After Hillary Clinton’s Win in New York, What’s Next for Bernie Sanders?

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Avec sa victoire dans l’État de New York, Hillary Clinton est presque assurée de la nomination démocrate. Bernie Sanders continuera-t-il à lui mettre des bâtons dans les roues?

La victoire d’Hillary Clinton dans la primaire de l’État de New York a été encore plus forte que ne le prévoyaient les sondages. Ce résultat lui permet de creuser l’écart qui la sépare de Bernie Sanders et de faire un pas de plus vers une victoire maintenant pratiquement certaine à la convention démocrate de juillet.

Les carottes de Sanders sont cuites

En effet, pour Sanders les mathématiques sont impitoyables. À quelques délégués près, voici les chiffres (approximatifs et non officiels). Pour pouvoir se dire légitimement gagnant, Sanders devrait gagner 50% des 4051 délégués liés au vote dans les États (2026 délégués). Selon les chiffres estimés par le Washington Post, Sanders en a cumulé jusqu’à maintenant 1130 et Hillary Clinton en a obtenu 1393. Il reste donc 1528 délégués liés à choisir. Pour obtenir une majorité des délégués issus du vote, Sanders a donc besoin de gagner 896 des 1528 délégués à venir (59%). Est-il réaliste pour lui de gagner autant de délégués dans les États qui restent? Non. Les sondages dans plusieurs États à venir sont favorables à Hillary Clinton. En Pennsylvanie, elle mène 51% à 38%; au Maryland, 57% à 36%; au New Jersey, 51% à 42%; en Californie, le plus gros État de tous, Clinton mène 51% à 40%.

Pour rattraper ses retards, Sanders devrait faire campagne à fond de train dans chacun de ces États en y mettant toute la sauce. Mais c’est ce qu’il a fait dans New York, sans faire bouger l’électorat dans sa direction. Il n’y a pas de raison évidente de croire que les efforts de Sanders seront suffisamment plus fructueux dans les États qui restent qu’ils l’ont été dans New York pour renverser la tendance. En d’autres mots, les carottes de Bernie Sanders sont, à toutes fins pratiques, cuites.

Comment Sanders fera-t-il atterrir l’avion?

Le problème pour la campagne de Bernie Sanders à ce stade-ci est de trouver une façon de faire atterrir sa campagne en douceur, sans perdre la face, sans démobiliser les électeurs qu’il a attirés dans son sillon et surtout sans risquer de diviser le vote démocrate en vue de la campagne générale. Ce ne sera pas facile.

Du point de vue d’Hillary Clinton, ce qui compte avant tout, c’est d’en finir avec l’irritation que commençait à représenter pour elle la campagne de plus en plus agressive et négative du sénateur indépendant du Vermont. Notamment, les accusations à peine voilées de corruption lancées contre le camp Clinton à cause de ses relations étroites avec des donateurs issus du secteur financier pourraient coûter cher à Hillary Clinton si Sanders continue encore longtemps sur la même lancée. Il devra aussi trouver une façon de faire oublier les allégations qu’il a lancées concernant le jugement de l’ex-secrétaire d’État et ses qualifications pour occuper le poste de présidente.

Pour ne pas perdre la face ou trahir ses supporters, Sanders doit continuer à faire campagne pour gagner, mais s’il continue sur le ton négatif et agressif qu’il a adopté dans la campagne de New York, il pourrait jouer le jeu des républicains. En effet, Sanders et ses principaux lieutenants répètent à qui veulent l’entendre que les règles des primaires désavantagent le sénateur, ce qui met en cause la légitimité de l’élection. Par exemple, Sanders s’est plaint que la primaire de New York limitait le vote aux électeurs déjà inscrits sur les listes électorales come démocrates depuis plusieurs mois, ce qui fait que plusieurs partisans de Sanders n’ont pas pu voter. Le problème, c’est qu’en mettant en cause la légitimité de l’élection de Clinton, Sanders alimente le cynisme qui pourrait mener à de nombreuses abstentions le 8 novembre.

Il faut dire que la campagne de Sanders n’est pas à l’abri des contradictions. Depuis longtemps, Sanders répète que s’il obtenait la majorité des délégués issus du vote, les 712 «super-délégués» (officiers du parti dont le vote à la convention n’est pas lié au vote des électeurs, dont la majorité s’est déjà prononcée en faveur de Clinton) devraient se plier au choix des électeurs. Pourtant, son directeur de campagne a déclaré que si Hillary Clinton avait une majorité des délégués liés après le dernier vote le 7 juin, la campagne Sanders tenterait malgré tout de faire pencher la balance en sa faveur en courtisant les super-délégués.

Il y a un an, quand Bernie Sanders démarrait sa campagne sur les berges du lac Champlain, il promettait de faire une campagne différente, sans attaques personnelles et sans négativisme. La bataille de New York et les excès auxquels elle a donné lieu (voir ici) ont montré qu’il n’a pas tout à fait su tenir promesse. Après cet échec à New York qui ferme littéralement la porte à ses chances de victoire, il devra rajuster le tir, sinon il deviendra un allié objectif de Donald Trump.

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