est arrivé de Pologne dans ce pays à l’âge de 17 ans sans un nickel en poche, sans parler l’anglais, et il n’a jamais gagné beaucoup d’argent », répète-t-il. « Mais c’était le plus fier des Américains parce qu’il a vu les chances et la liberté que l’Amérique lui a données à lui ainsi qu’à ses enfants. »

La différence par rapport à 2008, c’est que le très influent syndicat The Culinary Workers Union, qui regroupe 57 000 employés dont 50 % de latinos, avait pris parti pour Barack Obama et mobilisé ses troupes pour aller aux urnes. Cette année, il a décidé de rester neutre, ce qui devrait réduire le taux de participation et coûter peut-être des voix à l’ancienne First Lady. Une très mauvaise nouvelle pour la candidate, car une nouvelle défaite serait catastrophique. Cela confirmerait sa vulnérabilité et donnerait un énorme élan supplémentaire à Bernie Sanders. Et au cas où il faudrait départager les deux démocrates s’ils arrivaient ex aequo ? Rassurez-vous, tout est prévu. Dans l’Iowa, en janvier, on a joué à pile ou face pour répartir les délégués dans au moins sept bureaux de vote. Dans le Nevada, culture oblige, on réglera ça aux cartes ! C’est le candidat qui piochera la plus forte carte qui s’octroiera le délégué supplémentaire !

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