Is this the spied-on citizen’s revenge? In theory, the demands addressed to GAFA (Google, Apple, Facebook and Amazon) by the American justice system are legitimate. It goes without saying that in regular criminal inquiries, within legal framework, the police sleuths can have access to protected information, in order to confuse criminals or terrorists. When it comes to listening in, the case is a classic: If a judge allows it, in compliance with the criminal procedure code, police can listen in on suspects to prevent a crime or arrest those who are responsible for it. It is therefore logical that Apple provides the police with access to protected information contained on certain smartphones.
Only, the innumerable revelations over the last few years about the National Security Agency’s practices complicate the issue to no end. It has been established now that the American surveillance agency has extended its practices well beyond the legal boundaries of the fight against terrorism or organized crime. Examples of this include spying on governments with whom they are on friendly terms, which is completely illegal, or discovering confidential information about industrial or commercial negotiations. By acting in this way, the NSA has ruined citizens’ trust, and the citizens have every right to fear excess power.
Accordingly, if Apple gives in to demands to produce a tool to override its products’ security, what can guarantee that this access to private information will only be limited to legally justified cases? Who can ensure that the new Big Brother will be confined to their legal sphere and will resist the temptation to extend the scope of their surveillance? As liberal 18th century Englishman Lord Acton said, “Power tends to corrupt and absolute power corrupts absolutely.” Is it necessary to give this absolute power to the spying States?
Confiance
Si Apple accepte de fabriquer un outil permettant d’outrepasser la sécurité de ses produits, qui garantira que ce droit de regard sur la vie privée sera limité aux cas légalement justifiés ?
Serait-ce la revanche du citoyen espionné ? En principe, les demandes adressées aux Gafa (Google, Apple, etc.) par la justice américaine sont légitimes. Il est entendu qu’en cas d’enquête criminelle régulière, encadrée par les lois, les limiers de la police peuvent avoir accès à des données protégées, de manière à confondre les criminels ou les terroristes. Le cas est classique en matière d’écoute : si un juge le permet, en conformité avec le code de procédure pénale, la police peut écouter des suspects pour prévenir un forfait ou arrêter ses auteurs. Il serait donc logique qu’Apple procure aux policiers un accès aux données protégées contenues dans certains smartphones.
Seulement voilà : les innombrables révélations de ces dernières années sur les pratiques de la NSA compliquent à loisir la question. Il est établi, désormais, que l’Agence américaine de surveillance a étendu ses pratiques bien au-delà du champ légal de la lutte contre le terrorisme ou le crime organisé. Par exemple en espionnant des gouvernements amis hors de toute légalité, ou bien en surprenant des données confidentielles portant sur des négociations industrielles ou commerciales. En agissant de la sorte, la NSA a ruiné la confiance du citoyen, qui peut à bon droit craindre les excès de pouvoir.
Dès lors, si Apple accède à la demande qui lui est faite de fabriquer un outil permettant d’outrepasser la sécurité de ses produits, qui garantira que ce droit de regard sur la vie privée sera bien limité aux cas légalement justifiés ? Qui peut assurer que ces nouveaux Big Brother seront confinés dans leur sphère légale, qu’ils ne seront pas tentés d’étendre le champ de leur surveillance ? «Le pouvoir tend à corrompre», disait Lord Acton, libéral anglais du XIXe siècle, pour ajouter : «Le pouvoir absolu corrompt absolument.» Faut-il donner ce pouvoir absolu aux Etats espions ?
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