American Doublespeak!

Published in L'Expression
(Algeria) on 7 April 2016
by Karim Mohsen (link to originallink to original)
Translated from by Laura Napoli. Edited by Danielle Tezcan.
During a “nuclear security” summit that he organized last week in Washington, Barack Obama stated, “Since the Start II treaty that we signed with Russia, we have considerably reduced the number of active weapons,” indicating that “my preference would be to further reduce our nuclear arsenal,” and concluding that we must nevertheless “ensure that our deterrents continue to function.” What Mr. Obama refrained from talking about was the true scope of future U.S. “deterrence.” Yet, he who exhorts the world to observe nuclear security regulations and to adhere to protocols and conventions on weapons of mass destruction should first put his own house in order. Indeed, the U.S., which talks loudly [dictating terms to other countries when it comes to this strategic area] is (with China) the only world power with nuclear weapons not to have ratified the Comprehensive Test Ban Treaty. The CTBT is a test of good faith for world powers in an area as sensitive as WMDs. Consequently, by refusing to ratify this treaty banning nuclear tests, the U.S. shows its unwillingness to participate in the construction of a world free from nuclear threats and capable of sharing in the beneficial use of nuclear technology that does not endanger the planet’s security. This desire does not exist in the U.S., which is a sort of lone wolf, urging all the countries of the world to adhere to international conventions on WMDs such as the Treaty on the Non-Proliferation of Nuclear Weapons, and the CTBT, while reserving for itself the right not to shackle itself to these protocols. We ask only whether, among the heads of state present in Washington, someone had the idea to ask this leader the only question that matters: Why does the U.S. refuse to ratify the CTBT? When did they do this? Alas! No one had the (preposterous?) idea to challenge the powerful American leader on this issue. After the ABM, Start, Start II, Salt 1 and Salt 2 treaties in the 1970s and 1980s between the U.S. and the Soviet Union, it was almost expected that there would be a challenge involving WMDs, some “mutually assured destruction” or the famous “balance of terror” from the Cold War era. But the collapse of communism in the late 1980s in fact left the field open for the U.S., which put together a series of plans to reinforce its already overwhelming power. From the ephemeral Strategic Defense Initiative (SDI or Star Wars) of Ronald Reagan to the National Missile Defense of Bill Clinton to the development of biological and chemical warfare. In fact, the U.S. has not engaged in any protocol that could limit its freedom of action or otherwise decrease or minimize its weapons of deterrence. What is clear is that the reduction of which President Obama speaks concerns nuclear weapons that are today obsolete, even if they are capable of reducing our planet to cinders. Also, the current all-out militarization policy, which peaked after Sept. 11, 2001, and the new strategy that American leaders took toward national defense to make the U.S. invulnerable, plays by different rules. It is in this context that the new Missile Defense (which is replacing the now-insufficient National Missile Defense) draws on all types of interceptors – those of land, sea, air, and space. This is what George W. Bush’s former defense secretary, Donald Rumsfeld, once described as “credible” deterrence, combining conventional and nuclear weapons. Indeed, for the United States, there are three traditional nuclear powers: Russia and China, the “rogue” states (a hackneyed notion from George W. Bush), and terrorists. It is thus based on this “triad” that the U.S. has engaged in extensive restructuring and modernization of all of their conventional, nuclear, biochemical and space defense arsenals to respond, they say, to current “blended threats.” We do note this curiosity in their classification of countries representing a threat to the U.S.: Israel is considered a country “outside of international standards.” What does that mean!? Except for Israel, all the other countries are potential enemies that the U.S. wouldn’t hesitate to bomb. Put differently, the U.S. is fully reinforcing its already colossal military power and working to disarm all other countries on the planet. In this context, professing “nuclear pacifism” is pure humbug. Yet, that has been the theme of the four summits on nuclear security organized by the U.S. president, who leaves office next January.


Le double langage états-unien!
Lors du sommet sur la «sûreté nucléaire» qu'il organisa la semaine dernière à Washington, Barack Obama: a affirmé «Depuis le traité Start II que nous avons conclu avec la Russie, nous avons diminué de manière importante le nombre d'armes actives», indiquant «ma préférence serait de réduire encore notre arsenal nucléaire», concluant qu'il fallait néanmoins «s'assurer que notre dissuasion continue de fonctionner». Ce que M.Obama se gardait de dire est la véritable dimension de la future «dissuasion» états-unienne. Ainsi, celui qui exhorte le monde à l'observance des règles de sécurité nucléaire et d'adhésion aux protocoles et conventions sur les ADM (armes de destruction massive) aurait dû d'abord balayer devant sa propre porte. En effet, les Etats-Unis qui parlent haut et fort [régentant et mettant au pas le monde entier, dès lors qu'il s'agit de ce domaine stratégique] sont (avec la Chine) la seule grande puissance dite de l'«Edan» (Etats parties dotés d'armements nucléaires) à n'avoir pas ratifié le Ctbt (Comprehensive Test Ban Treaty -interdiction complète des essais nucléaires). Le Ctbt est un test quant à la bonne foi des grandes puissances dans un domaine aussi sensible que les ADM. En conséquence, ce n'est donc pas en refusant de ratifier le traité interdisant les essais nucléaires que les Etats-Unis montrent leur volonté de participer à la construction d'un monde débarrassé de la menace nucléaire et capable de partage et d'utilisation salutaire d'un nucléaire qui ne met pas en danger la sécurité de la planète. Cette volonté n'existe donc pas pour les Etats-Unis qui font en fait cavalier seul, incitant tous les pays du monde à adhérer aux conventions internationales sur les ADM tels que le TNP (Traité de non-prolifération nucléaire) et le Ctbt, tout en se réservant [pour eux-mêmes] le droit de n'être pas liés à ces protocoles. On se demande seulement si, parmi les chefs d'Etat présents à Washington, quelqu'un avait eu l'idée de poser au maître des lieux la seule question qui méritait d'être posée: pourquoi les Etats-Unis refusent-ils de ratifier le Ctbt? Quand comptent-ils le faire? Hélas! Personne n'a eu cette idée (saugrenue?) d'interpeller le puissant chef états-unien sur la question. Après les traités ABM, Start, Start II, Salt 1 et 2 des années 1970-1980 entre les Etats-Unis et l'Union soviétique, on s'attendait à ce qu'il y ait effectivement une remise en cause des ADM, cette «destruction mutuelle assurée» ou encore le fameux «équilibre de la terreur» à l'époque de la Guerre froide. L'effondrement du bloc communiste à la fin des années 1980, laissa de fait le champ libre aux Etats-Unis qui ont mis en train une série de projets tendant à renforcer une puissance déjà écrasante. De l'éphémère Initiative de défense (IDS, ou Guerre des étoiles) de Ronald Reagan au NMD (National missile défense) de Bill Clinton en passant par les mises au point de la guerre biologique et chimique. De fait, les Etats-Unis ne s'engagent dans aucun protocole qui puisse limiter leur liberté d'action, diminuer ou minimiser leurs armes de dissuasion. Ce qu'il faut savoir est que la réduction dont parle le président Obama concerne des vecteurs nucléaires aujourd'hui obsolètes, même s'ils sont capables de réduire en cendres notre planète. Aussi, l'actuelle politique de militarisation à outrance, qui a connu son apogée après le 11 septembre 2001 et la conception nouvelle que les dirigeants américains se font de la défense nationale pour rendre invulnérables les Etats-Unis, obéissent à d'autres paramètres. C'est dans ce contexte que le nouveau MD (Missiles Défense, qui remplace le NMD devenu insuffisant) fait appel à tous les types d'intercepteurs, qu'ils soient: terrestres, navals, aériens ou spatiaux. Ce que l'ancien secrétaire à la Défense de G. W. Bush, Donald Rumsfeld, qualifiait de dissuasion «crédible», associant les armes conventionnelles et nucléaires. De fait, pour les Etats-Unis, il y a les puissances nucléaires classiques: la Russie et la Chine, les Etats «voyous» (notion galvaudée par G.W. Bush) et les terroristes. C'est donc en fonction de cette «triade» que les Etats-Unis se sont lancés dans une vaste reconversion et modernisation tous azimuts de leur arsenal de défense conventionnel, nucléaire, biochimique et spatial pour répondre, disent-ils, aux «menaces multiformes» actuelles. Notons cette curiosité, dans leur classification des pays présentant un danger pour les Etats-Unis, Israël est considéré comme étant un pays «hors normes internationales». C'est-à-dire!!!??? Aussi, hormis l'Etat hébreu, tous les autres sont des ennemis potentiels, que les Etats-Unis n'hésiteraient pas à atomiser. Dit autrement, les Etats-Unis tout en renforçant leur potentiel militaire, déjà colossal, travaillent à désarmer l'ensemble des Etats de la planète. Dans ce contexte, professer le «nucléaire pacifique» c'est de la pure fumisterie. Ce qu'ont été de fait les quatre sommets sur la sûreté nucléaire organisés par le président des Etats-Unis qui quitte le pouvoir en janvier prochain.
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