Washington and Israel’s ‘Taboos’

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Washington et les “tabous” israéliens

A son corps défendant (?), Washington est acculé par Israël, sinon à approuver ses crimes, à user de sa puissance pour le soustraire aux condamnations internationales, singulièrement celles du Conseil de sécurité de l’ONU. Israël a commis les crimes les plus abjects [contre le peuple palestinien] depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il ne faut pas trop le clamer, il est le seul pays au monde à entretenir l’ambiguïté sur son arsenal nucléaire, mais, n’est-ce pas?, c’est son droit d’Etat «hors normes internationales» comme l’estiment les Etats-Unis. Israël a construit un mur de séparation de 700 km en territoires palestiniens (condamné par la Cour internationale de justice -CIJ), mais il a le droit de se protéger. Dixit les Etats-Unis. Par une expansion continue des colonies, il reconfigure les territoires palestiniens, rendant grotesque l’édification de deux Etats (Palestine et Israël) vivant côte à côte, comme le préconise Washington. La liste n’est pas exhaustive, mais indicative des tabous que les Etats-Unis (quoique sachant les torts que l’Etat hébreu inflige à la paix, à la sécurité du Moyen-Orient, tout en empêchant l’instauration de deux Etats vivant en paix) sont tenus de respecter et même de défendre, contre toute logique, les extravagances d’Israël.

Si en privé les diplomates états-uniens critiquent la poursuite des constructions de logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupées [qui font obstacles au processus de paix] officiellement (s’ils ne justifient pas les démarches absurdes d’Israël) ils en font toutefois porter la faute aux Palestiniens qui ne feraient pas autant de concessions que l’exige le protégé des Etats-Unis.

De fait, les rapports entre la grande puissance mondiale et Israël frisent tellement l’incohérence quand les Etats-Unis se retrouvent soit à justifier une position, soit à se dédire de ce qu’ils ont eu à affirmer, singulièrement, à propos de la Palestine. L’exemple concluant est celui du président états-unien, Barack Hussein Obama. Celui-ci, lors de la campagne présidentielle de 2008, n’a pas eu de mots assez durs pour évoquer les conditions déplorables dans lesquelles sont contraints de vivre les Palestiniens. On s’était alors surpris à dire qu’il était temps qu’un postulant à la Présidence états-unienne ait le courage de dénoncer enfin l’égarement israélien. Le candidat Obama l’a fait et c’était tout à son honneur, car il montra alors une lucidité rafraîchissante à laquelle les Etats-uniens ne nous avaient pas habitués dès lors qu’il s’agit d’Israël. Las! Cette droiture, cette sagacité n’auront duré que le temps d’une campagne. Une fois élu à la Maison-Blanche, et bien pris en main par les lobbies sionistes, M.Obama fait un virage à 360° devenant un ennemi quasi implacable des Palestiniens, allant jusqu’à s’opposer à l’adhésion de la Palestine à l’ONU. Ce qui montre la puissance coercitive d’Israël envers les Etats-Unis. Si nous évoquons aujourd’hui ce cas en particulier et les «tabous» israéliens en général, cela est dû en fait aux dernières déclarations du candidat démocrate à la présidence états-unienne, Bernie Sanders. Celui-ci a, à son tour, mis les pieds dans le plat en brisant un tabou jugeant «disproportionnée la réponse d’Israël dans la guerre à Ghaza en 2014 et réclamé une approche plus équilibrée sur le conflit israélo-palestinien». La presse états-unienne en était toute remuée et en émoi, étonnée par la sortie tonnante d’un candidat que sa concurrente, démocrate, Hillary Clinton, estimait ne rien connaître à la diplomatie internationale. Or, il prouve qu’il maîtrise parfaitement le sujet quand il affirme que les Etats-Unis, doivent traiter les Palestiniens avec «respect et dignité» et qu’ils ne «pouvaient plus continuer à mener une politique unilatérale dans ce conflit» En quelques mots, M.Sanders a parfaitement résumé pourquoi le dossier israélo-palestinien, ne pouvait évoluer positivement. Reste seulement à savoir si d’aventure, Bernie Sanders gagnant le jackpot (la Maison-Blanche), restera ferme dans ses convictions et travaillera pour faire (enfin) respecter le droit international par Israël, certes, mais aussi [surtout] par son propre pays. Ce qui serait une révolution mondiale, et une remise des choses à l’endroit. Mais est-ce possible? Or, selon les sondages, s’il est confronté avec le milliardaire Donal Trump – qui mène actuellement dans les primaires de son parti – M.Sanders écraserait le représentant républicain. La donne ne va-t-elle pas changer? Dans le cas où, nonobstant ces difficultés, il serait élu, ne va-t-il pas – comme l’a été son prédécesseur, Barack Obama – être traité et retourné comme une chiffe pour, à son tour, être dévitalisé et mis au service d’Israël? Un challenge intéressant qui, sans doute, donnera à voir (à nouveau) l’emprise d’Israël sur la première puissance mondiale.

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