The People’s Revolt

<--

Révolte populaire

Sus aux élites ! De plus en plus, l’élection présidentielle américaine, sous des formes disparates au possible, traduit la révolte d’une grande partie du peuple contre la politique imposée depuis trente ans par les puissants du pays à la plus grande démocratie du monde. Sur quatre candidats désormais capables de l’emporter, Donald Trump a créé une immense surprise en déroulant à coups de provocations anti-establishment un discours nationaliste et xénophobe ; Ted Cruz le croisé de l’ordre moral façon Tea Party a fustigé la décadence soi-disant organisée par les libéraux et par Wall Street ; Bernie Sanders, enfin, situé à l’opposé de cette bacchanale réactionnaire, a réussi, contre toute attente, à s’appuyer sur les inégalités extraordinaires de l’Amérique post-reaganienne pour introduire dans la patrie du libéralisme économique un discours socialiste audacieux et convaincant. Et encore Hillary Clinton, héritière du «nouveau centre» probusiness théorisé par son mari Bill, compte-t-elle sur les minorités pour l’emporter contre son rival démocrate, tout en gauchisant son discours avec un sens inné de l’opportunisme. Cette révolte populaire peut déboucher sur le pire : la victoire désastreuse d’un milliardaire irresponsable, ou bien celle d’un moine-soldat de la droite religieuse. Elle peut aussi mettre au pouvoir un ou une démocrate enfin conscient, sincèrement ou non, des excès du capitalisme yankee. Comme dirait Ted Cruz : prions…

About this publication